La banlieue chic de Tahiti
Deuxième île la plus peuplée de Polynésie
française, Moorea devient, depuis quelques années, la banlieue chic de sa
grande sœur Tahiti.
L’île de Moorea vue de très très haut dans le ciel…
Par
17° 29′ 31″ de latitude Sud et 149° 50′ 8″ de longitude Ouest, l’île de Moorea
(Mo’orea, en langue tahitienne) se trouve à 17 km à peine au Nord-Ouest de la
mythique Tahiti.
La carte de l’île de Moorea
Initialement
nommée par les Polynésiens Aimeho ou Eimeo, Mo’orea signifie, en
reo Tahiti (la langue locale), "lézard (mo’o) jaune (rea)".
Moorea
et l’histoire
De
par leur très grande proximité, l’histoire des îles
de Tahiti et de Moorea sont indissociables.
Moorea, avec Tahiti en arrière-plan
Pour
tout ce qui concerne la période d’avant le contact (entendre par là l’arrivée
des premiers "découvreurs" occidentaux), les deux îles ont connu le
même développement.
Elles
furent découvertes et habitées en même temps par les mêmes hommes. Par la
suite, même s’il y eut de nombreux conflits, il y eut de tout temps des
alliances royales. Ce passé, ces ancêtres et cette histoire communs ne se sont
jamais réellement démentis.
Le capitaine James Cook peint par Nathaniel Dance
Le
premier Occidental à porter officiellement l’île de Moorea sur une carte (sous
le nom d’île du Duc d’York) fut le
Britannique Samuel Wallis, en 1767, lorsqu’il débarqua à Tahiti. Mais il ne
prit pas la peine de s’y rendre, jugeant inutile de l’explorer.
En
1769, les officiers et naturalistes de l'explorateur
James Cook s’y rendirent et y installèrent un observatoire astronomique.
Mais le célèbre capitaine n’y mit pas les pieds lui non plus. Ce n’est qu’en
1777, lors de son dernier voyage en Polynésie française, qu'il se rendit sur
l’île pour la première fois. L’endroit où il mouilla l’ancre durant quelques
jours, la baie de Paopao, l’une des plus belles du Pacifique Sud, s’appelle
depuis en sa mémoire la baie de Cook.
La baie de Cook, vue du Belvédère
Ce
sont des missionnaires anglais qui, les premiers, en 1817, y installèrent une
mission d’évangélisation. Ils y créèrent une sucrerie et une usine textile.
Mais leurs efforts furent anéantis lorsque l’île fut annexée par la France en
1843, en même temps que Tahiti, conséquence directe de l’affaire Pritchard.
Légende
du Mouaputa, la montagne percée
Une
nuit, le dieu des voleurs, Hiro, tenta de dérober le mont Rotui pour l’emmener
chez lui, à Raiatea. Il mit une corde autour de la montagne qu’il accrocha à sa
pirogue, et se mit à ramer. Mais Pai, "super héros" qui veillait
depuis Tahiti, le surprit en plein forfait. Il escalada une colline à et projeta
sa lance pour arrêter Hiro.
Le mont Mouaputa, la montagne percée
Il
le rata, mais l’arme traversa le mont Mouaputa, y laissant le trou que l’on
peut y voir encore, termina sa course à Raiatea, brisant un morceau de pic
rocheux. Hiro abandonna le mont Rotui, mais s’empara quand même d’une petite
colline qu’il ramena chez lui à Raiatea. Cette colline est toujours visible
aujourd’hui, juste à côté du marae Taputapuatea.
Moorea
et la géographie
Tout
comme Tahiti, sa
grande sœur, Moorea fait partie des Îles-du-Vent, dans l’archipel
de la Société, l’un des cinq qui forment la Polynésie française.
Les
deux îles sont séparées par un profond chenal de 17 km qui atteint, par
endroit, plus de 1 500 m de profondeur.
Contrairement
à Tahiti, Moorea est entièrement cernée par un lagon. Malgré cela, elle reste
largement ouverte sur l’océan grâce à ses douze passes navigables.
Le mont Rotui et les baies de Cook et d’Opunohu
Extrêmement
escarpée, l’île est constituée de huit montagnes particulièrement raides qui
offrent des paysages spectaculaires. La plus haute, le mont Tohiea, culmine à 1
207 m.
Ce relief très
particulier ne laisse que bien peu de place aux 16 191 habitants (recensement
de 2007) répartis sur les dix villages qui se nichent au gré des vallées, sur
la presque totalité du pourtour de l’île.
D’une
forme évoquant celle d’un papillon aux ailes déployées, l’île de Moorea est
ceinturée en totalité par 70 km d’une route côtière offrant de somptueux
paysages. Cette route reliant entre eux tous les villages, outre son rôle
économique vital pour les habitants de l’île, permet également au voyageur de
passage de découvrir les lieux magiques que sont les baies de Cook et
d’Opunohu.
Moorea
et l’économie
Les
principales activités de Moorea sont le tourisme et l’agriculture.
Si
le tourisme, en Polynésie, est un secteur gravement en crise, Moorea continue
d’en faire sa principale ressource économique. Pourtant, au cours de la
dernière décennie, plusieurs hôtels de luxe ont dû fermer leur porte, à
commencer par le plus célèbre d’entre eux: le village du Club Méditerranée.
Malgré tout, Moorea reste la troisième île la plus visitée de Polynésie après
Tahiti et Bora
Bora.
Un des grands hôtels de Moorea
Outre
les hôtels, l’île offre de très nombreuses pensions de famille qui permettent
d’y séjourner à bien moindre coût et en étant bien plus près de la population.
La
présence sur l'île du seul lycée agricole de Polynésie, en revanche, est un
élément moteur de l’agriculture locale, également portée par les plantations
d’ananas de la société Rotui qui produit les jus de fruits de même non.
En
dehors de ces deux activités principales, on compte nombre de petites
exploitations agricoles vivrières et d’activités prestataires de services des
opérateurs touristiques.
Dauphins et touristes font parfois bon ménage…
Contrairement
à celui de Tahiti, le lagon de Moorea est encore en excellente santé, même s’il
apparaît très fragile et déjà menacé en certains endroits.
Moorea,
banlieue chic de Tahiti
Si
la liaison aérienne d’Air Moorea a été supprimée à la fin de l’année 2010 (sept
vols aller-retour quotidiens), des liaisons maritimes nombreuses relient les
deux îles, permettant aux habitants de Moorea de travailler à Tahiti tout en
rentrant chez eux tous les soirs.
L’un des Twin-Otter de la défunte compagnie Air Moorea
Il
en va de même pour les lycéens qui sont obligés de venir à Tahiti suivre leurs
études, car il n’y a pas d’établissements secondaires sur l’île sœur.
Grâce
à cela, de nombreuses familles aisées choisissent de s’installer à Moorea tout
en conservant leurs activités professionnelles à Tahiti, transformant peu à peu
l’île sœur en île-dortoir…
Tahiti vue d’une plage de Moorea
Mais,
le week-end, ce sont les Tahitiens qui traversent le chenal pour aller prendre
l’air de la "campagne"…
Un article de Julien Gué
You can read this article in English by following this link from our web site: http://tahiti-ses-iles-et-autres-bouts-du-mo.blogspot.com/2013/06/moorea-sister-island.html
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