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jeudi 20 février 2025

22èFIFO-BRANDO la valse des vérités

BRANDO  :   la   valse   des   vérités

         Waltzing with Brando (2024), une tranche de vie inspirée   du monstre sacré anti-hollywoodien s’est invitée en avant-première, la veille de l’ouverture du 22èmeFIFO à Tahiti. Moment crucial ancré entre 1969 & 1974, en pleine période de succès, le récent long-métrage du réalisateur américain Bill Fishman, est tourné dans les îles polynésiennes, refuge paradisiaque de la vedette de l’écran.

       Avec un acteur-sosie Billy Zane, dans le rôle de Marlon Brando, son double intégral hors-écran aussi –à s’y méprendre–, l’accent est mis sur l’aspect écolo de Brando. Adapté du mémoire «Waltzing with Brando : Planning a Paradise in Tahiti» de l’architecte Bernard Judge, le scénario  est traité de façon plutôt légère... 


          S’y décèle une facture grand-guignol, plutôt farcesque, nous faisant oublier le drame permanent de la réalité de Marlon Brando. Mais surtout, nous induisant  dans le mythe du paradis artificiel de l’île déserte en plein 20ème siècle, le film prend l’allure d’un canular voire d’imposture.  

          Une volonté du réalisateur d’opter pour la face cachée de Brando, du fait de ses provocations de haut-vol ??? Cependant, la réalisation co-assurée par Film’in –Tahiti– s’est avérée positive et mutuellement inductive par les équipes émergées de part & d’autre du Pacifique.


Rêve ou délire environnemental  ?

       Si le projet co-conçu par le duo acteur-architecte se concrétise sur cette île de Tetiaroa –réserve avicole & préservée–, c’est que Brando en détient le bail emphytéotique & les infrastructures hôtelières réduites à leur strict minimum. La moindre empreinte carbone, le respect du site et des matériaux naturels en credo.  Les bungalows tenus au moindre impact polluant, en confiteor...

       À l’écran, l’image nous renvoie plutôt à un déploiement d’engins destructeurs qui échoueront dans le lagon, des bâtisses hôtelières en dur  –totalement étrangères à la culture polynésienne–, totalement impensables par les héros de cette parabole ! Une unité  géante & polluante. Telle qu’elle a succombé après le décès de Marlon... au début du 21ème siècle. Le lagon sera excavé d’une passe artificielle, ruinant l’équilibre de l’écosystème.

        Il faut dire qu’une société à but plus que lucratif, gère le lagon depuis. Comment se présentent les éléments comiques qui émaillent tout du long le film ? Qui visent-ils ? Jouent-ils un rôle de retour violent à la réalité ? Montrent-ils que l’aventure est impossible : et se résout à une pure utopie ?  

     Qu’il ne s’agit que d’un délire de milliardaire destiné à une clientèle de luxe : ainsi qu’elle se matérialise depuis une dizaine d’années. La réponse n’est pas donnée directement par le film : elle joue les colles ...


Brando, mythe ou réalité  ?

       Quelle image de Brando le réalisateur livre-t-il ? Marlon Brando reste tout de même une personnalité qui a tenu tête aux instances étatiques contre l’apartheid, l’impérialisme,  ainsi qu’au système mercantile de l’industrie hollywoodienne –en tant que boîte à rêves de midinettes–. Combien de fois s’est-il opposé à ces marques de pouvoir ! En les vexant (pour les récompenses en particulier) ! ! !  

       Le propos du réalisateur ne paraît pas aussi clair : tantôt il appuie le désir du retour à la nature de Marlon, son sens fusionnel avec le mana ; tantôt il renforce sur les moyens nécessaires  aux aspirations d’isolement de Brando ! Une piste d’atterrissage aux normes internationales pour une superficie de 6km2 ?

 

X

       Il en résulte un lagon dévasté, intoxiqué par les hydrocarbures, le carbone et autres bagatelles qui reconstituent la ville et le Way of life à l’américaine.

    Aucune trace des manifestations écologiques contre l’édification de la nouvelle unité hôtelière de luxe  n’apparaît dans le film !

   À croire que le personnage se dédoublerait et entretiendrait des personnalités différentes ! ! !  totalement contradictoires ! il est vrai qu’il a provoqué des antagonismes et généré des détracteurs !      Qui saura faire la part des choses ???

     À croire que les canulars tiennent mieux la route s’ils sont arrosés copieusement...

     L’avenir de l’atoll le dira...

Un article de  Monak

 

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