Les vahine seraient-elles des sextoys ?
Agressions sexuelles, viols et violences
de toutes sortes faites aux femmes représentent près des deux tiers des
condamnations prononcées en Polynésie française.
«
Séquestrées, torturée et violée à 19 ans pendant 3 mois ! » Ce titre terrifiant
a fait la une de la presse polynésienne le 19 mars 2010. Si cette affaire fait
froid dans le dos elle n’est, hélas, que l’arbre qui cache la forêt.
Un titre qui fait peur
Elle
mérite cependant que l’on si arrête car elle est révélatrice d’un certain
nombre de dysfonctionnements
particulièrement alarmants de la société polynésienne.
L’enfer
familial
Dans
les premiers jours de janvier 2010, une jeune femme de 19 ans et sa sœur
quittent le domicile familial en raison d’un conflit avec leur père et vont se
réfugier chez une de leur tante qui habite le même quartier avec sa famille.
De
ce jour, et jusqu’au 18 mars, plus personne ne verra la jeune femme ni n’en
aura aucune nouvelle.
Ce
fameux 18 mars, elle est retrouvée errant dans la rue entièrement nue, couverte
de bleus et de blessures purulentes et complètement hébétée. Elle est
immédiatement hospitalisée et la gendarmerie mène l’enquête.
Dans
les heures qui suivent, la tante, l’oncle, leurs enfants et la sœur de la jeune
femme sont mis en garde à vue pour séquestration, sévices corporels, viols en
réunion, proxénétisme, et j’en passe…
Pendant
toute la durée de son calvaire, la jeune fille a été battue, violée par les
membres de sa propre famille (oncles et cousins) et vendue à des amis et
voisins. Sans que personne ne se demande où elle avait bien pu passer ? Pas
même ses propres parents ?
En
permanence sous la surveillance de l’un ou l’autre de ses tortionnaire (sa
propre sœur y compris), on lui avait confisqué l’intégralité de ses vêtements
afin qu’elle ne puisse pas s’enfuir.
Personne
ne s’est inquiété. Personne n’a rien vu ni rien entendu. Les très nombreuses
personnes qui sont passées dans la maison de l’horreur ne se sont rendu compte
de rien. Pour l’heure, et malgré les aveux de certains des coupables, aucun des
« clients » n’a pu être retrouvé alors qu’ils seraient tous (ou presque) des
habitants du quartier.
La justice a frappé, mais combien d'impunis
Quand
on connait l’entassement des fare dans ce quartier, on se demande comment cela
est possible.
La justice
et les violences faites aux femmes
Les
condamnations pour violences faites aux femmes et pour délits sexuels ont connu
une progression exponentielle depuis le début des années 2000 en Polynésie
française.
Ce
n’est pas que ces délits aient vu leur nombre augmenter. C’est simplement que,
depuis une petite dizaine d’année, une volonté politique de « faire quelque
chose » s’est imposée sous la pression populaire et grâce à l’action de
certains médias, très marginaux, à l’origine du mouvement. Face à cette
pression, les décideurs n’ont eu d’autre choix que d’agir.
Il
en va de même pour les très nombreuses églises qui prospèrent grassement en
Polynésie française et qui, jusque là, observaient toutes un silence religieux
face à ce fléau.
Aujourd’hui,
les victimes osent de plus en plus facilement porter plainte. Les forces de
l’ordre n’essaient plus (ou beaucoup moins) de dissuader les plaignantes de le
faire, et la justice condamne de plus en plus sévèrement les auteurs de
violences et crimes sexuels.
Premières victimes : les enfants
Des
structures (presque toutes associatives) se sont créées pour aider ces victimes
à s’extraire du milieu qui les détruit, les protéger et leur permettre de se
reconstruire.
Aujourd’hui,
il est deux chiffres particulièrement significatifs :
·
Les
deux tiers (approximativement) des hommes condamnés par la justice en Polynésie
française le sont pour des crimes sexuels.
·
Il
y a 320 détenus hommes dans le centre pénitentiaire de Nuutania (Tahiti) pour
seulement une vingtaine de femmes.
·
La
responsabilité des familles
L’écrasante
majorité des victimes de violences sexuelles sont mineures au moment des faits
et leur tortionnaire est, presque toujours, un parent proche.
Compte
tenu des conditions de vies de la plupart des familles polynésiennes, il n’est
pas concevable de croire qu’aucun des autres membres de la maisonnée n’ait eu
conscience de ce qui se passait, voire qui n’ait été témoin direct de quelque
chose.
Dans
une société où plus d’un quart de la population vit en dessous du seuil de
pauvreté, envoyer le père en prison parce qu’il a abusé de sa fille de 12 ans,
c’est souvent enlever à une famille de 6, 8 ou 10 personnes le seul revenu
régulier du foyer.
C’est
aussi attirer sur la maison la honte et la réprobation de toute la communauté.
Comment, dans ces conditions, oser prendre la parole et dénoncer ses propres
parents ?
En
dehors des chiffres de la police et des rôles des tribunaux, il n’existe aucune
enquête ni aucun chiffre sérieux et fiables permettant de se faire une idée
précise de l’ampleur du phénomène.
Lexique :
Vahine : la
jeune femme, la compagne, l’épouse
Tane : l’homme
et, par extension, le compagnon, le mari
Un article de Julien Gué
Hélas toujours le même scénario ,c'est souvent au sein d'une famille que de telles horreurs ce passent et il y à le poids du silence en plus !!!!!! Cet horrible phénomène est HÉLAS MONDIALE !!!!! et souvent ce sont des ENFANTS QUI EN FONT LES FRAIS et reste MARQUÉ À JAMAIS !!!!!
RépondreSupprimerUne ancienne victime d'abus par son père ,je n'oublierais JAMAIS !!!!! je suis adulte maintenant cela fait partie de mes mauvais souvenirs qui sont à JAMAIS dans ma chaire !!!!!
Ia Orana ...
RépondreSupprimerJ'ai lu ... et j'ai entendu aussi des Femmes crier dans certains quartiers et comme je m'inquiétais et voulais intervenir l'on m'a répondu : " en Polynésie c'est la coutume que les femmes crient, elles jouent ..."
Merci Julien pour ces rappels de cette réalité sordide... J'AIME tellement ce Pays et j'invite les Femmes et les Hommes à s'informer sur les options d'être financièrement LIBRES ce qui change bien des choses de NE PLUS ÊTRE DEPENDANTE*DEPENDANT
Ce Paradis qu'il soit JoYeux et LIBRE
Michelle PREVOT (Fille de Marcel PREVOT chef du CCP 1965-1972)
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