Des deux rives de la Méditerranée
Toujours vivace, la Fête de la Musique ! Si elle a fait des petits dans le monde, elle a su aussi vivre sa vie, même si les accommodements ne sont pas toujours des plus heureux. Cette année, en toute quiétude, s’est-elle déroulée en Tunisie sur le parvis du Théâtre, avenue Bourguiba à Tunis, à Sfax, à La Marsa, au Kef (pendant plusieurs jours), etc.
La fête de la
Musique à Tunis
La fête a été conçue pour raviver le
sens musical de tout un chacun, la pratique libre en famille et en groupes d’amis,
le partage. Mais les grandes villes de la métropole la commémorent comme une
célébration : déballage de grands podiums à l’appui. Marseille n’échappe
pas à la règle avec le grand orchestre de l’Opéra.
« La Musique
est ma religion »
L’heure n’est pas à la rétrospective.
Initiative signée Jacques
Lang, elle date de 1982. J’ai horreur des réveils du passé ! Surtout
dans ce cas où la voix présente est celle de l’harmonie et du rythme : du
vivant, tout simplement.
Des influences
hybrides
Plongeons dans les origines Vosgiennes
d’un concepteur nourri aux «façonneurs de violons» et autres corporations de luthiers :
les générations
Vuillaume. Entre Mirecourt et Marainville, de l’instrument au compositeur,
l’aura de Chopin.
Vincent Scotto en sa
gerbe de scooters
Pour les racines, elles se plantent un
peu partout. Marseille se réapproprie un engouement, un peu perdu ces dernières
années. Il est vrai que Scotto,
l’enfant de la musique marseillaise, berçant de variétés et d’opérettes nos
ancêtres du siècle dernier, ne s‘est reçu que la gerbe des scoots phocéens.
Aux oubliettes de ce 21 juin : J’ai
deux amours, Prosper, La Trompette en bois, Marinella,
Sous les ponts de Paris… ? Mais avec Le Plus Beau Tango du monde.
Pas si sûr !
Du brouillon de 17
heures au golpe gitan
Souventes fois, l’espace public « cacophone » ! Des
années que la fête, mise en place, omet de prévoir une étanchéité entre les
différents champs acoustiques. Volonté politique d’en dévoyer la
signification ? Elite équivaut à pondération, masse s’assimile à
tohu-bohu. Que le fatras commence ! Que le spectacle continue !
Les
essais, les balances, la circulation du quotidien de ce jeudi soir, non férié,
en pleine semaine : un fracas assourdissant. Les groupes pros ou amateurs
s’installent. Trop tôt pour les Marseillais, qui se distinguent ordinairement
en deux faunes : celle de la norme et celle des noctambules non-stop.
De ruissellements de fontaine en golpe gitan
La
fête bredouille, les écoles l’ont fêtée ou la fêteront « in muros ». Les
badauds commencent à s’installer aux terrasses. « Les chanteurs des
rues » poursuivent leurs pérégrinations habituelles. Le
Lacydon égrène encore ses notes d’eau à la Fontaine Thiars que la guitare lance
ses accents gitans. Le petit monde de la survie.
Le Jeune homme et le
feeling
A
l’heure, où la peau se pare des
salinités marines du crépuscule, le Muddy
Washers Trio swingue les Blues
Rockabilly aux dernières lueurs du couchant.
L’avenant Muddy
Washers Trio
Les
dialogues s’engagent entre passants, musiciens et serveurs : la symbiose
est au top. Vers la pointe du Pharo, les quais du vieux port semblent cueillir
les mélomanes : la musique entretient la convivialité.
Le jeune homme au violon
Jusqu’aux
musiciens esseulés qui viennent s’essayer à l’impro ! Le groupe leur accorde
une attention et une écoute particulières, leur réservant une place
privilégiée. Au feeling, la musique s’ébauche, se mêle et ondoie.
Planète Musique
Sur
les pavés lissés de l’Opéra, les couples de tango se font leur cinéma. L’orchestre
ayant déserté pour les gradins de l’Esplanade place de la mairie, il rassemble
une foule de milliers d’auditeurs. L’heure est aux grands classiques.
De l’opéra rassembleur
Au
débouché de la rue de Paradis, bien entendu, une petite formation «alléluia». Des
jeunes, leur attirail sonore et leurs tubes : un bric-à-brac. Le long des
rues, tables sorties, les bars essaiment leur devanture. Car au quotidien, le
Marseillais prend la fraîche devant la porte des immeubles.
Alleluias in the
streets
Des
petits groupes d’amis ou de musiciens recyclés : le métier ne rapporte que
grâce aux feux des médias. Tous styles : des percus au Rap. Du Pub
s’échappe une musique irlandaise. Les trottoirs généreux ce soir. Et la sono
branchée au café ou au snack du coin, attire la clientèle. Echange
standard !
"Quand la Musique donne", il est 1 heure du matin
La
nouvelle tendance, celle qui attire la foule des petites gens : ce sont
ces DJ de bals populaires et leur mini formation foraine. On y invite au micro,
tout amateur donnant de la voix. On y fait chanter les foules.
Quand la musique danse : il est 3 heures du matin
La
rue, le bal du pauvre. De ceux qui ne se montreront pas en plein jour. Qui
connaît, rue Saint-Saëns,
le compositeur qui finit ses jours à Alger, où il résidait ?
Et
bien sûr, le sempiternel attrait du gadget pour vendeurs à la sauvette et
clients d’occasion. Cette année donc, le zinzin lumineux et sonore. De la
musique ? Il n’en a pas le goût, juste le balbutiement.
Le gadget musicaloïde
En
contrebas des quais, des familles. Des groupes informels de chanteurs de toutes
nations, se créent leur ambiance. Une fête bien hétéroclite !
Un article de MonaK
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire
Cet article vous a fait réagir ? Partagez vos réactions ici :