Un lagon vaste comme une mer intérieure
Deuxième
plus grand atoll du monde après celui de Kwajalein,
en Micronésie, Rangiroa est l'un des plus beaux sites de plongée de Polynésie
française.
A
350 km au nord de Tahiti,
l’atoll de Rangiroa est l’une des destinations les plus prisées des touristes
qui découvrent la
Polynésie et l’archipel
des Tuamotu.
La beauté des motu et hoa de Rangiroa |
Véritable
petite mer intérieure, son lagon est assez vaste pour contenir l’île de Tahiti
toute entière !
L’atoll
tient son nom de la langue paumotu, dans laquelle "Rairoa" signifie
"long ciel".
Géographie
de l’atoll mythique de Rangiroa
Avec
son lagon intérieur turquoise de 80 km de long et 32 km dans sa plus grande
largeur, Rangiroa dispose de 7900 hectares de terres émergées réparties en 419
groupes de motu (îlots), dont deux seulement sont encore habités en permanence
aujourd’hui : Avatoru (où se trouve l’aéroport) et Tiputa.
Aujourd’hui,
la population de Rangiroa est forte de 3384 habitants.
Rangiroa et son incroyable Lagon |
Ce
récif corallien de plus de 200 km de longueur totale n’excède jamais une
largeur de 500 mètres (pour l’unique motu d’Avatoru). La moyenne en est plutôt
de 300 mètres environ.
Le
motu d’Avatoru s’étend sur 12,5 km de long et celui de Tiputa sur 4 km. Ces
deux motu (les seuls aujourd’hui encore habités) n’étant séparés que par la
passe de Tiputa.
Cet
immense lagon ne possède que deux passes qui en permettent l’accès : celle d’Avatoru
(où se trouve le port principal de l’atoll), et celle de Tiputa, plus large et
de loin la plus belle. Par contre, plus d’une centaine de hoa (petits chenaux
traversant le récif) relient le lagon à l’océan.
A Rangiroa, le Lagon Bleu vu du ciel |
Malgré
son immensité, le lagon de Rangiroa ne dépasse jamais la profondeur de 35
mètres. Ces deux particularités font qu’il lui arrive parfois d’être, comme
toute mer intérieure, agité par de violentes tempêtes.
Dans
sa partie ouest, Rangiroa recèle un deuxième petit lagon au sein du premier
nommé "Le lagon bleu". Il est l’une des principales attractions
touristiques de l’atoll.
Rangiroa
et l’histoire
Si
l’atoll de Rangiroa est découvert dès 1616 par les Hollandais Jacob Le Maire et Willem
Cornelisz Schouten (les découvreurs du passage de Cap Horn), ce n’est qu’en
1722 qu’il est visité par le Néerlandais Jakob RoggeveenMais les premiers
Européens, des missionnaires catholiques, ne s’y installent qu'en 1851.
Sans
doute peuplé dès le Xe siècle de notre ère, Rangiroa comptait autrefois
plusieurs villages: Tereia, Fenuaroa, Otepipi, Tevaro, Avatoru et Tiputa, près
desquels on a retrouvé de nombreux marae (lieux sacrés) et des dizaines de
fosses de culture.
Jacob Le Maire par Antonio de Herrera |
Au
XVIIe siècle, Rangiroa noue d'importantes relations avec les autres atolls des
Tuamotu du Nord et l'archipel de la Société et connaît un épanouissement de sa
vie sociale, économique et religieuse. Mais cette prospérité s’effondre
brutalement vers 1770. François Doumenge, dans "L'Homme dans le Pacifique
Sud", écrit : "Les défaites subies face aux guerriers d'Anaa, les
redoutables Parata, conduisent à la désertion de l'île ravagée où les villages
et leurs édifices collectifs sont détruits et la population en grande partie
massacrée tandis que les cultures sont abandonnées".
Réfugiés
à Tikehau,
Makatea et
Tahiti, les survivants bénéficient de la protection de la famille royale Pomare
et peuvent regagner leur île en 1821.
Les
ressources économiques de Rangiroa
Ce
sont les missionnaires catholiques qui incitent la population de l’atoll à
planter et exploiter le cocotier, faisant ainsi entrer Rangiroa dans l’ère
coloniale à partir de 1865.
Une magnifique cocoteraie en parfait état |
Aujourd’hui,
l’économie locale repose presque exclusivement sur trois piliers : la
coprahculture, la pêche et le tourisme.
Les
pêcheurs de Rangiroa ont bénéficié, dès la fin des années 1950, du
développement économique et urbain de l’île de Tahiti, y exportant la part de
leur production qui n’était pas envoyée vers Makatea alors en pleine
exploitation. De par la dimension de son lagon, l’atoll peut en effet exploiter
de façon rentable autant la pêche lagonaire que la pêche hauturière.
Actuellement,
la production de coprah, elle, est entièrement absorbée par Tahiti et bénéficie
de subventions conséquentes de la part du gouvernement territorial.
Un jardin potager à Tiputa |
Le
tourisme, quant à lui, en chute libre depuis 2004, en raison notamment de la
dramatique instabilité politique qui ruine lentement le pays, reste encore à ce
jour la principale ressource économique de l’atoll.
Il
existe une petite activité agricole vivrière mais qui, en l’état, serait bien
incapable de suffire à nourrir la population de l’atoll.
Le surprenant vignoble des vins de corail |
Par
contre, depuis quelques années, des vignes ont été plantées et, aujourd’hui, le
vin produit par ce vignoble commence à être commercialisé à l’international
avec un certain succès d’estime et de curiosité. Nul doute qu’à l’avenir, cette
ressource comptera de plus en plus pour Rangiroa. D’autant que ce « vin de
corail » (blanc, rouge ou rosé) permet, grâce au climat tropical
particulièrement clément, au Domaine
Dominique Auroy de faire deux vendanges par an !
Rangiroa,
paradis des plongeurs
S’il
existe à Rangiroa des plages de rêves et une plage de sable rose, le décor
paradisiaque n’est pas le seul attrait de l’atoll.
Escapade à Rangiroa…
Le
lagon bleu, par exemple, recèle des merveilles ornithologiques, dont plusieurs
espèces endémiques à la Polynésie française et en grand danger de disparition
prochaine.
Mais
la véritable magie de l’atoll se cache sous les eaux.
En
plus de l’exploration lagonaire en simple masque et tuba, les différents clubs
de plongée de Rangiroa proposent trois types de sorties subaquatiques.
Les
plongées lagonaires, les plongées récifales en eau profonde et les plongées
dérivantes dans les passes.
Il n’y a pas de séjour à Rangiroa sans plongée…
Des
tortues marines aux raies manta, en passant par les requins marteau, requins
gris "raira" où à pointe blanche et requins pélagiques, mais aussi
les dauphins, chirurgiens, rougets, napoléons, raies léopard, barracudas en
bancs… Il n’y a jamais de plongée décevante à Rangiroa.
Il
n’y a jamais de séjour décevant à Rangiroa.
Un article de Julien Gué
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