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jeudi 3 novembre 2011

L'île de Bora Bora


La perle ternie du Pacifique Sud

     Mondialement reconnue comme symbole du paradis terrestre, qui sait seulement que l'île de Bora Bora se trouve en Polynésie française...?

Bora Bora vue d’avion, la perle ternie du Pacifique

     Incontestablement la plus célèbre des îles polynésiennes, Bora Bora se trouve à deux cent soixante kilomètres au nord-ouest de Tahiti, dans le sous-ensemble insulaire des Îles-Sous-Le-Vent qui forme la partie nord de l’archipel de la Société.

    De tous temps, elle fut décrite comme la plus belles des îles. Mais c’est l’installation d’une base militaire américaine en 1942 qui la fit connaître du grand public à travers le monde.

Géographie de l'île mythique de Bora Bora

   De son vrai nom Pora Pora ("première née", en langue Raromatai*), Bora Bora est aussi parfois appelée Mai te pora ("créée par les dieux").

    L’île est petite puisque sa superficie totale ("motu"** compris) atteint à peine 38 km². Au cœur du lagon, la terre principale qui accueille les villages de Vaitape, Faanui et Anau ne mesure que 8 km du nord au sud et 5 km d'est en ouest.

Carte de l’archipel de la Société

   Malgré ses petites dimensions, Bora Bora est dominée par deux sommets aux parois impressionnantes : le mont Otemanu (727 m), sur l'île principale, et le mont Pahia (661 m), sur le "motu" Nunue.

     Lors du recensement de la population de 2007, on comptait 8 927 habitants à Bora Bora. Cependant, certains indicateurs plus récents semblent montrer une diminution de presque deux cents personnes.

     Toute proche de Raiatea et Taha’a, le climat de Bora Bora est sensiblement le même que dans ces deux îles.

    L’ensemble de l’île et des "motu" est protégé de la houle du Pacifique par un récif barrière dans lequel ne s’ouvre qu’une seule brèche : la passe de Teavanui.

Bora Bora et l’histoire

     C’est autour du IVe siècle de notre ère que les premiers colons polynésiens abordèrent à Bora Bora, qu’ils baptisèrent Vava’u.

   Le premier navigateur occidental à signaler l’existence de l’île dans son livre de bord fut le Hollandais Jakob Roggeveen, en 1722. Il fut suivi par James Cook, qui la porte sur ses cartes en 1769 mais n’y débarque qu’en 1777.

   De la longue période qui précède le contact, nous ne savons que très peu de choses, les généalogies ne remontant pas au-delà de Ofa'i-Honu, premier "ari’i"*** connu. Il est toutefois intéressant de noter qu’il était d’une lignée royale différente de celle qui régnait sur Havai’i (Raiatea), pourtant très proche. Rapidement, les deux familles s’unirent par le biais de mariages et régnèrent longtemps sur ces îles, étendant plus tard leur emprise jusqu’à Tahiti.


Le mont Otemanu (727 m) à Bora Bora

     Après l’attaque de Pearl Harbour en 1941, les Américains font de Bora Bora leur base militaire dans le Pacifique Sud. C’est ainsi qu’y fut réalisé un aérodrome qui resta le seul de Polynésie française jusqu’en 1962, date à laquelle fut réalisé celui de Tahiti Faa’a afin de permettre l’installation du CEP et la réalisation du programme nucléaire français dans le Pacifique Sud.

   Pendant ces cinq années d’occupation, ce sont près de cinq mille GI qui résidèrent sur l’île en permanence, alors que la population polynésienne comptait à peine plus de deux mille âmes…
En 1947, l’armée américaine quitte les lieux, laissant derrière elle de nombreux souvenirs, pas tous très glorieux.

  Si l’aéroport de Motu Mute et quelques autres infrastructures permirent un développement économique beaucoup plus rapide que dans d’autres îles polynésiennes, ils laissèrent aussi derrière eux des centaines de carcasses de voitures, des bâtiments et des matériels hors d’usage, ainsi que bon nombre d’enfants qui ne connaîtront jamais leur père…

Bora Bora, une économie sinistrée

   Les récits des militaires américains firent de Bora Bora la destination touristique polynésienne privilégiée. Au point que toute l’économie de l’île est, aujourd’hui, exclusivement centrée sur cette activité - hélas déliquescente.

Une maison classique à Bora Bora

    Annonçant la fin des vaches grasses, le Club Méditerranée a fermé ses portes le premier, en 2009. Depuis, d’autres hôtels de luxe ont suivi et parmi ceux qui fonctionnent encore, certains ne devraient pas survivre très longtemps faute d’une relance significative du secteur.

    Si ces infrastructures hôtelières ont permis quelques décennies d’une indéniable richesse, ce n’est pas sans conséquences.

    L’économie traditionnelle fondée sur la pêche et une agriculture vivrière n’existe quasiment plus. L’écosystème lagonaire a été très fortement touché par la construction de ces hôtels. Ainsi, les merveilleux bungalows sur pilotis ont fait fuir les raies manta qui ont déserté Bora…

    A deux ou trois exceptions près, tous les motu ont été consacrés à la construction d’hôtels, les rendant ainsi interdits d’accès à la population, détruisant de fait la ressource liée aux cocoteraies qui y avaient été plantées. Les hôtels sont fermés, mais les motus sont toujours propriété des chaînes hôtelières. Les seules plages de sable fin sont donc elles aussi inaccessibles aux habitants.

   L’île principale a perdu l’essentiel de son charme à cause d’une urbanisation totalement non maîtrisée, les infrastructures très mal entretenues se délabrent, la propreté même de l’île et de ses rares plages est à peine assurée…

Enfin, toujours portés par les rêves d’une époque faste révolue, les prix à Bora sont les plus élevés, et de loin, de toute la Polynésie française.

Bora Bora ou le rêve assassiné

   Si le lagon de Bora est encore relativement préservé, il est lui aussi gravement menacé par la pollution due à une urbanisation non maîtrisée et un incivisme écologique patent de la population.

Les motus privés des hôtels de Bora Bora 

     Aujourd’hui, les meilleurs souvenirs que l’on garde d’un séjour à Bora Bora sont les somptueuses images que l'île offre lorsqu'on y arrive et qu'on en repart en avion.

     Vision hélas trompeuse de ce qui fut l’une des plus belles îles de la Terre…

Lexique :
*raromatai: adjectif désignant tout ce qui relève des Îles-Sous-Le-Vent.
**"motu": ilots ou ilets le plus souvent situés sur la barrière de corail.
*** "ari’i": chefs, rois dans la société traditionnelle.

Un article de Julien Gué



12 commentaires :

  1. Julien Gué porte un surnom!: HIBOU LUGUBRE du Pacifique!
    Voilà un titre de remplacement à Bora-Bora,la Perle "TERNIE"....
    Mes amis Polynésiens de Métropole et du Fenua te répondons que tu est certes,un journaliste avec toute la liberté que cela comporte,mais que tu répand tout de meme une ambiance négative avec tes termes de "popaa" disloqué.Que penseraient Alain Gerbault et Paul Emile Victor,des passionnés du lieu et beaucoup d'autres encore,célèbres ou pas?
    Bien sur que Bora-Bora n'est pas un endroit parfait..tout comme ma vénérée Cote d'Azur,ou je réside actuellement!Je te l'avais dejà souligné,il existe des défauts de partout,mais de là à qualifié de "TERNIE",notre Perle Bora-Bora,nous crions :TABU.. toi Alain gué,"pas toucher"!
    A bon entendeur,penses ce que tu veux et réfléchis avant de blogger des termes impropres aux yeux des amis de l'Océanie dont tu a du mal à adhérer toi meme!
    Norbert Martin Galea et de la part de tous les amoureux "fidèles" de la POLYNESIE

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    1. La Réalite de ce qui se passe vraiment dans notre cher Fenua et ses îles, est toujours mal perçu quand on ne voit QUE ce qu'on veut bien voir et croire. Mais "hakuna matata". Il faut apprendre à voir...! Bora Bora est TERNIE comme tous les autres îles de la Polynésie Française. A bon entendeurs...

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  2. Mon cher Norbert, pour avoir séjourné à Bora Bora il y a peu, je persiste et signe : il s'agit bien d'une perle ternie et il faudrait que ses habitants prennent le problème à bras le corps maintenant s'ils veulent sauver leur île et son image.Contrairement à toi, je vis à Tahiti et je suis un amoureux passionné de ce pays que j'ai choisi pour y vivre. Nul n'est obligé de partager mon avis : cela s'appelle la liberté d'opinion. Nul n'a le droit de m'interdire de dire ce que je pense : cela s'appelle la liberté d'expression. Prétendre vouloir faire taire la critique relève de méthodes profondément antidémocratiques que je réprouve totalement. Au point, vois-tu, que j'ai publié ton post. Mais je reste convaincu que tu as tort de réagir ainsi : ne pas dire à ceux que l'on aime qu'ils font une bêtise est la pire preuve de désamour que l'on puisse donner.

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  3. Julien n'a pas tord du tout, moi aussi j'ai vécu à Bora Bora, pas longtemps, mais suffisamment pour dire qu'elle est bien ternie la sois disant perle du Pacifique....
    La seule chose de beau qu'il reste à Vavau c'est son lagon, pour le reste....
    Tout y est extrêmement cher....
    Les hôtels de luxe pullulent sur les motu de Bora Bora, et c'est bien dommage!

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  4. Ayant résidé à Bora pendant quelques années je confirme les propos de Julien Gué en ajoutant que la triste vérité est bien pire que la description qu'il en donne, les responsables ne sont pas uniquement les grands groupes hôteliers qui profitent des lois de défiscalisation mais aussi les habitants de ce pseudo paradis terrestre envahi de chiens errants et de détritus de toutes sortes, prompts à vous chasser avec violence si vous posez le pied sur un motu dont ils sont "propriétaires", le popaa est apprécié à son arrivée et davantage à son départ!

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  5. Toujours aussi beau, et merci pour tes magnifiques photos, ainsi que tout le travail "de fond" que requiert ton article!!

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  6. Iaorana...j ai trouvé cet article intéressant et les images sont très belles et je comprends tout à fait le révolte des polynésiens de souche, j ai eu la chance de connaître certaines îles à l époque où le tourisme ne les avaient pas touchées....c 'était sublime et j avoue que Bora Bora ne m avait pas emballée particulièrement.Non que l île fut très aussi somptueuse qu une autre, mais parle fait que le tourisme excessif en avait terni la beauté!!!j ai même rencontré des îles ou la mer ramenait toutes sortes d immondices, style machine à laver ou autre.L abus tue et si cela peut vous rassurer , vous n êtes pas les seuls!!!!Le Midi de la France est entrain d être envahit d infrastructures qui abîme ce que l on aime.Cest le dur retour du progrès...mais sommes nous capable d effectuer un retour en arrière véritable? La terre va nous mettre devant le fait accompli, c est ma certitude....elle se révolte!!! Maruuru et Nana

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  7. Je reviens de Bora et confirme les propos de Julien Gué. Sans avoir lu auparavant ce qu'il a écrit, j'ai fait le même constat: carcasses de voitures sur la route qui mène à Vaitape, habitants pas sympas du tout par rapport aux autres îles, prix élevés et la "superbe carte postale du cocotier sur un sable d'or" réservée aux clients de hôtels installés sur les motu.
    Le gag c'est l'équipe qui était a l'arrivée de la Hawaiki Nui Va'a, arborant des tee-shirts "Bora Bora pavillon bleu" alors qu'à 200mètres de là, on voit des conduites d'eaux usées brisées qui se déversent dans le lagon...

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  8. Bora, c'est quand même la seule île de ploynésie sur laquelle les autochtones te font des doigts d'honneur quand tu fais du stop. 1 heure avant que la première voiture ne te prenne, alors qu'il n'y a qu'une route. Le fric a fait beaucoup d'aigris...

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  9. J'ai eu le plaisir de séjourner à Bora Bora en 1971.

    J'ai un vague souvenir d'ou nous avions atterri en provenance de Tahiti.

    Je peux dire que ce fut un temps de rêve.

    La plage de Matira Point était notre plage, face a 4 bungallows ou nous residions.

    Nous n’avions personne autour de nous.La plage n’était que pour nous.

    J’aimerai prendre contact avec quelquun qui ai vécu ou bien connu les années 60 et 70 à Bora Bora afin de revivre ces temps merveilleux, aujourd'hui inviable de la même façon.

    Est ce que un de vous peut prendre contact avec moi?

    Louis Bellocq,

    bellocq@interpro.es

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    Réponses
    1. Voilà, cher Louis Bellocq : votre appel est lancé ! Nul doute que cette bouteille lancée au lagon de Bora Bora aura des échos...
      Tenez-nous au courant de ces retours...

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  10. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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