Chkakel
Comme
vous ne le savez peut-être pas, Monak, qui contribue activement à ce blog en
nous faisant découvrir, entre autres choses, la Tunisie et les tunisiens, écrit
aussi des livres.
Le
dernier vient de paraitre, il s’intitule « Chkakel » et c’est un
roman.
Un roman né du désert
« A la fin de l'été 2001... un voyageur relate la chronique d'un village du
Sahel Tunisien. Est-il en train de fantasmer, est-il sous le coup d'une
hallucination ou en proie aux séquelles d'un endoctrinement forcené ? »
Chkakel, un roman de Monak
Ce court résumé de
présentation proposé par l’éditeur nous semble fort réducteur. En effet, bien
au-delà d’une simple chronique, ce que nous propose Monak est une peinture sans
concession d’une société malade de ses excès, de ses rigidités et de ses
aveuglements. C’est aussi un regard sans concession sur les rapports
hommes/femmes dans un monde condamné à disparaitre. Et c’est également une
critique sévère d’un pouvoir autocratique et sourd à l’évolution du monde.
Il est une chose tout à
fait surprenante avec « Chkakel » : bien qu’écrit en 2001, ce
roman parle, avec une étonnante prémonition, de tous les remous qui font
trembler la société tunisienne de l’après Ben Ali. Le dictateur n’ayant chuté
de son piédestal qu’une décennie après le tyrannique patriarche dépeint par
Monak.
Une plume encrée à l’eau-forte
Les mots, écrits comme s’ils avaient été crachés
sous la contrainte, nous heurtent, nous bousculent et nous renvoient à nos
errements. Ce style si particulier fait de « Chkakel » une œuvre
inclassable et passionnante.
Monak, telle qu'en elle-même toujours elle rit
Et puis, histoire de vous mettre l’eau à la bouche et de ne pas parler
pour ne rien dire, voici, en cadeau et avec l’aimable autorisation de l’auteure,
le début de premier chapitre de Chkakel.
CHECK UP
… Il vient tout juste de
changer de position, pour éviter l’ankylose. Le petit homme brun, dé rouge
perché sur le crâne, ne se résout pas à mettre un pied devant l’autre…
Le regard perdu dans le mica
carré de ses orteils, assoupis devant lui, seules les rides de son front
pointant ses sourcils en accent circonflexe trahissent la fébrilité qui
l’habite.
S ‘il essaie de calculer, il
mélange les orteils :
« Au fait, ça fait combien de
temps qu’il est posé là, comme ça ? », à l’ombre du linge étendu qui ne lui
découvre que les extrémités inférieures…
- Toujours froides ! Ya Baba !
Toujours froides ! marmonne Sa Rondeur, minuscule femme… Si imaginer que sa
compagne de toujours balbutiant quelque chose d’inattendu aurait pu modifier
l’immuabilité de sa vie.
La fidèle plus fidèle que son
ombre, dont l’ombre n’a jamais dépassé le seuil du vaste enclos barbelé de
hindis, n’a pas besoin de se pencher pour en cajoler la température. Les
bizarres figues de barbarie qui arborent en deux floraisons intempestives leurs
fruits prune, ne sont jamais parvenues à maturation, ni elle non plus : les
premières parce que, empressés, les amateurs les cueillent encore vertes ; la
seconde parce qu’elle n’a jamais sur-passé la margelle du puits. Pourtant, elle
l’avait vécu comme un défi permanent. Le puits s'enfouissait, mais pas aussi
vite qu’elle ne croissait...
Comment se procurer
« Chkakel » ?
Monak est une femme pressée, alors, pour ne pas
perdre son temps et son énergie à tenter de convaincre un éditeur, elle a
choisi de publier elle-même ce « Chkakel » en utilisant les services
d’un web-éditeur.
Vous pouvez donc, dès aujourd’hui, vous procurer
votre exemplaire papier du livre en cliquant sur ce lien : http://www.thebookedition.com/chkakel-monak-p-82909.html pour la modique somme de 12,50 €uros
Dès aujourd'hui, il est également
possible de se procurer « Chkakel » en version numérique toujours
avec le même lien.
Je vous souhaite une excellente lecture à tous.
Pensez à faire circuler cette information et n’hésitez pas à nous faire part,
ici même, de vos commentaires et critiques…
Un article de Julien Gué
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