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dimanche 17 février 2013

La presse de France et d’Outre-mer



Sous le joug des affairistes

 

Notre ère, tout comme l’air que nous respirons est celle des prédateurs. Main basse sur la presse n’est pas une fiction, mais l’éprouvante réalité qui nous étouffe depuis bon nombre d’années. Pour preuve, la désinformation monolithique copiée-collée en guise d’information.

En métropole,  jusqu’aux Outre-Mer l’événementiel, tous medias confondus, est le monopole d’une poignée d’affairistes corrompus et corrompant la justice, au point de posséder un groupe d’organes dont la ligne éditoriale peut être contradictoire !

Liberté de la presse sous pression…
Sur fond de grève de la chaîne Télé marseillaise (LCM), Mediapart,  « journal numérique » soulève le dernier « requin » à mettre en batterie ses « marie-salope » dans la mare méditerranéenne. Face à un auditoire de plus de 800 personnes, c’est la dénonciation d’un système de spoliation des droits à l’opinion et à l’expression, dans ce débat houleux sis à Marseille.

Je ne paraphraserai pas le débat, ouvert aux associations et comités de défense de l’éthique citoyenne. Les co-organisateurs le diffusent dans son intégralité sur leur page : Mediapart, Marsactu et Le Ravi.

 

Juste pour s’informer

La rentrée fracassante de Tapie à Marseille, amarrant son vaisseau face à la mairie, et harponnant quelques journaux du littoral était plus qu’un prétexte pour mener ce débat sur la Liberté de la Presse. Car le phénomène des consortiums s’appropriant toutes formes de médias est devenu banal sur le territoire depuis des années.

Marseille, Paris : in tour de presse
Sauf que, d’une part il entrave la libre circulation de l’information, d’autre part, il rend possible toutes sortes de détournements de la loi : les politiques s’appuyant sur ces pourvoyeurs de fausses nouvelles. Mais surtout, cette collusion entre le politique et le financier fausse tout le système démocratique. Le citoyen se trouvant évincé de son droit de regard ne peut que constater –mais trop tard !- la disparition de ses droits au quotidien.

Farce tragique
Rien n’était plus symbolique que le choix du Théâtre de la Criée  comme ring des affrontements verbaux ! Les enseignes journalistiques ne se vendant pas plus cher que les poissons d’Ordralfabétix, et à la gauloise, en plus ! Macha Makeïeff, directrice, ouvre la soirée par un hymne associant « liberté de création et d’expression » : acteurs et actants de la communication, même combat !

Est-il effectivement besoin de rappeler que le théâtre, exceptionnellement bondé ce soir-là (et chacun le souligne dans son intervention) est, dans sa représentation territoriale, le lieu de la désaffection des masses et subit la crise de plein fouet. Quatre cents compagnies ont mis la clé sous la porte depuis le Festival d’Avignon. Parent pauvre de la culture, il baisse le rideau face à l’emprise des affairistes du show-business.

Macha Makeïeff, La Criée dans l’Histoire…
Scène après scène, les intervenants soulèvent les pendrillons sur l’arnaque Tapie. Refondant sa nouvelle fortune sur le rachat d’entreprises en faillite et autres combines du même ordre, il brigue le journal La Provence et étend son empire sur d’autres quotidiens de la région PACA ("Nice Matin" et cinq autres titres du groupe Hersant Médias : "Var-Matin", "Corse Matin", "France-Antilles Guadeloupe", "France-Antilles Martinique" et "France-Guyane"). Non pour préserver une profession mais pour l’asservir au moindre de ses caprices de potentat, et en faire une cour de flatteurs et de bouffons.

Seconde ville de France, Marseille, marquée entre autres crises par celle de la presse écrite, se voit dépourvue de ses hérauts de « l’intelligence », comme les a désignés Macha M. Elle assiste impuissante à sa spoliation : fermeture des chantiers navals et dérapages des raffineries, écroulement des petites entreprises à coups de concurrence déloyale et au profit des monopoles, montée du chômage, désarticulation des services publics et à la personne.


Journalisme, le contre-pouvoir.
Ses plus grands journaux, qui titraient précédemment au million et demi de lecteurs s’en tiennent à la centaine de mille, pour les plus chanceux ! Forcément, si la presse devient un tissu de fables mensongères, autant s’abrutir dans le loisir bon marché. Au moins ne risque-t-on pas de se réveiller sur l’âpre réalité.

Les maffieux blanchis

Le sous-marin des pots de vin refait donc surface en cette fin d’hiver où Marseille se trouve sous la coupe d’un maire et d’un Conseil Général, en pleins  détournements de fonds et autres indélicatesses immobilières, d’une police spéciale à la tête d’un trafic de drogue : tous entachés de destitutions ou de mises en examen.

Dépolluons la mer !
La pègre en costard-cravate, Tapie ça le connaît. D’un côté comme de l’autre : soit en tant que patron d’industrie qui fait le chantage au désinvestissement, soit en tant que politicien que la presse viendrait encenser. Ce monde de l’argent qui ne prête qu’aux riches et les innocente, les rendant « insolvables » alors qu’ils reconstituent leur capital, repose, s’engraisse et se repose sur le silence des medias qu’ils peuvent noyauter.

Tapie est du même calibre que son petit copain Hersant (possesseur d’une trentaine d’organes de presse) et consorts : des faiseurs de fric, sans autre morale que l’abus de biens sociaux. La confraternité est secourable en cas de pépin au même titre que dans le milieu ; les dettes s’envolent. On se rachète, on trafique, on palpe, sans état d’âme pour les dégâts collatéraux : licenciés pour compression de personnel ou « délit de forte gueule ».

Droit de vie et de mort sur la presse, Tapie ne fait pas de quartier. Et ce n’est pas seulement à coups de mépris, de grossièretés, qu’il s’en prend à la profession… coups de main aussi. On se croirait revenu avant les lois du travail.

Collectifs d’éthique politique : Gabians et Anticor
Trafiquant d’influence autant que de sous-produits de luxe tous secteurs confondus Tapie «grenouillotte» ainsi hardiment. Il a aussi une revanche à prendre face à la collusion des familles politico-libérales qui ne lui avaient pas permis de partager leurs bénéfices. L’étau d’une mafia bien cocorico se resserre-t-il sur la cité phocéenne ? A n’en pas douter. Et à coups de centaines de milliards, dénigre-t-il ce contre-pouvoir qu’est la presse !

Il est clair que les consortiums médiatiques ne fonctionnent pas à la valorisation du métier ! Aucun investissement pour l’amélioration ou l’innovation dans le domaine. Sans référence, sans compétences professionnelles, ces commerçants ne sont pas spécialistes de l’information. Moyennant quoi, la profession se dévalorise.

Un journaliste indépendant pourquoi ?

Même si l’Etat intervient dans le soutien financier des journaux, sa participation est infime. L’Etat est sous la coupe de la finance privée, même si certain chef d’Etat a cherché jadis à s’en dégager. A partir de maintenant on ne s’interroge plus sur « l’argent public douteux », on l’apprend de la bouche des journalistes, on en est convaincu ! Tant de reliquats !

« La Provence » sur la défensive
Dans cette mainmise sur la presse, qui s’est jouée depuis le dernier tiers du 20ème siècle, aucune perspective d’avenir. La Marseillaise, absente du débat paie cher son opposition.

C’est certainement pour cette raison que les nouvelles générations de journalistes fondent à leurs risques et périls leur journal indépendant. Petits salaires comme prix de leur indépendance

Les journalistes ne seraient-ils que des « baveux », des blablateux narcissiques comme le laisse entendre le « spectre en gros sabots » ? On remarquera que la déontologie du métier ne fait pas d’eux des traqueurs de scoops, mais des enquêteurs de terrain, à plus ou moins long terme, comme le retrace Laurent Mauduit.

Les grévistes de la LCM

Dénoncer les magouilles et infractions politiques devient un exploit ! L’information, c’est d’abord ce travail de révélation qui permet à chacun d’assumer ses responsabilités dans la gestion de la Cité. Tapie se les attacherait sourds-muets-aveugles.

Nous, lecteurs et auditeurs, scandalisés que certains chroniqueurs, producteurs, journalistes dérangeants aient été évincés de Sarkozie, sous le musèlement  conjugué des décideurs et de leurs pourvoyeurs budgétaires, avons assisté à cette comédie de la censure déguisée qui remontait aux « années de braise ».


                    La démocratie, versus omerta financière 
Tollés occultés par une politique des dessous-de-table (à l’échelle nationale comme internationale). Retour à un certain absolutisme issu de cette 5ème (république), il ne nous était livré que de rares éléments. Il a fallu attendre qu’enfin les preuves soient accumulées… Il a fallu attendre l’émergence de ces nouveaux organes, de ces nouvelles voix, pour qu’enfin la vérité jaillisse au grand jour.

La presse : une Liberté inaliénable

Est-il encore nécessaire de démontrer que les droits fondamentaux, tout comme les acquis républicains ne sont pas à l’abri des dévoiements ?

   La Table des « Ravis »
Déjà, et à leur niveau, les journalistes de La Provence se mobilisent pour défendre leurs droit à la libre communication. Ce débat en a constitué un relais.

Personne n’a épargné ses traits : pas plus le Président du club de la presse Marseille Provence, Jean Kéhayan, évoquant le « totalitarisme » du « Tappy New Year ! », que les caricaturistes du Ravi.

Car il s’agit bien de la pire des violences que la privation de liberté. Installée sournoisement, parasitant le moindre maillage de la société, elle éclate comme un coup de théâtre.

La Démocratie se vit au grand jour.
Dans ce lieu qui s’inscrit dans l’histoire par toutes ses formes d’expression (Cf. Macha Makeïeff), la profession de foi de Philippe Foulquié, (fondateur de la Friche de la Belle de Mai, membre du collectif marseillais des Gabians, "contre le délitement de la gouvernance locale") semble en préfigurer l’épilogue : « Le Théâtre est un art politique ».

Un article de Monak

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