Une culture qui rayonne
Certaines contrées de métropole vivent depuis des
années à l’heure polynésienne. Façon de parler, compte tenu du décalage horaire
: 12 heures séparent les antipodes !
Un rêve de nacre
Si l’arrivée des Polynésiens augmente sérieusement
ces dernières années, en apparaissent les prémices au
cours des années 60. Le chiffre triple vingt ans plus tard. Mais le
décompte s’arrête au
dernier recensement de 1999.
Parmi les divers mobiles qui poussent les Polynésiens
à quitter leurs îles natales, deux événements catastrophiques : les mutations
sociétales entraînées par l’installation
du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique), un taux de chômage
croissant irréversiblement. (Ces divers éléments sont largement abordés dans ce
blogue par Julien Gué).
La Tahiti de Toulon : une plage… un ciel
Qu’en est-il de cette installation ? Comment les
Polynésiens font-ils vivre leur culture à travers l’Hexagone ? Quelles sont les
régions d’implantation privilégiées ?
Un mouvement alternatif
Si, ces dernières années, le tissu polynésien a
poussé des pointes vers l’Est après avoir prospecté Languedoc, Aquitaine,
région Rhône-Alpes et Pays de Loire, la majorité de la communauté polynésienne
s’ancre en priorité au bord de la mer (des mers, de l’océan).
En tête, la région Provence-Côte d’Azur (PACA), la
Bretagne, et l’Île-de-France (pour ses opportunités d’emplois et non pour une
quelconque insularité !!!).
Naho Tahiti y chante le retour
D’après la publication de 2006, aux soins de
l’Institut Statistique de la Polynésie Française (Points
Forts de la Polynésie Française), ce premier noyau s’explique ainsi : « Les
Polynésiens ont tendance à privilégier les régions d’origine des métropolitains
venus s’installer en Polynésie dans les années soixante-dix et quatre-vingt. En
témoignent les résultats du recensement de 1977 en Polynésie où les
métropolitains étaient principalement originaires de ces mêmes régions. »
Toujours est-il, que le taux actuel de l’immigration
polynésienne en France, reste inconnu. Il est certainement supérieur au chiffre
de 1999 (soit 5% de la population polynésienne).
La culture de l’eau
Tandis qu’à Papeete, le premier weekend de juin
ouvre la
nouvelle édition de son Festival d’été, par les
courses traditionnelles du Heiva Mata’eina’a, la côte méditerranéenne se
prépare aux compétitions de va’a (pirogue polynésienne à balancier). Elles sont
fixées à la première semaine de juillet en rade de Toulon.
Une course de va’a à Toulon
La Polynésie semble avoir abordé ici aussi, par sa
mythique intimité avec la mer. Un véritable engouement parmi les littoraux du
cru. Jusqu’au mode vestimentaire, jusqu’aux tatouages, jusqu’aux habitudes
culinaires qui prennent un petit air des archipels du Pacifique Sud.
L’étape du championnat de France de va’a à Toulon en 2010
Autour d’eux, les Polynésiens, ont recréé leur
environnement. En PACA, une trentaine d’Associations Polynésiennes témoigne de
leur dynamisme et de l’adhésion des autochtones : une dizaine s’oriente vers la
mer.
Il y a aussi les Vahineva’a !
Quadrillant les côtes, les
clubs de va’a, se distribuent entre la Fédération Française de Canoë Kayak
(FFCK), les clubs de voile et de sports de glisse. La dénomination kayak de mer
semble attirer sportifs de tous bords. Avec l’âge, ils se convertiront au va’a
à voile, moins contraignant, moins éprouvant.
La culture du corps
Les attributs polynésiens envahissent l’imaginaire
méditerranéen. Et comment ne pas craquer à cette ligne galbée et effilée du
Va’a ! Carènes tatouées, carènes aux hibiscus, ports d’origine aux sonorités
chantantes.
Carènes effilées comme animaux mythiques
Les fines embarcations semblent attendre leur envol.
Plaisir des yeux, bonheur de la glisse, affrontement des éléments pour une
saison qui dure presque toute l’année en Méditerranée.
Aux fêtes sportives se joint la voix de Naho Tahiti.
Jeune compositeur toulonnais, il y chante le retour. Une nostalgie qui connaît
bien des adeptes.
Car le propre des associations polynésiennes, c’est
avant tout de proposer un cadre pour se recréer, trouver son compte d’être, ne
pas se perdre, ne pas être happé par l’inconnu.
Il passe par cette euphorie festive du rassemblement et du bonheur
d’exister en tant que soi.
Les ailes de la mer : une ligne et un balancier
L’artisanat s’y développe en des ajustements plus ou
moins heureux. On y passe du traditionnel tatouage aux peintures corporelles,
du bois sculpté aux agencements de mosaïque.
Les îles retrouvées ?
Mais surtout, ce qui caractérise la plupart des
fédérations actives, ce sont les écoles de danse. Elles réunissent les
autochtones de Provence, sur la côte comme à l’intérieur des terres. Les
groupes festifs se produisent pour magnifier les cérémonies familiales. Elles
rayonnent bien au-delà, s’intègrent à la vie des municipalités et des cantons.
A l’anse Tabarly, un café nommé Tahiti reconstitue
un cadre venu de là-bas. Les boissons n’y sont pas aussi succulentes que leurs
homologues d’origine, mais on y déguste du poisson cru.
Objectif antipodes
La salle d’eau ne dépare pas. Elle a gardé sa
couleur typique : toute en bienvenue, en parfums délicats et en regards sur
l’ailleurs. Même si tout paraît un peu kitch.
Les pelouses alentour, ressuscitent les
retrouvailles autour des feux. Une culture vivace, à coup sûr et qui séduit sa
terre d’accueil.
Un article de MonaK
Bonjour,
RépondreSupprimerIl n'y a pas que Toulon et sa région !
Les associations polynésiennes et club de Va'a sont réparties sur toute la métropole.
Consultez les ite incontournable http://tahitienfrance.fr et regardez la rubriques "Associations" pour vous en convaincre
faa'ito'ito