Horue
ra'a
Le
loisir favori des jeunes Polynésiens
Le
loisir favori des jeunes Polynésiens
Si
la pratique moderne du surf s'est développée à partir des îles Hawaï, il s'agit
en fait d'une invention polynésienne. Un jeu qui se pratiquait couché sur une
planche.
Les premiers surfeurs du monde étaient Polynésiens |
Ce n'est qu'au
début du vingtième siècle qu'un américain eut l'idée saugrenue de se mettre
debout sur la planche. Etrangement, il n’existe aucune trace, ni aucune étude,
à propos de l’invention et de l’histoire du surf en Polynésie. Pourtant, la
langue tahitienne comporte deux mots pour en parler : ‘iri faahee qui
désigne la planche elle-même, et Horue ra’a qui signifie
approximativement glisser sur l’eau avec une planche.
Le surf
en Polynésie et l’Histoire
La plus ancienne référence au surf connue se trouve dans les carnets de bord de James Cook.
Les origines du surf en Polynésie |
Voici comment le célèbre navigateur relatait ce qu’il avait vu à Tahiti :
"Nous y
vîmes dix ou douze indiens qui nageaient pour leur plaisir ; lorsque les flots
brisaient près d'eux, ils plongeaient par dessous, et reparaissaient de l'autre
côté avec une adresse et une facilité inconcevables. Ce qui rendit ce spectacle
encore plus amusant, ce fut que les nageurs saisirent l'arrière d'une vieille
pirogue et le poussèrent devant eux en nageant jusqu'à une assez grande
distance en mer ; alors deux ou trois de ces indiens se mettaient dessus, et
tournant le bout carré contre la vague, ils étaient chassés vers la côte avec
une rapidité incroyable, et quelquefois même jusqu'à la grève ; ordinairement
la vague brisait sur eux avant qu'ils fussent à moitié chemin, alors ils
plongeaient et se relevaient de l'autre côté en tenant toujours le reste de
pirogue."
Il semble que la
pratique du horue ra’a ait été une activité régie par des codes
stricts édictés par l'aristocratie et pratiquée sur des plages réservées. Au
fil du temps, le peuple put s'adonner à ce sport, à condition de satisfaire aux
règles.
À l’époque de
Cook, on pense que les Polynésiens utilisaient déjà trois types de planches
différentes et que leur fabrication répondait à tout un cérémonial dont chaque
étape devait être respectée.
Mythologie
Bizarrement, il n’existe aucune légende polynésienne traitant du surf qui nous soit parvenue. Les deux seules références à cette pratique que nous ayons découvertes se trouvent, dans la légende marquisienne de Kena et dans la légende tahitienne de Huriitemonoï. Mais la légende de Kena raconte la naissance de certains motifs du tatouage marquisien. Quant à celle de Huriitemonoï, elle relate comment la princesse mangarevienne devint reine de Tahiti.
Le surf, beaucoup plus qu'un simple jeu... |
Toutefois, dans
ces deux légendes, la pratique du surf apparaît comme une activité ludique
n’ayant rien d’exceptionnel.
Le surf
en Polynésie aujourd'hui
De nos jours, la pratique du surf est l’une des activités sportives les plus prisées des Polynésiens. Ceci est particulièrement vrai pour les îles de la Société où les spots de surf sont les plus nombreux et les plus réputés. Il n’est pas un jeune qui ne pratique le surf de manière plus ou moins assidue dans nos îles. Ainsi, tout au long de l’année se déroulent une multitude de compétitions permettant aux surfeurs de se mesurer entre eux.
Un rêve de surfeur... |
Le surf est ici
un véritable phénomène de société. Au point que toute une économie s’est
développée autour de cette activité : de la fabrication des planches aux lignes
de vêtements en passant par toutes sortes d’accessoires.
Il est présent
partout dans la société polynésienne contemporaine. Des expositions de photos
ou de peintures, des projections de films sur le surf, voire des concerts
dédiés à ce sport viennent nous rappeler sa place. Sans omettre un calendrier
de compétitions très fourni.
Les
principaux spots de surf en Polynésie
Si l’on peut pratiquer le surf presque partout en Polynésie, les spots les plus réputés se trouvent dans les îles de la Société.
La vague de Teahupoo comme la voient les surfeurs avant de se lancer... |
Le plus célèbre
de tous se trouve à Tahiti près de la passe de Havae : «la plus belle gauche du
monde», la mythique Teahupoo ,
convient aux surfeurs très expérimentés. Il est devenu une étape incontournable
de la Billabong Pro qui réunit chaque année, pour le championnat du
monde, les 40 meilleurs surfeurs mondiaux. Tout au long de l’année, les plus
grands viennent se mesurer à elle.
À Tahiti on peut
aussi surfer aux endroits suivants : Taapuna (côte Ouest) est le site
le plus fréquenté. C’est une vague de récif pour surfeurs d’excellent niveau.
La passe de Te Ava Ino, avec celles de Te Ava Iti et de Vairao
forment des vagues convenant mieux aux surfeurs de niveau moyen. La pointe
Vénus (côte Est) et à Papara la plage côté Sud présentent des lieux accessibles
aux débutants.
Un excellent reportage sur "La vague" de Teahupoo à voir absolument
On peut également surfer à Moorea sur le site de Haapiti, avec des vagues puissantes.
A Huahine, Fitii
et Parea offrent des vagues de récif toute l’année. Quant à la
passe de Ava Mo’a, devant le village de Fare, c’est un spot de surf
réputé dans tout le Pacifique.
Il est, bien sûr, aussi possible de surfer à Bora Bora, à Raiatea et dans bien d'autres îles
polynésiennes, cependant les sites mentionnés ci-dessus sont les plus réputés.
Un article de Julien Gué
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