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Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

mardi 5 février 2019

10ème Nuit de la Fiction, FIFO

Les choses de la vie...

         Elles nous l’ont annoncé, en début de soirée. Qui ? Ces dames, de l’Association du Fifo - dont la déléguée générale (Mareva Leu), la présidente de l’AFIFO (Miriama Bono) -, … et de la présélection (M-Noelle Frémy. Quoi ? une "10ème nuit de la fiction" sans prise de tête. Avec, dans la salle du Grand Théâtre de la Maison de la Culture,  la présence discrète de Pierre Ollivier, à l’initiative de cette section, vice-président, qui s’était bien battu à l’origine pour que le FIFO soit. Et le FIFO fut…

        La section-fiction off, cette année 2019, vogue sous le pavillon de la symbiose environnementale, si caractéristique des populations océaniennes originelles. Normal, me direz-vous, ce phénomène est culturel depuis des lunes. Culturelle ou naturelle, la réaction d’un public très fourni en cette ouverture de l’image cinématographique à Tahiti, s’est conformée à l’ambiance générale des 11 courts-métrages : une jovialité feutrée. C’est qu’évidemment l’aspect global enjoué recèle bien des peines amères.

Pete Circuitt, pour Twenty One Points
            Malgré une  acoustique des plus braillardes, question de réglages techniques que nous déplorons souvent, la fiction s'est installée, comme la nuit ! La nuit des ingénieurs-son qui ont dû se sentir interpellés tant les dialogues se trouvaient dénaturés. Mais demeure la majorité des prises de vue, somme toute, enchanteresses. Quoi demander d’autre au cinéma ? La qualité des cadres et des cadrages parle d’elle-même : au top, il est vrai. Et elle seule d’ailleurs, car la plupart des scénarios sont curieusement illustratifs. Ce qui est paradoxal, tout de même !

            Gaieté discrète et fesse triste : même si le revêtement des 822 sièges s’est terminé courant 2017, l’inconfort des sièges n’a pas réussi à combler nos attentes. Le public est roi, apprend-on au cours du speech inaugural. Soit il râle, soit il est caressé dans le sens du poil. Cette année, pour la fiction, pas de prise de tête lui assure-t-on… pas si sûr !

Fictions courtes pour budgets serrés

Salle pleine, et sujets chauds tout de même. Les réactions du public étant assez mitigées, faut-il en imputer la cause à des  productions pas toujours abouties, aux atmosphères implicitement évasives par défaut d’objectif ou de scénario, ou par compression de budget ? Il faut bien s’en rendre compte, la plupart des pays d’Océanie ne dispose pas d’un financement culturel comparable à celui du monde occidental. Pourtant elle est concernée par les mêmes actualités cruciales.

Parmi l’ensemble des fictions se dégage un trio qui semble provoquer des remous d’unanimité. L’arbre et la pirogue, déjà primé à Cannes pour le scénario de Sébastien Marquès, Run Rabbit de Robyn Paterson (finaliste du Best Short film au NZIFF à Aukland) et Twenty one points de Pete Circuitt.

Sébastien Marquès & J-Pierre Swan
La différence est traitée de façon métaphorique, par la relation qu’entretient le sujet  avec son ami imaginaire, Gary le robot. Loufoque dans son approche, le film fait appel à une ingéniosité technique qui a heureusement bien fonctionné. Pari gagné pour le jeune réalisateur Pete Circuitt (Nouvelle-Zélande) tout comme la partie de ping-pong de ses personnages ?

Lisse est la fiction ?

Sébastien Marquès (France), lui, joue le retour aux sources kanakes, par une immersion dense qui embarque le spectateur dans un univers clivé entre nature, tradition et mal-être social accentué par un modernisme exacerbé. Il lui confère une densité dramatique toute en cris et chuchotements qui a su toucher.  

          Plus percutante encore, car elle jette un pavé dans la mare des nationalismes bon teint répandus sur la planète… Robyn Paterson (Nouvelle-Zélande) plaide innocent pour la jeunesse déplacée. La Syrie en filigrane, la thématique du réfugié est abordée de l’intérieur. Comment dépasse-t-on ses angoisses, comment réapprend-on à vivre ?

Robyn Paterson
Lisse la fiction ? pas vraiment… La jeune génération des réalisateurs océaniens d’origine ou  immigrée annonce une prise de conscience qui, prise à bras-le-corps, déchaîne bien des interrogations

Un article de  Monak


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