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Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

jeudi 31 janvier 2019

16ème FIFO à Tahiti

Avant le rush

           La  16ème édition du FIFO va battre son plein à Tahiti du 2 au 10 février 2019. En cette saison des pluies, elle ne décourage pas cinéastes et cinéphiles venus du bout du monde. Evénement incontournable pour découvrir, partager, s’entretenir ensemble et divulguer les images sélectionnées par le Festival International du Film documentaire Océanien, il met en lumière ce particularisme du Pacifique Sud, encore trop ignoré des autres continents.


            Le président du jury, Carl Aderhold, romancier, historien et scénariste le souligne ainsi : «...Rien de mieux pour donner du sens à ce dépaysement, à cette remise en question que le documentaire. Un documentariste est comme un chercheur. S’il veut rendre la réalité, il lui faut se dépouiller, oublier ce qu’il croit savoir. Se laisser porter par les hommes qu’il rencontre, perdre sa boussole pour adopter la leur, écouter, écouter et encore écouter, avant de pouvoir espérer en reconstruire le fil. Et de plonger le spectateur dans ce déplacement quasi initiatique. ».

Gwala-Rising (Papouasie Nouvelle-Guinée)
Comme chaque année, à la Maison de la Culture de Papeete, la manifestation débute par les deux sessions Off : La 10ème "Nuit de la Fiction", le samedi 02, et "Fenêtre sur courts" ou courts-métrages documentaires, le lundi 04. Deux soirées non-stop, de 19h à 22h, gratuites et conviviales où le public est invité à voter pour l’œuvre de son choix.

Dès l’abord, le OFF vous met au parfum des thèmes cruciaux et des sujets qui dérangent et qui seront autrement abordés par les films en compétition et hors-compétition du IN.

Des rushs, encore des rushs

Courtes fictions comme courts documentaires vous introduisent, avec leur panel de 11 productions chacun, sur ce continent aux innombrables archipels.  Un véritable condensé océanien pris sur le vif. En tête des créateurs de fiction, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, l’Australie… et aucune trace de la Polynésie française, malheureusement. Il faut dire qu’en ce domaine, sans parler de chauvinisme, nous sommes tout de même à l’affût des créations de nos proches.

Possum (Nouvelle-Zélande)
           Au panorama des fictions courtes, de 8 à 20 mn., se grappillent quelques touches plus ou moins profondes entre nature et culture, phénomènes sociétaux et clivages, communautés et individu. Le tout traité avec un brin d’humour, noir parfois.

Entre tradition et modernité, L’arbre et la pirogue ; un petit détour par l’écosystème avec Possum, ce marsupial autour duquel Lou Reed a déliré musicalement avec Like a Possum ; Meke et l’univers de la boxe ; l’incontournable parcours initiatique aborigène avec Undiscovered Country ; Pieds Nus entre nature et école ; Baby Steps et l’inénarrable paternité ; Run Rabit et les immanquables réfugiés ; Welcome to country, le fonctionnaire aux champs ; Blessures ou la symbolique de l’arbre, perdue ; enfin, avec les néo-zélandais Baby et Twenty one points, petites dérives comportementales bien de notre siècle.

Toujours des rushs
Quant aux courts des documentaires, étalonnés entre 11 et 19 mn., les problématiques se révèlent plus ardues : de la politique à ses dégâts, de l’histoire peu reluisante de la colonisation, les exclus en tous genres, économiques ou identitaires, la culture et ses regains, la planète en danger. Et comme d’habitude, les questions samoanes sont produites par la Nouvelle-Zélande ou ailleurs. Le tour d’horizon est plus vaste : Australie, îles Marshall, Papouasie, Polynésie française…

Salamasina’s Daughter (Nouvelle-Zélande)
Les SDF dans A Life together ; Anointed et le nucléaire ; Aprila et la liberté d’opinion ; Gwala in the Bwanabwana islands ou le réchauffement de la planète ; Maori Metal et la langue qui se perd ; Paripari Fenua – Tautira, la presqu’île oubliée ; Poi entre jeu et terre retrouvée ; Salamasina’s Daughter et le pouvoir des femmes ; Tama Uli, esclavage et racisme ; Transblack (australien/ne) et Weaving Rainbows (samoan/ne), l’identité contestée…

Précipitez-vous !
Le ton du nouveau FIFO est donné. Il est rarement neutre. Des images émouvantes, cruelles, polémiques. Des histoires livrées telles quelles, et à vous de découvrir, de vous emballer, de vous emporter ou de juger. Pleins feux sur l’actualité, à l’instar de notre humanité ou de ce qu’il en subsiste…

Blessures (Nouvelle-Calédonie)
         Le cinéma océanien des jeunes auteurs ne cesse de s’accroître, même avec les moyens du bord, et les thématiques de s’enrichir. L’Océanie est un vivier cinématographique fourmillant. Les portes sont grandes ouvertes pour vous accueillir, une fois de plus, une fois encore, une fois toujours.


Un article de  Monak

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