Publicité

Publicité
Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

samedi 20 janvier 2024

21ème FIFO : l’annonce


Fébrilité au starting-block 

 

      Imminente, cette 21ème session du Festival du Film-documentaire (FIFO): du 2 au 11 février 2024. Un mois déjà que la précédente conférence de presse (07.12.2023) mobilisait les médias sur l’annonce tant attendue des Tahitiens. Plusieurs mois de préparation pour l’Association du même nom (AFIFO) et 2 désignations primordiales : celle de la Présidente du Jury des films en compétition - la néo-zélandaise Briar Grace-Smith -, et celle de la maîtresse d’œuvre du Festival - Laura Théron-...

 

                Sur les chapeaux de roue celle-là, torchée en 2 heures, au Petit théâtre de Te Fare Tauhiti Nui, la 2ème conférence pré-FIFO(18.12.24), déballe une fébrilité manifeste de la part des membres organisateurs, bien loin de la zénitude de la version antérieure. Normal, dans la mesure où l’ancienne archivait la longue session de sélection des films retenus, la confirmation des partenaires comme le FIFE (Festival International du Film d’Education), la mise en place des Ateliers, et surtout la reprise du Pitch dating sous sa nouvelle forme : Oceania Impact Pitch for Indigenation. Avec Hollie Fifer, Directrice de Doc Society, formatrice dans cette dernière catégorie, et en suivant son exemple de réalisatrice accomplie, c’est l’occasion pour les 7 candidats au Pitch, de parvenir à leur fin : réaliser leur film, comme The Opposition (de Hollie Fifer) qui a remporté le grand prix du FIFO 2017.

 

Une équipe qui gagne

          Au nombre des innovations, faut-il compter le nom d’Aotearoa, désignation māori de la Nouvelle-Zélande. Et puis l’appartenance quasi totale océanienne. des membres du jury.

        L’accession de Laura Théron à la délégation générale de l’Afifo & organisatrice du FIFO. Des années qu’elle participe à la communication et aux opérations de promotion  du FIFO. Notamment à l’émergence du jury jeune en 2023... Ce qui implique un sens des responsabilités et une sorte d’anticipation sur l’avenir.

        À remarquer que le FIFO, suivant une longue trajectoire depuis ses débuts, les collaborateurs.trices d’antan qui récidivent, s’attelant aux tâches les plus fastidieuses que ne leur disputerait personne elles y gravissent les échelons, sur le devant de la scène comme dans les coulisses. À noter que si le jury FIFO obtient la quasi-parité avec une présence masculine supplémentaire, l’équipe visible du FIFO est essentiellement féminine.  

Laura Théron

        Ce qui ne dérange personne (à ma connaissance) : ne s’évacue pas une équipe qui gagne ! Puisque la manifestation évolue dans un sens positif et de plus en plus déterminé : une spécificité et un engagement probants dont nous font part les équipières et qui corrobore mes impressions. Qu’est-il de plus important dans le contexte actuel mondial que de porter haut les images de dénonciation, de contestation, de révolte pour la justice ? Le FIFO actuel constitue une belle plateforme de remise en question de la corruption globale.

 

La fête au courage de la  Présidente du jury

              Briar Grace-Smith, présidente de ce jury FIFO 2024, selon la tradition du Festival, ouvre le bal sur la dénonciation tabou des abus sexuels sur mineurs. Mais plus qu’un acte personnel, c’est un manifeste, prôné par le collectif des 8 réalisatrices d’Aotearoa - Nouvelle-Zélande donc -, qui ont produit Waru.

      La 21ème session s’avère plus qu’«intensément torride». Aucun outrage à l’intégrité de la personne ne sera occulté. Et les 6 autres membres du jury le prouvent, ne se comportant pas de façon plus anodine.

  Apparemment nombre de candidats, instigateurs ou promoteurs du FIFO, participent de ces personnalités qui induisent par leur fonction ou leurs créations au remue-ménage de cet environnement devenu dangereux, et sclérosé de par tant d’années de perversion mentale,  compromission ou lâcheté que certains de nos prédécesseurs ont  entretenu dans le Pacifique.

   

«Waru» le scandaleux abus sur enfants. 
 

          Au palmarès du jury 2024, des professions se distribuant entre opinion et création : Carmen Doom, responsable d’édition des journaux TV à Polynésie la 1ère et Heretu Tetahiotupa, président du comité du Matavaa o te henua enata et co-réalisateur du documentaire "Patutuki" (prix du public FIFO 2019) pour la Polynésie française. Trois réalisateurs : Allan Clarke (Australie), prix spécial FIFO en 2022, Corinna Hunziker (Aotearoa), Grand Prix FIFO 2023 et Patrick Durand-Gaillard (Nouvelle-Calédonie), journaliste et documentariste. Reste un architecte (Rapa Nui), Directeur du Centre de recherche Tepuku, Hetereki Huke Ainsa.


Briar Grace-Smith, présidente du 21ème jury FIFO 

         Une grande claque dans la quiétude des cinéphiles qui n’auraient pas compris que le documentaire océanien se barbouille de situations pas très recevables sur les performances peu reluisantes de notre humanité... Une prise de conscience coup-de-poing et une retombée sur notre société tahitienne, encline à jouer, elle aussi, les terreurs d’enfants.

 

Une collaboration déterminante & efficace   

        À l’affiche du 21ème FIFO, le plaisir d’y retrouver la figure du dynamique néo-calédonien Simane, slameur & rappeur, acteur de cinéma et de théâtre, en continuelle activité entre la ville et le clan. Lien entre cinéma de fiction et documentaire : de quoi nous combler... et surprise agréable.

        Chacune des animatrices des différents volets du FIFO n’ayant pas manqué l’occasion  d’améliorer ou d’approfondir les critères de leur secteur : la qualité, la provenance ou le nombre de films reçus en présélection est en augmentation (194 dont 147 documentaires & 47 courts-métrages de fiction) nous infome Mareva Leu du Comité de sélection. La production concerne même les lycéens de spécialité cinéma.

Mareva Leu , la mémoire vive...

          Outre les classiques du FIFO (Océanie, insularité, nuisances, dangers, cohabitation et préséances ethniques, violences historiques), il semblerait que les thèmes seraient de plus en plus originaux. Les sujets environnementaux, doublés de contenu politique, se proposent avec des semblants de solutions «à l’océanienne» ; le combat contre le nucléaire se poursuit et s’étend ; la réflexion sur l’identité prend en compte les fluctuations familiales autant que les exigences communautaires et en évoquent la reconstruction.

       Entre Arts, histoire et traditions, le portrait fait son effet, même venu de loin (Timor Oriental). Mais c’est au niveau familial, sociétal, national que se pose la violence et ses conséquences, d’autant «quand elles sont tues» !

1ères découvertes dont Carmen Doom (en retrait) au Jury

    Une trentaine de documentaires océaniens sélectionnés dont 10 en compétition et 13 hors compétition sont prêts à se mettre en ligne pour les spectateurs qui récidivent en numérique.

    Les 11 mini-fictions pour la 14ème Nuit de la Fiction du vendredi 2 et les 7 courts-documentaires (du samedi 3 février), précédant l’ouverture officielle où démarrent tous les ateliers, les rencontres, les colloques... ne seront qu’en présentiel... Dommage, ils sont tellement courts qu’on adore se les refaire...

 

Couleur officielle    

          L’effervescence (exaltation) de cette matinée à moins de 2 semaines des dates fatidiques du FIFO s’explique par l’imminence de la manifestation et l’abondance des sollicitations du public, déjà en ligne sur le site du FIFO.  

     Après présentation de Vaitua Tokoragi, actuel maître des murs de Te Fare Tauhiti Nui où s’inscrira le village FIFO, et remerciements au personnel de la Maison (de Culture), grâces rendues par Miriama Bono (Prés. de l’AFIFO) aux soutiens apportés par la Direction Générale de l’Economie Numérique (DGEN) en la personne d’Eugène Sanford, et à la Mission aux Affaires Culturelles avec Paul Leandri à sa tête : Pays et État concourent à la protection de la plateforme numérique comme à son investissement créatif, avec le Fonds Pacifique du Centre National  pour un «Festival qui entre dans sa maturité», lancera-t-il...

Les collaborations s’étoffent

        Laura Théron ne manque pas de nous rappeler qu’avec le documentaire c’est toute une éducation qui se fait : le patrimoine océanien à portée de mains des scolaires  grâce à l’image. La bande annonce du Festival n’omettant rien de ceux qui font l’histoire, protègent la nature et le droit de chacun... les 1ères années-collège se comptent parmi les cinéphiles avertis (grâce aux enseignants, au FIFE, au menu qui leur est accessible.

        La gratuité aux moins de 26 ans... les ateliers et rencontres - sur les métiers de l’audiovisuel - voilà de quoi allécher une tranche d’âge qui n’a pas les moyens et de quoi amorcer le réflexe «connaissance de sa propre culture».

   Et Marie Kops de révéler les plateformes  de réflexion ou de collaboration conçues pour les professionnels au niveaux régional et international.

 

Une bande annonce plutôt hard !

          Toute une culture de l’audiovisuel avec laquelle s’initier en Ateliers. Et déjà pour se préparer ne pas hésiter à plonger sur la page officielle FIFO/Facebook : https://www.facebook.com/fifo.officiel/

      Vous y trouverez dans «les rencontres avec les réalisateurs des films qui vont être programmés» ou «INSIDE THE DOCS», une approche du contenu du film... sur le principe de la visio-conférence...  Encore une de ces petites merveilles innovantes pour la session 2024 du FIFO.

   Continuez à fréquenter la même page pour les détails pratiques de tout horaire, programmation, atelier...

     Et si vous voulez vous réapproprier l’hymne du FIFO,  écoutez-le sur les ondes radio de Polynésie la 1ère, et en continuité durant le Festival, d’après Noella TAU, sa directrice d’Antenne. Une mise en bouche des plus conviviales.

 

Un article de  Monak

 

Tous droits réservés à Monak. Demandez l’autorisation avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.