Une fleur va mourir
Le Tiare Apetahi, plante endémique
d'un seul sommet de l'île de Raiatea, est gravement menacé de disparition.
Perdue
au cœur du plus grand des océans, dans les
Îles-sous-le-Vent, se trouve la
petite île de Raiatea.
Sur
cette île paradisiaque, une montagne, du haut de ses 1 017 mètres, domine les
eaux magiques du lagon. Sur les flancs de cette montagne, nommée Tefatua, se
trouve un plateau appelé Temehanirahi. C’est là, sur ce plateau, à 772 mètres
d’altitude, que pousse l’une des fleurs les plus célèbres et les plus rares du
monde : le Tiare Apetahi.
Sur le mont Temehanirahi, territoire du Tiare Apetahi |
Menacée
par la pollution et les hommes, cette fleur mythique, victime de sa légende, a
été décimée par la convoitise des hommes. Aujourd’hui, elle est en grand danger
de totale disparition.
La
légende du Tiare Apetahi
Le
Tiare Apetahi serait né d'un funeste incident.
Pour
s’être disputée avec son tane Apetahi, une femme de pêcheur se donne la mort au
sommet du mont Temehanirahi. Au préalable, elle s'ampute un bras qu'elle place
dans un trou, main vers le ciel.
Le
lendemain, au lever du jour, des promeneurs, à la recherche de bambou et ayant
passé la nuit au sommet du mont, sont réveillés par de petits bruits secs…
Regardant autour d’eux, ils découvrent un étonnant spectacle : des fleurs
blanches en forme de mains ouvertes éclatent sur tout le plateau, le couvrant
d’une magie blanche à l’odeur entêtante… Ils la baptisent du nom de Tiare
Apetahi, ce qui veut dire : "un seul côté".
Tiare Apetahi du mont Temehanirahi |
Averti,
le mari se rend sur place, déterre une fleur qu'il tente de replanter dans son
jardin en souvenir de sa femme. Il recommence mille fois, mais jamais la fleur
n’accepte de fleurir ailleurs que sur le plateau…
Le
Tiare, emblème de la Polynésie française
Qui
n’a pas à l’esprit le visage d’une vahine en pareo, une fleur de tiare
délicatement posée sur l’oreille ?
Le Gardenia Tahitensis ou Tiare Tahiti |
Chaque
arrivant en Polynésie française se voit remettre un collier de fleurs de tiare
ou tout simplement une fleur de tiare que l'on place derrière l'oreille. Si les
femmes portent cette fleur épanouie (de même que la fleur d'hibiscus), les
hommes ne la portent qu’en bouton.
Présent dans une grande partie du
Pacifique insulaire (jusqu’au Vanuatu), le tiare, de son nom scientifique Gardenia
tahitensis, est un arbuste aux fleurs délicates et au parfum inoubliable.
Au point que cette fleur est devenue l’emblème de la Polynésie française, mais
aussi celui des îles Cook.
Il
existe une multitude de variété de tiares en Polynésie. Il en est à cinq, six
ou huit pétales. Il en existe aux fleurs blanches, nacrées, ourlées de rose ou
de rouge…
Le Tiare Apetahi voyage grâce à la poste polynésienne |
Le
tiare est présent dans tous les jardins de Polynésie, mais aussi dans les rues,
les espaces publics et, bien sûr, dans la nature.
Mais
le Tiare Apetahi ne ressemble à aucun autre.
Le
Tiare Apetahi
Le
Tiare Apetahi est unique, d’abord parce qu’il est endémique d’un petit bout de
montagne de l’île de Raiatea, mais il l’est aussi par sa forme unique et très
particulière.
Alors
que tous les autres tiare connus présentent une corolle circulaire fermée, le
Tiare Apetahi fait penser à une main ouverte, les cinq doigts écartés.
Les cinq pétales du Tiare Apetahi en fleur et en bouton |
Il
l’est également par le nombre de ses pétales : alors que tous les autres tiare
ont un nombre pair de pétales, lui en a invariablement cinq.
Le
Tiare Apetahi gravement menacé de disparition
Le
Tiare Apetahi est en voie de disparition. Les chiffres sont terrifiants : en
octobre 2008, seuls quelques plants subsistaient sur le plateau du
Temehanirahi. Il se dit aussi que quelque deux cents plants seraient préservés
dans une réserve naturelle interdite au public, mais cette information n’est
pas vérifiée. Elle est d’autant plus sujette à caution que toutes les
tentatives, sans exception, de faire pousser cette fleur étonnante ailleurs que
dans son micro environnement naturel ont échoué.
Aujourd’hui, il faut un guide agréé pour contempler le
Tiare Apetahi
Bien
sûr, parmi les responsables de cette catastrophe écologique (parmi tellement
d’autres), il y a la pollution et les changements climatiques. Mais les
véritables responsables sont, d’abord, les promeneurs qui les cueillent pour
leur plaisir égoïste et inconscient. Ensuite et surtout, le Tiare Apetahi est
victime des braconniers qui revendent cette fleur unique et symbole de l'île de
Raiatea.
Un
espoir de sauver le Tiare Apetahi ?
En
janvier 2005 est créée l’association
Tuihana, dont le but, volontairement vague, est « d’organiser et de
soutenir des actions de protection, sauvegarde et mise en valeur du patrimoine
naturel et culturel de l’île de Raiatea ».
Depuis
2007, Tuihana
a engagé un programme de sauvegarde du Tiare Apetahi. Aujourd’hui, il
semble que son action commence à porter ses fruits.
Le Tiare Apetahi dans son milieu naturel sur le mont Temehanirahi |
Ce
travail avait commencé par la sensibilisation de la population de l’île, la
création d’un espace protégé, des excursions avec un guide connaissant
parfaitement la fleur, et chargé autant de la protéger des visiteurs que de
former ces derniers pour qu’ils deviennent, eux aussi, des défenseurs de cette
fleur somptueuse. Les chiffres résultant de ce travail de titan devenaient plus
qu’encourageants.
Nous
n’en sommes plus là aujourd’hui : le
nombre de plants diminue de manière plus que préoccupante : « En
l’espace de 10 ans, on est passé de 3000 plants de tiare apetahi recensés à 260
plants. Si ce chiffre n’éveille pas la conscience, et n’éveille pas dans chacun
d’entre nous le besoin de le conserver, il ne reste plus qu’à continuer comme
ça et,dans 10 ans, on arrêtera de parler de l’Apetahi », a
déclaré (début 2013) Jacky Bryant, ministre de l’environnement.
Non, les Tiare Apetahi ne sont pas tous blancs… |
Les
sanctions prévues par la loi ont été récemment sérieusement aggravées par
l’Assemblée de Polynésie, mais sans les moyens humains et financiers pour faire
respecter la loi en question…
Un article de Julien Gué
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la presse traditionnelle.
Mauruuru roa no teie parau api e mea peapea toa. Eaha ia te ravea e nehenehe ia tatou note faaora mai iteie TIARE. Est ce possible svp de m envoyer mes mails sur fetia@mls.nc aussi. Nana. Te Aroha ia rahi. Te Apa atu nei to Taratoni ia outou pauroa.
RépondreSupprimerIaorana to te fenua, je suis intéressée par les nouvelles de cette Tiare notre emblème comme j'avais quittée à l'âge de 16ans donc je compte sur vous pour recevoir des nouvelles! !!!! ! Nana te Apa atu nei. Mauruuru roa.
RépondreSupprimerC'est formidable Julien Gué de nous informer ainsi ..Que pouvons nous faire concrètement pour aider a la sauvegarde de cette magique plante endémique que nous aimons tous ?
RépondreSupprimerPour apporter votre soutien à ceux qui se battent au quotidien pour sauver cette fleur merveilleuse, le plus simple est de vous mettre en contact avec l'association Tuihana à Raiatea.
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