Un pays à facettes
A la bordure Est du Maghreb, sur
cette rive Sud de la Méditerranée qui amorce le continent africain, la Tunisie
avoisine l’Europe par ce minuscule canal de Sicile, parsemé d’îlots.
De l’Afrique, elle arbore le
soleil, le ciel d’un bleu intense, la couleur, la lumière, ainsi que l’exprime Paul
Klee sur ses toiles.
Soleil, palmes et blancheur…
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Adossée à la montagne et au désert sur son flanc ouest, les
pieds dans l’eau, la Tunisie,
est loin d’être isolée.
Signataire de l’Union du Maghreb
Arabe (UMA) depuis 1989, elle est
partenaire du pôle économique, social et culturel de l’Euro-Méditerranée,
initié en 1995 (pacte de Barcelone) par l’Union européenne (UE) et la berge sud
de cette « Mer Blanche du Milieu des Terres », telle qu’elle est
nommée par ici.
Cloisonnée par son relief…
Petit pays, qui n’a de commun avec le
Surinam que sa superficie : plus de 164 000 km2, la
Tunisie s’étire du nord au sud, entre l’Algérie, la Libye et la mer. Elle fait
les pointes à quelques degrés latitude-nord
du même Tropique du Cancer.
Cinq fois plus grande que la
Belgique, elle l’égale à peine par sa population : soit 11 Millions
d’habitants. En effet : le désert occupe environ le tiers de sa surface.
La neige brûlerait-elle ?
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Des contreforts de l’Atlas, elle
tire son unique fleuve au débit régulier, voire impétueux : la Medjerda. Née
dans le Constantinois algérien, captée par de nombreux barrages d’irrigations,
elle fournit le pays en hydroélectricité. Alimentée aussi par des oueds sporadiques,
elle termine son parcours dans le golfe de Tunis.
La chaîne montagneuse
orientée S-O/N-E, reste peu élevée : le Djebel Châambi culmine à 1544m. Elle
cloisonne une région de plateaux au climat plus rude. Les rigueurs climatiques ne
se font sentir que l’hiver. Et l’antique « grenier de Rome » poursuit
sa vocation, même s’il s’essouffle un peu.
Avec ses forêts,
ses précipitations, ses toits de tuile et ses falaises rocheuses qui viennent
plonger dans les massifs de corail rouge, la Kroumirie, forme une succession de
petites vallées encaissées : la « petite Suisse » aux pentes
couvertes de chênes-lièges, jadis appelée « Tunisie la verte »,
pendant l’Antiquité.
…l’aridité du désert
La barrière
végétale des sommets est largement amputée par le déboisement intempestif dû au
manque de combustible et à l’expansion de la monoculture. Avec le réchauffement
de la Terre : la zone aride continue de progresser et occupe plus de 15%
du pays.
Le versant Sud qui servait de rempart au Désert, ne cesse de
s’assécher et de s’éroder trop rapidement.
Le désert au cœur
(photo libre de droits)
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Se découvre alors
un paysage lunaire émaillé de concrétions rocheuses, de grandes dépressions
couvertes de croûtes de sel, ménageant leurs mirages, comme le Chott El Djerid.
Et parmi des
étendues de sable aux teintes variées, passant de l’ocre au blanc cassé, les dunes du grand Erg oriental abritent des
oasis. Peuvent y jaillir des sources chaudes, mais s’y installe la fraîcheur
sous les palmeraies.
L’influence marine l’unifie
Avec à peu près autant de frontières
terrestres que littorales, soit environ 1300 km de côtes, dont 300 km de
plages de sable fin, la Tunisie s’ouvre largement aux influences marines.
Si la moitié nord, plus arrosée participe du
climat méditerranéen, elle favorise la fertilité de terres consacrées aux
agrumes : une bonne dizaine d’espèces et de croisements. Le mauvais temps,
ce sont ces orages d’automne à partir d’octobre. Ces pluies soudaines « lavent
tout », balayent tout. Ghassalt al-Nwader,
comme le titre au théâtre une pièce
de F.Jaïbi & J. Baccar.
La montagne aux pieds dans l’eau |
Et de plus en plus, les inondations d’automne
déversent des torrents de boue sur le pays : de Djerba à Tunis (du sud-est
au nord), le pays n’est pas épargné ; les 10 derniers jours d’octobre 2011
ont connu une situation d’alerte prise
en main par la Protection Civile.
La plaine côtière sud, vouée aux oliveraies
et autres fruits secs… dégage en temps ordinaire une odeur prégnante d’huile.
Plus on entre dans les terres, plus le climat évolue du semi-désertique au
désertique. La chaleur peut devenir pénible de mai au mois d’août.
Entre porte et rose des vents
Les côtes, et la
bande littorale appelée Sahel regorgent
de poissons. Et même si la production diminue, le Poisson n’en perd pas
moins sa symbolique de chance et de prolificité.
La population en
majorité arabo-berbère, sémite et phénicienne, n’a pas oublié ses ancêtres
navigateurs, ni la tradition des écumeurs de mer.
Vue du ciel : l'enclave entre désert et Méditerranée |
Car le système
de vents, qui régule encore les floukas
(felouques) traditionnelles des petits artisans pêcheurs de poulpes, semble encore
décider du temps.
L’harmattan, issu de cet alizé saharien, barre
l’horizon en transversale, d’un effluve torride. Le sirocco tourbillonnant s’y
associe ou s’y affronte. Mistral et tramontane traversent et lancent leur note
de fraîcheur et de pluviosité.
Partir… pour mieux revenir ?…
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L’île de Djerba
est souvent associée au climat polynésien… il ne vous reste plus qu’à le
vérifier.
Un article de MonaK
Tellement de "facettes" que plus personne ne comprend....
RépondreSupprimerhttp://geopolis.francetvinfo.fr/tunisie-daech-et-hitler-heros-de-lycees-de-jendouba-et-de-kairouan-59397