Le paradis sous l’eau
Sous la magique beauté bleue des lagons
polynésiens se cache un univers aquatique merveilleux et accessible à tous. Nul
besoin d'être plongeur.
Si
certaines îles de Polynésiefrançaise, comme l’atoll
de Rangiroa dans l’archipel des Tuamotu, recèlent parmi les plus beaux spots de plongée de la planète,
sans matériel particulier et sans brevet de plongeur, il est possible de
découvrir des merveilles sous-marines dans tous les lagons polynésiens.
Les premiers pas d’une exploratrice lagonaire…
Découvrons
aujourd’hui le jardin de corail de Taha’a…
Le
jardin de corail de Taha’a
Un
"hoa" est un passage non navigable, car très peu profond, qui permet,
en dehors des passes, les échanges d’eau entre le lagon et l’océan.
Le hoa du jardin de corail vu du motu Tautau
Celui
qui abrite le jardin de corail de Taha’a forme une sorte de chenal entre les motu*
Tautau et Tutae, juste en face de la baie de Tapuamu.
Découvrir
cet endroit magique nécessite donc trois choses: un bateau pour traverser le
lagon jusqu’au motu, un bon guide pour vous éclairer sur toutes les merveilles
qui vont vous être offertes, et du matériel de plongée.
L’équipement type de l’explorateur lagonaire…
Attention!
Pas n’importe quel matériel: il vous faut impérativement vous munir d’un
masque, d’un tuba et d’une paire de sandales en caoutchouc… Ajoutez-y une
serviette de bain ainsi qu’une huile solaire et vous serez parés.
En
effet, l’exploration du jardin de corail et de ses merveilles se fait en se
laissant porter par le courant venant de l’océan, à la surface d’une eau chaude
et particulièrement claire, en survolant un univers aquatique dont la
profondeur n’excède jamais les deux ou trois mètres…
L’épuisante activité du plongeur lagonaire
Une
fois le bateau à l’ancre (après une traversée d’une vingtaine de minutes) et
rejointe la plage, quelques minutes de marche à pieds sur le motu Tautau seront
nécessaires pour rejoindre le point de départ de la grande aventure lagonaire…
Magie
du lagon
Arrivés
aux confins du motu, séparés de l’océan Pacifique par la seule barrière de
corail, un dernier regard vers lamythique Bora Bora qui se découpe à quelques kilomètres et il est temps
d’aller rencontrer nos amis les poissons…
Coraux et bénitiers : les couleurs du paradis…
Si
quelques ailerons de petits requins "pointe noire" aperçus lors de
notre brève randonnée refroidissent les ardeurs de certains, il ne faut avoir
aucune crainte: ces animaux ne s’attaquent pas à l’homme et ont en général bien
plus peur que lui. D’autant que ceux qui se promènent par-là sont des petits et
ne dépassent guère les trente ou quarante centimètres.
Il
est donc temps de se mettre à l’eau. Pas de panique: sa température avoisine
les 28°C ou 29°C et le courant est juste suffisant pour permettre de dériver
sans avoir à se fatiguer.
Masques
et tubas bien en place, les sandales en caoutchouc pour protéger nos pieds
d’éventuelles blessures dues aux coraux, il ne reste plus qu’à se jeter à l’eau
et suivre le guide…
Étrange magie des formes et des couleurs
La
technique est simple: se laisser porter par le courant en évitant de buter sur
les patates de corail. La plupart du temps, pour s’arrêter, il suffit de poser
les pieds sur le fond, voire d’y poser la main tant l’eau est peu profonde dans
ce hoa. Parfois il faut y ajouter quelques mouvements des bras: un colossal
effort!
Dès
les premiers mètres, la magie est là, offrant tout le spectre des couleurs et
des formes imaginables, tandis que l’on découvre coquillages, plantes
aquatiques, coraux, poissons et autres animaux étranges.
Quelques
merveilles lagonaires
Comment,
en quelques lignes, décrire l’enchantement total que représente cette rencontre
avec un univers habituellement prisonnier de nos petits écrans de télévision?
Au cœur du lagon, la diversité
La
transparence de l’eau, d’abord, qui relève de l’incroyable tant il arrive qu’on
oublie jusqu’à l’existence de l’élément qui nous entoure.
Les
couleurs, ensuite, qui semblent couvrir la gamme chromatique la plus
incroyable, soutenue par une lumière d’une telle densité que plus rien ne
semble réel. Pourtant, seul le soleil nous éclaire.
La
variété impossible, enfin, des espèces rencontrées.
De la majestueuse et indolente raie…
Algues
et plantes aquatiques de toutes formes et toutes couleurs qui dansent dans le
courant léger qui nous porte.
Coraux
multicolores aux improbables apparences qui servent d’abris à une multitude de
poissons tout aussi improbables.
… à l’inquiétante murène pouvant dépasser les deux
mètres…
Coquillages
enchâssés dans le corail comme ces bénitiers aux lèvres éclatantes, enfouis
dans le sable ou reposant simplement entre les algues, eux aussi éclaboussés de
couleurs inattendues.
Crustacés
de toutes sortes, du plus gros au plus petit, se réfugiant dans la moindre
anfractuosité de rocher ou de corail.
Trente-cinq minutes de bonheur…
Et
les poissons…
Une
multitude de poissons de toutes formes, de toutes couleurs et de toutes
tailles.
Des
minuscules tâches de couleurs qui vivent en symbiose avec les algues ou les
méduses aux noires murènes de presque deux mètres de long en passant par les
poissons aiguilles, les raies, les poissons pierre ou les poissons papillons,
la visite du jardin de corail laisse une telle quantité de merveilles dans les
yeux qu’une deuxième s’impose aussitôt.
Mes plus chaleureux
remerciements à René et Florence Combeau de la pension « Au Phil du temps »
pour leur accueil, leur gentillesse, la découverte du jardin de corail de
Taha’a ainsi que pour bien des photos qui illustrent cet article.
Lexique :
*motu : mot
polynésien signifiant "îlet" ou "îlot" à l’intérieur du
lagon, faisant en général partie de la barrière de corail.
Un article de Julien Gué
commentaire émouvant de Fanny Lanciaux
RépondreSupprimer" Moi qui rêve de voir toutes ces merveilles, j'ai pleuré en lisant votre article... la vidéo, les photos et même vos commentaires m'ont transportée !! Merci pour ce don et pour toute l'énergie que vous déployez quotidiennement pour un monde meilleur !! ♥