édition close ?
La 14ème
édition du FIFO s’est ouverte paradoxalement, pour moi, sous le signe du livre.
À l’écran feuilletant à vitesse sidérale les pages du documentaire océanien,
s’est substituée cette image récurrente des signes. Qu’ils soient écrits,
iconiques dans le cas du cinéma, ou parlés.
Et
d’abord, puisqu’il présidait le jury du FIFO 2017, Stéphane Martin et son livre :
Musée du Quai Branly : Là où dialoguent les cultures. Paru en 2011,
il suit la longue gestation et les objectifs moteurs de la création du musée
qu’il dirige. Rien n’est simple, effectivement, et si l’entreprise fonctionne,
la polémique fait son show. Oh !
Et pour nous retrouver en terre FIFO, un petit détour par le Tiki Pop, débarquant à Paris pour une exposition
fin 2014, n’est pas négligeable. Le sujet étant d’actualité avec les 100 Tikis de Dan Taulapapa,
réapparaît, grâce à Miriama Bono, présidente de l’AFIFO et conseillère
technique au Ministère de la Culture. Ces prochains
jours à Te Fare Manaha, les Tikis se font leurs pâques avec les artistes du
fenua. Bon ! Nous n’avons pas épuisé les controverses...
Le dialogue, interactif ou utopique ? |
Le monde étant tout petit, c’est bien
connu, Chantal T. Spitz, membre du jury de cette session, s’étonnait, à
l’ouverture, d’« avoir été choisie » pour ce rôle. Elle en avait
assumé bien d’autres, en tant que figure de quelques documentaires : sur
son œuvre, sa vie, son île ; le tout dernier, portant sur la langue maternelle, datant de novembre 2016.
« D’autant plus surprise »,
qu’elle n’avait pas mâché ses mots, dans l’interview
accordée à Christian Tortel, tournée en 2011 : dénonçant l’appropriation
culturelle exercée par l’Occident, « les négresses à faire peur » de
Pierre Loti, et « l’incommunicabilité » interculturelle. Ne jouant
pas du tout « le choc » face au Mo’ai du Quai Branly, la décapitation
identitaire se ressent d’autant plus, qu’elle part d’une disparité entre les
interlocuteurs du bout du monde.
Le visage de l’angoisse… |
« Adepte du FIFO depuis des années »,
Chantal T. Spitz se « réjouit
d’entrevoir les différents visages de la culture océanienne, ma culture. Le
documentaire apporte ces bribes d’information totalement incomprises, oubliées,
aux histoires restées obscures, aux modes de vie qui nous ressemblent. » Ayant
pas mal pérégriné, l’écrivaine tahitienne ne se lasse pas d’être bousculée par
de nouveaux éclaircissements. « être
au jury, c’est un voyage ». Elle s’est « préparée à cette nouvelle tâche
en cultivant une attitude intérieure de méditation paisible et en s’accordant
une sérénité imperturbable ».
« Ce qui éloigne de moi toute
anxiété. Et me rend plus réceptive », ajoute-t-elle. Le jury étant à
majorité océanien, donc en terre connue, le consensus commun marquera-t-il la
destinée du film-documentaire du Pacifique ?
Le palmarès passant des valeurs humaines et culturelles (l’an dernier) à
l’engagement politique catalysé par un individu d’une envergure exceptionnelle
(cette année)… La voix de l’Océanie se fera-t-elle entendre à la tribune du
monde ?
Et pour conclure sur le questionnement de
la jurée Chantal T. Spitz : « Qu’attend-on de moi, sinon que je sois moi-même.
Je ne me définis pas comme spécialiste… même si je suis cinéphile. Ce que j’attends
d’un film, c’est l’émotion qui s’en dégage. La technique est secondaire.
D’autres s’en chargeront. L’image est un plat qui se savoure : la recette
de cuisine, elle s’ignore ou elle s’oublie. » Je suppose donc que The Opposition, le primé, lui a fait couler des
larmes. Les salles, elles aussi, étaient bouleversées.
Au plein cœur de la culture avec Mareva Leu |
En
attendant ces grands moments qui vont chambouler les certitudes de chacun, les
Tahitiennes du FIFO, impliquées à divers échelons de cette grande fête de l’image
océanienne, se retrouvent livre en main. Mareva Leu, déléguée
générale de l’AFIFO, fidèle au poste dans les bureaux de Te Fare Tauhiti Nui
et… à découvrir dans ses œuvres, au sein de l’Association Matareva. Revue en main,
un autre aspect de la culture s’échange.
Le livre entre
les séances ! Fifotez, fifotez, il en resterait quelque chose !
Un article de Monak
Encore trois
articles à quelque chose près… sur le FIFO 2017 avec treize à la douzaine pour
remplir notre corbeille. à suivre
sur notre Webmagazine.
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de l’auteur avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur
Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.
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