Courts métrages
pour grands bonheurs
Dans
un récent article sur ce même blog, nous vous avons présenté le Festival
International du Film documentaire Océanien (FIFO). Nous allons
aujourd'hui vous parler dans le détail de l'édition 2012 de ce festival pas
tout à fait comme les autres.
La bande annonce officielle du FIFO 2012
Selon les termes mêmes des
organisateurs, cette manifestation "se veut être le carrefour annuel des images océaniennes. Trait d’union entre les
peuples de Mélanésie, de Micronésie, de Polynésie et l’Occident, le festival est
devenu un lieu privilégié où la parole est donnée à l’homme du Pacifique."
Nous reviendrons plus loin sur ce dernier point.
Les objectifs du FIFO 2012
Pour cette
neuvième édition, la semaine du festival s'annonce particulièrement chargée et
passionnante pour tous les cinéphiles de Polynésie… et pour ceux qui auront eu
la chance de pouvoir venir d'ailleurs pour y participer !
L'affiche du FIFO 2012 |
En effet, au-delà de la projection des seize films en compétition et des dix-huit hors compétition, le FIFO propose une multitude d'ateliers de réflexion, de formation, de conférences, de débats... qu'il serait fastidieux d'énumérer ici mais dont vous trouverez tout le détail en cliquant ici : sur le site officiel du festival.
Des
projections aux horaires et tarifs spéciaux sont organisées pour les scolaires
et il est possible de s'initier gratuitement à des techniques très pointues
comme l'écriture de scénario, le montage, la prise de vue ou encore la photo
interactive avec des professionnels reconnus.
Le jury du FIFO 2012
Pour cette neuvième édition, c'est
sous la présidence de l'incontestable Elie Chouraqui que le jury a été
constitué.
Et il faut bien reconnaître que,
d'année en année, la composition de ce jury s'améliore et se débarrasse de
personnes qui n'ont, d'évidence, rien à y faire. Pour l'édition 2012, un seul
des membres du jury nous amène à nous demander ce qui a bien pu justifier son
choix.
Elie Chouraqui, le président du jury 2012 |
Pour le reste,
on ne peut que se réjouir : Marie Claude Tjibaou, présidente du Centre Culturelle Tjibaou à Nouméa et
membre du CES; Mariejosé Alie, directrice déléguée à la diversité auprès
du directeur des antennes de France Télévisions; la Néo-Zélandaise Cushla
Dillon, monteuse de deux films primés au FIFO (Trouble
is my bussiness et This way of life);
Yann Samuell, scénariste
et réalisateur (L’âge de raison, My sassy Girl et Jeux d’enfants); Fabrice Puchault, directeur des unités de programmes documentaires France
télévisions; l'Australien Stuart Menzies, ancien responsable des
programmes documentaires d’ABC et nouvellement nommé responsable des programmes
sur ABC2 Australie; le Hawaïen Rick Blangiardi, directeur général de la chaîne d’information « Hawaii News
Now », Le jeune Samoan Jacob Luamanuvae, spécialiste des effets spéciaux en 3D, qui a collaboré à de
prestigieux films d’animations (Le
seigneur des anneaux 2&3, Happy
Feet, Avatar et plus récemment Tintin); Le directeur du Muséum d’histoire
naturelle de Paris, Thomas Grenon,
qui devrait accueillir dans les années à venir des opérations du FIFO hors les
murs à Paris; La polynésienne Tumata
Robinson, écrivaine et directrice de la troupe de danse Tahiti Ora
et, pour conclure : Pierre Ollivier, délégué général du FIFO de 2004 à
2011 mais qui fut surtout la cheville ouvrière de la création de ce festival à
ses tous débuts.
Le Comité de sélection 2012
Il aura fallu cinq mois au comité de
sélection pour visionner et trier les films que nous pourrons voir au cours de
cette semaine de festival. Sept mois de visionnages et de débats acharnés pour
que le FIFO réponde aux exigences de qualité exprimées par un public de plus en
plus averti.
L'interview de Michèle de Chazeaux
Ce
comité de sélection était composé comme suit : Michèle de Chazeaux, productrice et animatrice de
radio; l'historienne Marie-Noëlle Frémy; l'anthropologue et réalisateur Jean
Philippe Joacquim; Hina Sylvain, responsable des programmes de Polynésie 1ère,
Richard Mai de la Maison de la Culture de Papeete; Benjamin Picard, réalisateur
membre de l’ATPA, Guy Wallart, réalisateur; Eric Bourgeois, de l'Institut de la
Conservation Audiovisuelle (ICA) polynésien et de Sindy Mathews, une résidente australienne en Polynésie.
S’il est incontestable que la
qualité des œuvres présentées par le FIFO, que ce soit pour les films en
compétitions ou les autres, est en amélioration constante d’année en année, le
programme 2012 pose une question de fond. Si l’on en croit les
organisateurs, « le festival est
devenu un lieu privilégié où la parole est donnée à l’homme du Pacifique ».
Alors pourquoi y a-t-il autant de films produits et réalisés par des cinéastes
et des sociétés non océaniens, Français et américains notamment, alors que
d’excellentes productions du Pacifique ne sont pas retenues ?
Les films en compétition
Pour l’édition 2012, les jurés
devront se prononcer après avoir visionné seize documentaires. Parmi eux,
logiquement, les Australiens se taillent la part du lion avec huit films en
compétition, les Néo-Zélandais suivent avec trois films, à égalité avec deux
productions chacune la Polynésie française, la Nouvelle Calédonie et… la
France !
Tous les films en compétition pour le FIFO 2012
Il n’y aurait donc pas eu un seul
film documentaire de qualité produit dans l’ensemble des républiques insulaires
du Pacifique Sud cette année, Indonésie et Hawaï comprises que l’on aille
chercher deux films français ?
Les films hors compétition
Dans cette catégorie, au programme
pourtant très alléchant, la question posée précédemment se pose de manière
encore plus flagrante.
En effet, sur les dix-huit films en
compétition, si l’on ne trouve que quatre films Australiens et cinq
Néo-Zélandais, il y en deux venus de Nouvelle Calédonie et un seul pour la
Polynésie française et les îles Fidji. Par contre, ont été sélectionnés quatre
films français, un américain et un anglais…
Tous les films hors compétition pour le FIFO 2012
Au-delà de toute polémique, ce constat pose réellement la question de la sincérité da la profession de foi du festival. D'autant que certains films cent pour cent océaniens étaient candidats, dont certains de particulièrement grande qualité.
Mais nul doute que, dans les années à venir, les choses iront en s’améliorant. En attendant, il ne nous reste plus qu’à savourer notre plaisir de cinéphiles durant une semaine. Et soyez assurés que nous reviendront vous faire partager nos coups de gueule et coups de cœur !
Mais nul doute que, dans les années à venir, les choses iront en s’améliorant. En attendant, il ne nous reste plus qu’à savourer notre plaisir de cinéphiles durant une semaine. Et soyez assurés que nous reviendront vous faire partager nos coups de gueule et coups de cœur !
Un article de Julien Gué
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