Publicité

Publicité
Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

vendredi 21 octobre 2011

Les larmes nocturnes de la Polynésie


Le paradis n'est pas pour tout le monde

    Il y a beau temps que « la nouvelle Cythère », chère à Bougainville, a perdu l'essentiel de ses aspects paradisiaques. Les Polynésiens souffrent en souriant...
    Pour nous en convaincre, offrons-nous simplement une errance nocturne dans les rues de la capitale de Tahiti : Papeete.

L'argent du nucléaire français n'a pas profité à tout le monde en Polynésie...

Au paradis de la misère


     Ça et là, mais tout particulièrement aux alentours immédiats du marché central, des gens s’installent pour la nuit. Bien sûr, il y a parmi eux de pauvres hères complètement désocialisés. Mais on découvre avec stupeur des familles entières de quatre, cinq, six personnes parfois dont des enfants en bas âge, installées sous le porche d’un immeuble, abritées des intempéries et des regards par de vagues cartons. Ceux-là n’ont jamais bénéficié de la moindre façon des milliards déversés par la France dans le cadre de « la rente nucléaire ». Pour eux, il est à espérer que le ciel se montre clément car il leur serait impossible de se mettre à l’abri en cas d’averse tropicale. En effet, le système d’écoulement et de récupération des eaux de pluie est inexistant ou, dans le meilleur des cas, inefficace. 

Les mineurs hantent la nuit

     L’autre danger et pas le moindre, pour ces familles sans abri, réside dans les nombreux groupes de jeunes gens (souvent mineurs) qui prennent possession des rues dès après le coucher du soleil et jusqu’au petit matin. Issus des quartiers les plus défavorisés de l’île, ces adolescents en rupture scolaire n’ont d’autre moyen, pour financer leurs achats de bière et de pakalolo (nom local du haschich) que le vol et l'agression.

Ne vous méprenez pas : ces jeunes filles sont des garçons...

Forces de l'ordre et prostitution


     Dans les mêmes rues du centre ville, à deux pas de la mairie et du poste de police central, les belles de nuits arpentent les mêmes rues dans l’indifférence générale. Là encore, la misère d’une grande partie de la population n’est pas étrangère à cette présence prégnante de la prostitution. Le contraste est saisissant entre ces jeunes personnes arpentant des trottoirs défoncés et les luxueux 4x4 flambant neufs aux vitres fortement teintées qui s’arrêtent auprès d’elles. Après tout, me direz-vous, nous sommes dans un port du bout du monde... Peut-être. Mais nous sommes aussi en France. Et le pire est à venir.
    En effet, à y regarder de plus près, la grande jeunesse de la plupart de ces prostituées est frappante. Et la première surprise sera d’apprendre que nombre d’entre elles sont mineures. Pour la plupart, les premiers pas dans l’exercice du plus vieux métier du monde se font à douze ou treize ans ! La deuxième surprise, c’est que la majorité d’entre elles ne sont pas des filles, mais des raerae. Autrement dit, des garçons travestis. Et ce sont ces mêmes travestis mineurs et prostitués qui se retrouvent un peu plus tard dans certains des bars et boites de nuit de Papeete. Tous lieux dont la loi interdit l’accès aux mineurs, comme chacun sait… Tout le monde le voit. Tout le monde le sait. Tout le monde ferme les yeux.
Ces élections du plus beau raerae (travesti) font la une des médias en Polynésie française

Droits de l'enfant et droits de l'homme...


     C’est à ce genre de choses inacceptables qu’ont conduit l’inconséquence et l’immoralité d’une classe politique corrompue à l’extrême. Cela se passe aujourd’hui, à Tahiti, sur le territoire de la République française, patrie des droits de l’homme...

Un article de Julien Gué


1 commentaire :

  1. Tout cela est malheureusement vrai... Mais que pouvons-nous y faire ? En Métropole, nous ne nous soucions guère de la Polynésie...

    RépondreSupprimer

Cet article vous a fait réagir ? Partagez vos réactions ici :