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jeudi 6 février 2020

FIFO jury 2020 (2)

Océanie, le melting pot 


La conférence de presse inaugurale annonce la couleur de ce 17ème FIFO : celle du "Continent bleu" ainsi que le nomme Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la culture. Le ton est plaisant et sans protocole : les "travailleurs de la mer" océanienne forment déjà une équipe soudée, contente de se retrouver… organisateurs comme membres du jury.

         À l’évidence les préalables sont déjà posés et mettent d’accord tout le monde, documentaristes et initiateurs de l’événement : Miriama Bono souligne « l’implication » de chacun, spectateurs inclus ; Wallès Kotra « la restructuration de l’Océanie autrement » ; et le président du jury vient prendre un bain « d’innocence ».

Du Ministre de la Culture au Président du Jury FIFO
Déjà, dans les documentaires hors compétition, se profile l’image du modèle civilisationnel : Vanuatu : Troc, coutumes et dent de cochon de Nina Barbier nous transpose vers un mode de vie qui jongle, non sans gaieté, avec l’idée du paradis. Une société à deux vitesses où une forme de communautarisme serait tournée vers l’exclusivement humain. Tiens ! il semblerait même que le concept de concurrence et de thésaurisation en soient exclues ! La forme en est alerte, les personnalités fringantes et allègres, de la verve à revendre… Et l’éternelle question en Océanie de la longévité des systèmes : qu’ils soit originels ou implantés…

Vanuatu, un modèle océanien ?
Revenons à quelques figures de notre jury. Là aussi, il y aurait matière à documentaire ! Bien sûr, je galèje. Mais qui sait ? Un jury insularisé depuis la création du FIFO sur l’une des îles aux très modestes dimensions, à 85% océanien, à 85% masculin, et dont le président vient des antipodes, ça vaut le documentaire…

Du Sud pacifique...

Pour en finir avec les membres exclusivement océaniens, saluons d’abord la Néo-zélandaise originaire de Samoa, Lisa Taouma : écrivaine, scénariste, réalisatrice et productrice, fondatrice de la structure inter-océanienne Tagata Pacifika, son objectif déclaré est de tisser des liens créatifs forts entre les cinéastes des îles les plus éloignées de la région.

           Les thèmes de ses productions s’inscrivent dans la réalité, le vécu contemporain. Ils scrutent le quotidien et sont inépuisables. Le passé n’est que tremplin à rappropriation moderne. Un défi qui touche les jeunes générations et qu’elle ne cesse de soutenir.

Lisa Tauma… les liens tissés…
         Elle représente trois documentaires inscrits dans la section "Fenêtre-sur-Courts" de cette année dont l’une des réalisatrices Tuki Laumea s’est penchée sur la tradition des ‘Arioi tahitiens dans Tales of Taonga ‘Arioi… dont l’une des héritières spirituelles, la Tahitienne Hinatea Colombani a créé un Centre culturel à Papara. La rencontre n’était pas fortuite, car en Nouvelle-Zélande, comme dans d’autres îles, une tradition d’acteurs-baladins existait aussi aux temps anciens. Divertisseurs et messagers, ils n’étaient pas structurés en caste comme à Tahiti, m’apprend Lisa Taouma.

         Important que le triangle polynésien soit connecté artistiquement et que le patrimoine ancestral puisse être revivifié. Car les ‘Arioi représentent « un monde précieux, un vrai trésor (Taonga) » de fantaisie et d’invention pour la perpétuation des légendes oubliées et le dynamisme des acteurs de demain…

... à l'ouest

Le réalisateur australien Paul Damien Williams, implanté dans le milieu aborigène, laisse battre sa sensibilité au rythme des musiques autochtones ou mixtes. Lauréat du FIFO en 2019 pour son documentaire Gurrumul, il est heureux de retrouver Tahiti et d’y prendre une part active dans le jury. Une autre façon de sentir le pouls océanien.

Sa fonction de chef du Département Documentaire à Screenwest et de conseiller ne l’empêche pas de mener d’autres projets cinématographiques en parallèle… Dans ses tiroirs, une histoire dans l’histoire… Il serait tenté par le fictionnel, ce que l’avenir confirmera ou non.

Paul Damien Williams… un docu-conseil
          Que les candidats au palmarès FIFO se rassurent, son rôle de membre du jury, il le ressent comme un moment où il se met à l’unisson du feeling des réalisateurs, de l’œuvre, de l’âme d’un peuple.

... et à l'extrême ouest

Au-delà des continents, de l’autre côté de l’Océan atlantique, la voix du Président du jury, réalisateur de fictions inscrites dans ces deux derniers siècles : Eric Barbier. Heureux de rencontrer les fondateurs du FIFO, y trouve l’occasion exceptionnelle de découvrir une région, des mentalités totalement inconnues dans la réalité de son vécu. Découvrir en accomplissant une tâche lui semble idéal.

Sans a priori, il est curieux de faire connaissance avec la manière dont les Océaniens racontent leurs histoires… Il va apprendre : et il compte bien  explorer ce monde inconnu par le biais du documentaire. Il apprécie, vu la composition du jury, que les débats puissent être menés d’un point de vue professionnel. En Candide qu’il se définit, il ne va pas se poser en chef, au contraire, il attend des membres du jury qu’ils lui ouvrent la porte de leur monde

Eric Barbier… avant immersion
           Et si « on voulait coloniser le monde », à la suite de Wallès Kotra, détenteur de la palme des projets les plus audacieux pour l’Océanie dont celui de se faire entendre ailleurs ?…


Un article de  Monak et  Julien Gué

           Tous droits réservés à Monak et Julien Gué. Demandez l’autorisation des auteurs avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.



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