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dimanche 3 novembre 2013

Litterama’ohi


La seule revue littéraire
de Polynésie

Isolée au milieu d'un océan Pacifique essentiellement anglophone, la littérature polynésienne éclot, telle une rare et belle fleur de tiare apetahi.

C’est pour accompagner ce foisonnement de mots, pour que chaque plume polynésienne ait au moins une chance d’être publiée, qu’a été créée la revue Littérama’ohi* par un groupe d’auteurs à Tahiti.

Naissance d’une revue littéraire

Avant toute chose, il faut rendre hommage à ces sept Polynésiens pour avoir eu l’audace de se lancer dans cette aventure. Ils s’appellent : Patrick Amaru, Rai Chaze, Flora Devatine, Danièle-Taoahere Helma, Marie-Claude Teissier-Landgraf, Jimmy Ly et Chantal T. Spitz. Tous écrivains et écrivaines, bien sûr.

Le tout premier numéro de Littérama’ohi
A l’époque, cela se passait en 2002, la Polynésie française vivait les dernières années du « règne » de Gaston Flosse. Pour les artistes, cette époque signifiait tout simplement faire allégeance au politique ou garder ses œuvres pour soi. Aujourd’hui, le roitelet est revenu au pouvoir et les inquiétudes son grandes quant à l’avenir de cette liberté d’expression.

D’autre part, et pour les mêmes raisons, en ce début de millénaire, les éditeurs polynésiens ne prenaient aucun risque et ne publiaient quasiment aucune œuvre de fiction. Pourtant, nombreux étaient celles et ceux qui entassaient des pages noircies de mots, de phrases et d’idées, qu’elles soient en langue française, ma’ohi ou autre.

La présentation actuelle de la revue
C’est donc bien afin de permettre à la parole polynésienne écrite d’être entendue que ces hommes et femmes de lettres ont décidé de lancer une revue littéraire, participant ainsi à la reconnaissance de cette littérature polynésienne naissante.

Littérama’ohi, ramées de littérature polynésienne

Ainsi se nomme cette revue (avec en sous-titre Te Hotu Ma'ohi) qui prépare en ce moment son 19ème numéro, et ce nom n’est pas anodin.

- Littérama’ohi ; ce mot, créé pour l’occasion, signifie à la fois l’affirmation de l’identité polynésienne et une porte ouverte sur le monde littéraire.

- Ramées de littérature polynésienne ; cette proposition fait, bien évidemment, référence aux rames de papier, mais aussi à celles des pirogues si chères aux Polynésiens et à leur culture mixte : polynésienne et francophone.

- Te Hotu Ma'ohi ; pour signifier la création si féconde en terre polynésienne.

Les caractères chinois qui accompagnent la revue
- Pour finir, la présence des caractères chinois intercalés entre titre (en Français) et sous-titre (en Reo Tahiti*) souligne et renforce cette idée de la fécondité originelle par la référence au ginseng ou jing shen**.

Le fanal de la littérature polynésienne

Réalisée par une équipe entièrement bénévole, Littérama’ohi n’a d’autres ressources que celles des ventes qu’elle réalise. Ce qui signifie que, pour chaque nouveau numéro, il faut à l’équipe de bénévoles qui gère la revue développer des trésors d’énergie et d’imagination pour boucler le budget de fabrication. Ce qui passe souvent par des avances financières de ces mêmes bénévoles.

Malgré cela, et malgré les obstacles érigés sur sa route par les tenants de l’ancien pouvoir local, le numéro suivant est en préparation et devrait être disponible très bientôt. Car Littérama’ohi, envers et contre tout, a largement dépassé ses dix années d’existence.

Et le succès est bien là pour honorer celles et ceux qui ont cru à cette idée folle qu’il y avait de la place pour une revue littéraire consacrée aux artistes polynésiens.

Lors de sa création, Littérama’ohi avait trois objectifs :
- tisser des liens entre les écrivains originaires de la Polynésie française,
- faire connaître la variété, la richesse et la spécificité des auteurs originaires de la Polynésie française dans leur diversité contemporaine,
- donner à chaque auteur polynésien un espace de publication.

Ils peuvent être rassurés : les trois sont largement atteints, voire même plus.

Un autre objectif qui poussait les fondateurs de la revue était de créer un mouvement entre écrivains polynésiens.

Une lecture publique au marché de Papeete
Celui-là aussi a été réalisé et dépassé. Il suffit, pour s’en convaincre, de consulter la longue liste de ceux qui, à un moment ou à un autre, occasionnellement ou régulièrement, ont contribué par leurs écrits au succès de ce qui est, aujourd’hui encore, l’unique revue consacrée à la littérature polynésienne.

Diversités de cultures et d’écritures

D’origines très diverses, les Polynésiens sont à la fois multiples et uniques. Et qu’ils soient d’origine océanienne, asiatique ou occidentale, ils écrivent tous par et pour leur identité culturelle polynésienne si particulière.

La preuve en est apportée par toute immersion, aussi brève soit-elle, dans n’importe lequel des numéros de la revue où les langues elles-mêmes se mélangent, s’interpellent et se répondent.

La dernière publication de Littérama’ohi (lire en cliquant ici)
Se mélangent aussi les centres d’intérêts, les styles et jusques aux formes littéraires qui se bousculent pour affirmer leur existence propre.

Ainsi se côtoient des essais d’universitaires, des poèmes, des extraits de romans, des nouvelles, des pamphlets… Jusqu’à une pièce de théâtre écrite en prison par un groupe de détenus qui fut publiée dans le n° 17 de Littérama’ohi.

Une revue accessible par tous et partout

Si les Ramées de Littérature Polynésienne ne sont disponibles que dans les trop rares librairies de Papeete à Tahiti, il est aisé de se les procurer en les commandant directement sur le site Internet de la revue.

« Pina’ina’i », le n° 20 de Littérama’ohi
Site grâce auquel on accède au sommaire de chacun des numéros de la revue de la façon la plus simple qui soit.

D’autre part, l’équipe de Littérama’ohi anime une page sur Facebook, permettant ainsi au plus grand nombre, et depuis les quatre coins de la planète, de se tenir au courant au jour le jour de l’actualité littéraire en Polynésie française.

La référence au ginseng ou jing shen
Enfin, depuis quelques mois et dans le but d’attirer la population polynésienne vers la lecture, l’équipe de la revue crée et anime des événements de toutes sortes comme des lectures publiques, par les auteurs eux-mêmes, au milieu des étals du marché de Papeete, une nuit de la poésie…

La littérature polynésienne, aussi jeune soit-elle, est riche et vivante et mérite largement d’être découverte. Litterama’ohi est le meilleur moyen de cette découverte.

Un article de  Julien Gué

Lexique :
Reo Tahiti : langue vernaculaire de l’île de Tahiti ;
Ginseng ou jing shen : plante médicinale chinoise censée restaurer l'essence (Jing), favoriser l'énergie (Qi), éveiller l'esprit (Shen) ;

Liens :
Le site de la revue :
La page Facebook de Litterama’ohi :



Tous droits réservés à Julien Gué. Demandez l’autorisation de l’auteur avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.

1 commentaire :

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