Festival International du Film Océanien
9ème édition
Durant
une semaine, du 06 au 12 février 2012, Tahiti sera, grâce au Fifo,
la capitale du cinéma pour l'ensemble des pays de l'océan Pacifique
Sud.
L'affiche officielle du 9ème FIFO |
S’il
est, en
Polynésie française, un événement culturel qui
s’impose chaque année un peu plus comme un événement
incontournable à l’échelle internationale, c’est bien le
Festival
International du Film documentaire Océanien (Fifo).
Pour
la neuvième fois, cette manifestation va prendre ses quartiers dans
les locaux de Te fare tauhiti nui, la maison de la culture de
Papeete.
Le FIFO, une aventure cinématographique et humaine
Né
de la passion de quelques amoureux à la fois du
cinéma et des peuples d'Océanie, dont le journaliste calédonien
Walles Kotra (directeur des programmes de France Ô) et l'ancien
délégué général du festival Pierre Ollivier, le FIFO a eu bien
du mal à démarrer.
Walles Kotra, l’un des pères fondateurs du FIFO |
A
l’époque (mais c’est hélas toujours le cas en Polynésie
française), la culture contemporaine ne faisait en aucune façon
partie des préoccupations des pouvoirs publics. C’était jusqu’à
la direction de la maison de la culture qui trainait les pieds face à
ce projet.
Il
fallut donc aux inventeurs de la manifestation une énorme dose de
courage, de ténacité et de force de conviction pour faire en sorte
qu’ait lieu la toute première édition, en 2001.
Les
obstacles et les obstructions furent tels qu’à deux reprises le
festival ne put se dérouler. L’instabilité politique chronique du
pays depuis 2004 n’étant pas étrangère non plus à ces
difficultés.
Février
2012 : pour la 9ème édition, les choses ont heureusement
bien changé, même s’il reste toujours aussi difficile d’obtenir
une aide quelconque des pouvoirs publics locaux.
Mamao blues l'un des deux films polynésiens en compétition |
Cependant,
les chiffres sont là pour faire taire tous les détracteurs du
festival. Dans le calendrier des manifestations régulières pérennes
de Polynésie française, le FIFO est celle qui a les plus
importantes retombées économiques et médiatiques pour le pays. Et
il est bien dommage que les pouvoirs publics n’aient pas encore
compris que si la culture ne rapporte pas d’argent de manière
directe, elle est génératrice de bénéfices indirects
considérables, notamment pour l’hôtellerie et l’industrie du
tourisme.
Et
pourtant…
Petit Fifo devenu grand
Le
petit festival a bien grandi en onze ans, et nul aujourd’hui ne
songe plus à en contester l’intérêt, tant sur le plan local que
pour l’ensemble du bassin Pacifique, voire à l’échelle
internationale.
Ainsi,
depuis l’édition 2010, la fiction a fait son entrée dans la
sélection et bénéficie de récompenses spécifiques.
Jandamarra, l'un des films australiens du FIFO 2012 |
D’autre
part, à la périphérie de la compétition proprement dite s’est
développée toute une série de manifestations du plus grand
intérêt.
Ainsi,
en même temps que sont projetés les films en et hors compétition,
se déroulent des colloques, des rencontres et des ateliers de toutes
sortes, réunissant des professionnels et des amateurs de cinéma du
monde entier.
Elie Chouraqui Président du jury 2012 |
La
composition même du jury du festival est représentative de
l’intérêt grandissant que porte le monde de l’audiovisuel
international à la manifestation. Pour preuve, pour cette neuvième
édition, le président du jury n’est autre que le réalisateur
français Elie Chouraqui.
Marie-Claude Wetta épouse Tjibaou |
Figurent
également dans ce jury des personnalités comme Marie
Claude Tjibaou (Nouvelle Calédonie.
Présidente du Centre Culturel Tjibaou et membre du CES), Mariejosé
Alie (Emission "Studio M" et Directrice déléguée à la
diversité auprès du directeur des antennes de France Télévisions),
Stuart Menzies (Ancien responsable des programmes documentaires
d’ABC, nouvellement nommé responsable des programmes sur ABC2
Australie) ou encore Pierre Ollivier (Délégué général du FIFO
jusqu'en 2011).
Pierre Ollivier, longtemps la cheville ouvrière du festival |
Même
si les choses sont en nette amélioration sur ce plan, on regrettera
encore la présence dans ce jury de personnes n'ayant rigoureusement
rien à voir, de près ou de loin, avec le cinéma, mais ainsi vont
les choses dans une Polynésie maladivement clientéliste…
Le Fifo 2012
Pour
ce 9ème FIFO, trente-six films seront proposés au public
dont dix-sept en compétition. Et tous seront projetés à plusieurs
reprises et à des horaires différents afin que tout un chacun
puisse les visionner.
Sur
les dix-sept documentaires qui se disputeront les récompenses, deux
seulement sont des productions polynésiennes, ce qui montre la
faiblesse des productions locales. A moins que certaines productions
ne soient pas présentes pour des raisons peu avouables ?
Aux
dires même des membres du comité de sélection, cette neuvième
édition voit le niveau de qualité des films proposés monter encore
d’un cran, tant sur le plan technique que sur l’intérêt et la
qualité des scénarii. Ce dont on ne peut que se réjouir.
Ce
9ème FIFO confirme les trois évolutions majeures de
l'édition précédentes.
La
première est technique puisque qu’elle marque l’avènement du
numérique pour la majorité des films proposés, et donc
l’obligation pour les organisateurs d’équiper les lieux de
projections du matériel adapté.
La
deuxième est culturelle puisque dorénavant les films de fiction
font partie intégrante de la programmation et participent à la
compétition.
La
troisième est structurelle puisque le Fifo entame un partenariat
avec le Festival du film de Cabourg qui s’est ouvert sur le
Pacifique depuis 2010 en projetant deux films primés au Fifo. Le
Fifo qui consacre cette année encore une soirée entière à cette
importante manifestation métropolitaine.
Tout savoir sur le Fifo 2012
Pour
obtenir tous les détails sur cette manifestation culturelle, les
programmes, les films en compétitions, les colloques, les ateliers
et qui fait quoi, c’est très simple: les organisateurs ont ouvert
un site particulièrement complet.
Alors
n’hésitez-pas, c’est par là : http://fifo-tahiti.com/
Le
palmarès de ce neuvième Festival International du Film documentaire
Océanien sera dévoilé le samedi 11 février lors d’une grande
soirée de gala, et bien évidemment nous vous en rendrons compte…
Un
article de
Julien
Gué
Toutes
les photos qui illustrent cet article proviennent du site officiel du
FIFO
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