Ecosystèmes et "mondes perdus"
La section off du FIFO, "Ecrans Océaniens" ou "Plus d'Océanie", continue de prospecter au plus près des minuscules communautés ou des sites hors du temps du Pacifique Sud.
L’imaginaire d’un certain Jules Verne (1864), ou
d’un Sir Arthur Conan Doyle avec "Le
Monde perdu" du professeur Challenger (1912), semble tout à fait
d’actualité, sur nos microscopiques
archipels océaniens en voie de disparition ou d’engloutissement… Entre sport,
histoire, ethnographie, arts chorégraphiques, voyages, les minuscules îles
ignorées de la planète se livrent à l’objectif des caméras. Grand détour,
aujourd’hui, par les rivages inexplorés ou à peine habités de Papouasie
Nouvelle-Guinée.
Papouasie, expédition au cœur d’un monde perdu |
Et toujours cette lente évolution
de la terre et de ses espèces, offrant panoramas et richesses encore méconnues,
ses espèces animales et florales mutant en circuit fermé. Papouasie,
expédition au cœur d’un monde perdu, d’abord. Sur le sujet voisin de la préservation du capital naturel,
un petit détour par des solutions de survie : protection saisonnière des
frayères avec Gwala rising in the Bwanabwana Islands.
Deux démarches a
contrario : la première sur le site inaccessible de Lengguru, et sa
virginité depuis sa constitution géologique… pas moins de 30 millions
d’années ! la seconde sur le rivage d’un village de pêcheurs, en voie de
carence halieutique.
A la frontière du préhistorique
Incroyable atmosphère d’osmose qui se dégage de
cette expédition : rituel d’accueil papou d’une part, familiarisation avec
les instruments de captation (drone), d’autre part, pour se les concilier ainsi
que les esprits. Entre scientifiques et guides papous, sans qui rien n’aurait
abouti, des sentiments profonds, chacun apprend de l’autre ; des moments
de pure symbiose.
C’est tendre, infiniment touchant, malgré le projet
audacieux et l’itinéraire périlleux. Les chercheurs n’étalent pas leur science,
ils ne colonisent pas. De sacrées personnalités, partageant les tâches, excepté
celles qui demandent agilité, la vérité de la rencontre, invitant leurs
compagnons d’aventure à s’impliquer comme eux ! Pas de distance, on se
comprend au feeling…
Christine Tournadre, réalisatrice |
Belle réalisation de Christine Tournadre (France).
Un témoignage stupéfiant où elle a dû improviser au fil des enthousiasmes
inattendus ! Le spectateur vit à l’unisson du moindre événement. On ne
sait ce qui est le plus important : la découverte d’espèces nouvelles et
uniques ? ou l’aventure humaine entre Européens et leurs frères des
antipodes ? Une expérience incomparable, irremplaçable, inoubliable… dont
chacun revient, exalté, euphorique et triste à la fois, mais transformé. Belle
leçon d’humanité !
Une victoire sur l'extinction annoncée...
La renaissance du "Gwala"- le savoir
traditionnel, ce n’est pas une fiction, mais une réalité ! pour les
communautés des îles du Pacifique, « la
nature est la clé de la survie ». Les habitants d’Anagusa se
mobilisent pour protéger les récifs coralliens, les zones de frai et de cette
façon, en régénérer la faune alimentaire.
Opération
concluante ! La mer redeviendrait généreuse. Dans ce court-métrage,
appartenant à la catégorie Fenêtre-sur-courts, la réalisatrice Stephani Gordon
nous introduit aussi dans l’espace des femmes-pêcheurs, des sourires revenus.
GWALA |
Plus d’Océanie, c’est encore d’autres films aux
aspects culturels inépuisables… à ne pas manquer.
L'improbable, une certitude...
A l’instar du genre littéraire
des "mondes perdus", « dont l’intrigue porte sur la découverte
d’un monde nouveau, hors de l’espace connu, hors du temps ou les deux… »,
nous apprend le dictionnaire web, le documentaire océanien nous fait remonter
le temps, nous plonge dans des modes de vie hors connexion… sinon que nous
sommes dans la réalité.
Découvertes et échanges,
le documentaire océanien est l’occasion rêvée d’une solide confraternité entre
équipe cinématographique ou scientifique et population ou cadre autochtones.
The End Game |
Les protagonistes de ces deux documentaires en nous
faisant remonter le temps, soit en nous projetant dans un avenir prémonitoire,
soit en nous incluant dans ce combat nommé survie de la planète... nous
induisent au cœur de l’humain : la rencontre des possibles.
Un article
de Monak
Tous droits réservés à Monak & Julien Gué.
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