Ce blog a pour vocation de découvrir Tahiti et ses îles, bien sûr, mais bien d'autres endroits et bien d'autres choses aussi partout ailleurs. Et puis, surtout, les gens qui font que le monde est ce qu'il est.
Histoire(s), géographie, modes de vie, cultures et phénomènes de sociétés : Le monde est vaste et riche et ses habitants tellement beaux et divers, alors laissons-nous aller à leur rencontre...
Des journalistes voyageurs vous parlent de la Terre et de ses habitants à leur manière…
Le livre de Julien Gué
Commandez votre exemplaire du livre en cliquant sur l'image
Il n’est pas en compétition ; du moins
est-il sélectionné au FIFO 2022. Et la réalisatrice Lucile Guichet-Tirao, n’en
éspérait pas tant !Drogue dure,
toxicomanie participe de cette session éprouvante, en plein environnement
Tahitien : chez nous.
sana le
cristal qui consume de Lucile Guichet-Tirao un moment qui déchire.
Lucile Guichet-Tirao
Un film est
toujours une aventure : et celui-là, il s’était d’abord engagé dans le
circuit du court. Normal ! toute la partie soins et thérapie est
inexistante. Aucun Centre de désintox n’existe sur le territoire et impossible
de comptabiliser les victimes décédées.
Le sujet est
bouclé direct, au bon cœur des familles et le verdict de l’addiction tombe
comme un couperet : égrené par la voix volontairement cassante de Chantal
Spitz, libre auteure dont le texte et le commentaire nous édifient.
L’impensable
À part les détenteurs ou
dealers condamnés pour trafic illicite, aucune action gouvernementale, sanitaire
et sociale ne touche les véritables victimes.Mais on ne peut se cacher indéfiniment la réalité entre autre les
transformations qui opèrent sur les consommateurs.
En quelques 30 ans que le
phénomène sévit, avec les conséquences de violence, de déréalisation, de
dépression, de véritable régression et d’impotence physique, on ne peut éviter
de ranger les consommateurs, d’ice ou sana, dans la catégorie de pathologies
cérébrales.
Prévention
Eh bien comme souvent,
avec les témoignages, un an après son incarcération, Vanina rebondit
positivement grâce à la bienveillance de son entourage. Mère de famille, lavée
de sa faute, la cohésion familiale peut aller jusqu’à se proposer d’éxécuter la
peine à la place du coupable.
Dérive sociétale
Dans cette dérive sociétale
qui a explosé depuis la mexican connexion tous les repères se sont
transformés : et seule le rentabilité du marché l’emporte sur les raisons
de l’addiction. 80% des toxico polynésiens le sont à l’ice.
Des séquelles irréversibles
Le trafic est sale,
entraîne vers la délinquance, la prostitution et autre délits annexes..
.
Une fenêtre sur l’humain…
Soit on ferme le couvercle de la visibilité, soit on
s’attache à mettre de l’humain. En fait ce film s’est édifié à partir du
négatif vers le positif. Un film que j’ai onfié à la parole de toxicos et à
l’analyse de Chantal Spitz qui a écrit à l’aveugle.
Pour mon 1er long-métrage,
on pourrait déplorer le manque de rigueur de ce documentaire. J’en suis
conscience…
mais apprécie d’autre part
que le film soit demandé dans les collèges, les Associations… Le film voyage
comme un cri d’alarme .
Un article deMonak
Tous droits
réservés aux journalistes. Demandez-leur l’autorisation avant toute utilisation
ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse
traditionnelle ou ailleurs.
Métaphore de l’existence pour Bertolt
Brecht, l’uppercut
pourrait être ce que nous avons ressentià l’écran avec le long-métrage de Céline Rouzet : la lutte est au
quotidien, inégale entre une tribu papoue huli et l’écrasante multinationaleExxon Mobil.
Mondialisation, cherchez l’erreur.
Tout comme océans apart, au firmament de la corruption
et de la curée des petits, 140 km à l’ouest du paradis n’est
pas remisé au passé, est d’une actualité brûlante et alerte l’opinion mondiale
sur l’une des plus sordides bassesses qui affecte le monde océanien. Si les
voix des démunis se font entendre au FIFOgrâce à l’existence même des films, l’impactdans le pays d’origine est mitigé ou inexistant comme le souligne
aussi Alan Clarke dans Inside the doc « c’est
très difficile d’impliquer le public australien dans une histoire comme
ça ». L’opinion publique, la justice :racistes ou muettes comme pour the
bowraville murders.
L’image incontouable d’un plan séquence
“mortel "
Avec
son équipe de choc, Zoltán Hauville à l’image, Grégory Le Maître au son, qui a
su tenir bon malgré les aléas budgétaires et les pressions sur le terrain, la
réalisatrice signe enfin son 1er long-métrage après 10 années
d’enquête, d’implication et de ténacité, avec un budget plus que chaotique.
À l’image de
ce 19èFIFO où l’atmosphère est lourde de drames 140 km à l’ouest du paradispasse la porte de la compétition officielle.
Film coup de poing ?
Disons-le, ce n’est ni une
tournure d’esprit, ni une habitude pour Céline de taper fort à la porte de la
contestation. Mais il est des films et des sujets qui se heurtent à la beauté
et à l’harmonie originelles que les tribus autochtones ont su établir avec leur
environnement.Tarzan, Mowgli, un
mythe à reconquérir pour elle aussi.
Une équipe
cinématographique qui, familiarisée pendant autant de temps – 10 années
interminables –, fort respectueuse de la façon de vivre et des valeurs
indigènes a su susciter la connivence, se laisse embarquer à la suite des
protagonistes qui réclament leurs biens, leur accorde toute latitude, au
feeling quant au déroulé des séquences.
La suffisance des Blancs
Ce qui est très visible à
l’écran. Tout comme la détermination de cette minuscule tribu de se faire
entendre des décideurs, malgré les risques & complications que cela peut
entraîner.Le film reste donc fidèle à
l’engagement, aux revendications qu’avancent les membres de la tribu dans un
pays où la violence est incommensurable administrativement et la répression
abjecte.
Deux mondes qui s’ignorent
Les images parlent
d’elles-mêmes. Quoi de plus délicieusement ridicule et hautain que cette
prétention des touristes à s’estimer supérieurs aux peuples de la forêt
primitive, à commenter avec condescendance, de fausses découvertes, vendues
avec le ticket randonnée,selon cette
forme de néo-colonialisme où les Blancs croient toujours détenir la
vérité.
Quoi de plus médiocre que
de se la jouer à la "bons sauvages" d’alimenter leurs frustrations
pour s’arroger le bien d’autrui, les « tenir par de fausses
promesses » et accentuer leur rancœur.
Le barbelé chez soi
L’équipe cinématographique, à l’écoute de la
tribu se laisse mener par leur initiative, n’occulte rien, “porte leur parole”.
Question de confiance.
Quand la parole est vraie
Après des années de
déboires et de tribulations, de découragement, de dépression, de tentation
d’abandon, de colères, de petits miracles qui le tiennent en vie, que 140 km
à l’ouest du paradis se trouve sélectionné pour le19èFIFOà Tahiti tient de la magie…
Céline Rouzet au bout de l’aventure
Après s’être engagée dans les paysages
fantasmés depuis toujours, Céline Rouzet s’engagerait vers la fictionfantastique. Mener un long-métrage
aussi désespérant ne vous lisse pas sansstigmates.
Un article deMonak
Tous droits
réservés aux journalistes. Demandez-leur l’autorisation avant toute utilisation
ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse
traditionnelle ou ailleurs.
Lundi :Ils sont enfin là, à
Papeete, les membres du jury et les invités océaniens de ce 19ème
FIFO. Ainsi que pour l’ensemble des Festivals de par le monde, la cérémonie
d’ouverture officielle est fixée à demain mardi. Nous en sommes à 2 jours
officieux.
Juste avant, durant le
week-end, s’est tenue la Journée du Court : avec les doc-courts
l’après-midi et la 12ème Nuit de la Fiction, couleurs océaniennes.
Ce lundi est consacré aux scolaires, guidés pas leurs enseignants dans 3 salles
de projection. Dehors, le nouvel an chinois...
Hereiti à la communication
Au Village
FIFO, les stagiaires en communication sont à l’accueil des festivaliers :
invités réalisateurs, membres du jury, professionnels des médias, public
fifoteur. Des stagiaires, il en fourmille de toutes sortes : à la prise
d’images derrière les caméras des médias, à la distribution de documents, à
l’information pratique comme culturelle ; et sacrément connaisseurs du
contenu de chaque film ; réactifs un maximum derrière leur pilote en
communication : Laura, l’instigatrice de " 1 FIFO, 1 HISTOIRE"
Enfin, une
grande respiration de la part des organisateurs qui voient se réaliser un
véritable démarrage en présentiel, comme une grande bouffée d’air frais. Un
vrai FIFO, avec sa dose de rencontre et de proximité !
La conjonction du jury
Aux côtés des 3
tahitiennes du jury – Heiura Itae-Tetaa, Virginie Tetoofa et Tepiu Bambridge –,
la présence de l’hawaïenne Beckie Stocchetti (à gauche en blanc). En face, à la
table officielle, le président du Jury, Emmanuel Kasarhérou.
Arrivé dans la nuit, il
insiste sur la nécessité de maintenir la diversité culturelle de chacun des
pays d’Océanie. Et de fuir toute forme qui serait tentée d’imposer un semblant
de conformisme et de similarité, d’effacer les singularités, et d’agréger les
particularités culturelles sous les principes de communalité.
Les rescapées du jury
Quant à Hollie Fifer
(Australie) et Catherine Graham (NZ), elles sont restées au pays ; les
lignes aériennes ne se sont pas encore réouvertes… Reste le contact numérique
pour compenser.
S’adapter au virtuel
Se poserait, avec l’absence
de certains membres du jury, la faisabilité, mais surtout l’efficacité de
tâches particulièrement délicates, comme l’évaluation de chacun des films qui
sont inscrits en compétition. Il en est de même pour tout métier qui a dû
composer avec la crise sanitaire.
Pour Rémi Festa, directeur
adjoint (auprès de Luc de Saint-Sernin), il a fallu s’adapter vite à la
solution virtuelle. La communication audio remplace le visuel in extenso. Pour
son travail, qui lui demande beaucoup d’interaction avec l’international, au
début c’était un peu guindé. Depuis, tout devient plus facile, voire
surprenant. Devant l’effacement d’un code gestuel entièrement visible, de
signes avant-coureurs de tensions, nous avons découvert que la parole devient
plus cinglante.
Ainsi que l’a noté Luc de
Saint-Sernin, à la direction de la stratégie éditoriale du Pôle Outre-Mer à
France Télévision, notre préoccupation est plus qu’un regard local sur la
production : un pôle de création, avec « plus de 100 documentaires
coproduits ».
Rémi Festa : virtuel mode d’emploi
Il n’est donc aucune
inquiétude à craindre pour le jury du 19ème FIFO ; leur 1ère
expérience en virtuel date de l’an dernier et elle n’a été suivie d’aucun
commentaire ou manque désobligeants.
La note optimiste
Au FIFO,les paysagistes et horticulteurs de Fare
Tauhiti Nui sont à pied d’œuvre pour décorer la salle du jury, entre autres. À
la table officielle, Wallès Kotra, le légendaire initiateur du FIFO,
participant actif au colloque des Télévisions et aux légataires du Festival
(FIFAC) se déclare prêt à porter main-forte au Ministre de la Culture :
déplorant seulement ne pas être au niveau d’un « connaisseur de 87
dialectes calédoniens » (Ah ! Ah !) !
Wallès Kotra
Souhaitons que l’humour
rejaillissant sur chacun ne soit pas prétexte à harcèlement. Dans notre monde
tout est possible…
Un article de Monak
Tous droits
réservés à Monak. Demandez l’autorisation aux jounalistes avant toute
utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse
traditionnelle ou ailleurs.
Pour y aller de ma “petite histoire”, à
l’instar de nos “gentils animateurs” de l’AFIFO qui sur la toile numérique du
Festival et la page officielle FIFO Tahiti de Facebook nous entretiennent de
leurs effluves affectives, je me commettrais donc à l’exercice (1 FIFO : 1Jour)
Sauf que je n’apparaîtrais
pas à l’écran de crainte de le noyer.Effectivement, comme cet enfant papou, contraint de se grimer de blanc
& de danser pour assurer aux membres de sa tribu quelque compensation
alimentaire qui ne remboursera jamais la spoliation de leursterres par Exxon Mobil, un mutisme
impassible s’impose. Simple décence.
Un désespoir ravageur
Merci à la
réalisatrice de 140 km à l’ouest du Paradis,
Céline Rouzet qui nous livre ce regard noyé – insoutenable – d’un enfant
mélanésien : pas moins d’1minute 15secondes d’un plan fixe qui semble
durer une éternité ! Contrepoids aux niaiseries éructées par une touriste
US qui s’exalte à ses propres borborygmes & se persuade de la profondeur
des banalités qu’elle débite à la seconde. Quel contraste ! Face à la
douleur incommensurable du gamin, conscient de devoir gesticuler, parqué avec ses aînés comme du bétail, pour une mascarade totalement vidée de son sens.
Qu’on se le
dise ! Cette année 2022, si nous voulons nous congratuler pour une
quelconque raison, réjouissons-nous pour le talent, la finesse, l’ingéniosité
de certaines réalisations : et saluons l’équipe artistique & technique
qui y participe. La séquence "enfant papou inconsolable" compte
désormais dans l’histoire des images culte du cinéma, comme le landau du Cuirassé Potemkine. Page d’histoire pour une mort annoncée
Le
sens de l’humain dans un monde déshumanisé
Ne nous voilons pas la face : cette 19è session est particulièrement sanguinaire et scélérate. Les nations s'en donnent à coeur-joie pour nous forcer à établir un bilan des plus rétrogrades. La civilisation est en berne et nos dirigeants s'appliquent à nous faire retourner en barbarie, quelle que soit l'île où nous habitions.
Dotés d’une capacité de résistance, d’une empathie à
toute épreuve, voyons-nous certains réalisateurs se plier aux conditions de vie
lamentables des sujets qui leur tiennent à cœur. Combien sont capables de se
fidéliser une dizaine d’années dans les pires circonstances & au péril de
leur vie. Sincèresdans leur rapport
aux anonymes qui figureront en images sur le doc, ils recueillent une parole
Vraie : celle qui perce l’écran, vous émeut ; celle qu’ils n’ont pas
dictée dans un scénario pré-établi.
Les grands agents de ce
retour en arrière, de ce rétropédalage sont les politiques. La contradiction au
sein des mesures qu’ils imposent. Ils manient sciemment l’absurdité pour faire admettre
leurs propos, et jouent de l’inconséquence des lois qu’ils mettent en place
clandestinement.
Pas la peine d’ouvrir le
concours de l’extravagance et de l’absurdité. L’histoire récente, aussi vieille
que nos 20-21èmes siècles accolés « revient en force »
tout en se mordant la queue… Sans radoter sur un « éternel
recommencement » de l’histoire… posons-nous tout de même la question de la
débilisation de notre société, sans bien savoir lequel se trouve au haut de
l’échelle : la victime ou le bourreau… extrapolons.History
Bites back = l’histoire revient, de
l’Aborigène Trisha Morton-Thomas et de Craig Anderson.
Dans une approche
faussement didactique où les évidences sont décortiquées, et les préjugés
explosés, cette révision de l’histoire par les victimes elles-mêmes prend les
allures de la dérision : tant les faits s’avèrent infondés… Par exemple
« aborigène », issu du latin ab origine,
signifie « depuis l’origine » : en
conséquence on se demande « pourquoi ils ne sont recensés comme
citoyens australiens que depuis 1967 »
History Bites Back
« Notre
continent a plus de cent mille ans d'histoire noire, mais lorsque les Whitefellas
ont commencé à construire leur pays au-dessus des foules aborigènes,
ils ont cru que la population aborigène allait se dissoudre dans le
néant… » s’amuse une fois de plus Trisha Morton-Thomas, l’une des
plus ironiques et des plus effrontées des réalisatrices, acoquinée avec le
metteur en scène Craig Anderson.
Histoires à dormir debout
Au palmarès des calamités
sordides, dans la poubelle de l’histoire, viennent s’ entasser les pires
des injustices et du non-respect de droits élémentaires.
Parmi ces histoires à
dormir debout, l’invraisemblable dans des nations du meilleur qui montre le
pire : inégalité insultante homme-femme au gouvernement comme dans la
société, enfants aux mains d’une justice tortionnaire, transgenres dans le
colimateur de la transphobie, traque des immigrés, inceste au quotidien, après
la montée des eaux, harcèlement à l’école, chanteur engagé mystérieusement
disparu, exploitation et spoliation des peuples dominés, irradiation au mètre
carré, corruption sportive, le monopole, meurtres en série impunis, mutations
culturelles, sacrification des minorités, minorisation des valeurs culturelles,
improbable intégration, ice sans recours, etc…Aucune nation épargnée !
Le chaos sans fin
Impressions déprimantes.
Le 19èFIFO semble avoir libéré sa parole : au niveau des réalisateurs, ou au
niveau des organisateurs quioffrent
une plateforme librement contestatrice.
Un article deMonak
Tous droits
réservés aux journalistes. Demandez-leur l’autorisation avant toute utilisation
ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse
traditionnelle ou ailleurs.
Parfois les points de vue issus de
documentaristes basés à l’autre bout de l’Océanie nous offrent une vision
autrement perçue de notre propre environnement polynésien. Et ces moments de
coïncidence ne cesseront de s’accroître par le biais de cette aventure en
images que propose le FIFO depuis maintenant 17ans.
Notre imaginaire tahitien,
déjà atteint par le cyclone Cliff qui s’abat sur l’atoll Puka Puka – archipel
des Tuamotu – en 1992,traversé par la chanson
" Te Vero " de la paumotu Irma Porutu, se
trouve à nouveau convié par le film de Gemma Cuberio del Barrio : THE
ISLAND IN ME. Sauf qu’il s’agit de Puka Puka aux Îles Cook.
Puka Puka en chanson...
La
réalisatrice hispano-américaine abonde dans le sens de la conjonction fortuite
d’événements qui décident d’un film.Ainsi confie-t-elle dans une interview : « Je
n'aurais jamais connu Pukapuka ni Johnny Frisbie, si je n'avais rencontré
Amelia Borofsky à Hawaii il y a près de deux décennies. Mon précédent
documentaire primé Ella Es El Matador (She Is The Matador) était une idée qui a
commencé par la lecture d'un article dans le New York Times. Ella était aussi
un film sur deux femmes… »
Faut-il
préciser que Pukapuka, s’appelait à une époque L’Île du Danger, à cause du banc
de sable et des récifs d’Ouest qui protègent sa passe… et qu’elle fait partie
du groupe des îles du Désappointement, pour agacer votre curiosité.
Une histoire de femmes
Avec Talcual
Films dont elle est fondatrice, elle retrace le vécu de deux femmes et leur
itinéraire de retour d’Hawaï à leur île d’enfance Pukapuka.L’une, Amelia Hokulea Borofsky, est
« la fille de l'anthropologue Robert Borofsky qui vivait à Pukapuka au
milieu des années 1970 » ; elle est psychologue, ethno-psychopour la saisir davantage.
Un film, 3 raisons d'être...
L’autre, Florence Johnny
Frisbie, seconde enfant de Ngatokorua a Mata’a et de Robert Dean Frisbie,
originaire de l’Ohio, planteur, est connu pour avoir écrit ses voyages ou
publié dans des revues. Tels :
The Book of Puka Puka (29), The Island of Desire, An Island to Myself (66)…sans oublier “le cyclone de 1942 qui
emporta 16 de ses îlots, les Frisbie ont survécu en s’attachant aux arbres et
en se réfugiant dans des cabanes dans les arbres.Née à Tahiti, elle passe la majeure partie de son enfance sur
différentes îles, inhabitées ou non, Cook, Samoa. Orpheline, elle étudie à
Hawaï ; travaille au Japon en NZ, aux Rarotonga, et devient « une
légende des îles Cook à part entière. »
Une auteure océanienne en 1948
La réalisatrice mêlera dans le scénario une
approche très personnelle. S’appuyant d’une part sur le témoignage,
l’auto-analyse effectuée par les témoins elle-mêmes de par leur statut et leur
parcours professionnel en université. Approfondissant d’autre part,
prenant du recul mais aussi semblant participer de l’aventure. Les 3 femmes
ayant une relation commune au voyage, à l’exil, un vécu avec le retour au lieu
originel.
Une histoire d’île
D’Elles à Îles, il n’est
qu’un pas. Comment s’approprier les espaces environnementaux, les lieux de la
mémoire : les réactiver autrement pour y vivre pleinement, s’y épanouir
sereinement. La réalisatrice semble très proche de ses sujets qui ne sont pas
des personnages mais se re-situent autrement, en fonction du présent et de
l’avenir.
“île flottante “, alors ?
L’expérience de l’adulte
qu’elles sont devenues s’enrichit de la re-découverte plénière d’une île
minuscule où les particularités culturelles sont très fortes et ancrées depuis
des siècles. Florence Johnny Frisbie écrit dès son jeune âges sur son île
originelle.
Amelia Borofsky, docteur
en psychologie, « passionnée
par la cohésion des communautés insulaires »ne cesse de poursuivre ses recherches en matière de culture,
créant ses propres modes d’évaluation, appropriés de l’intérieur. L’île :
une matière vivante évolutive à n’en pas douter.
Une histoire d’écriture
Et
pour nous éblouir encore et nous surprendre, nous apprenons que Florence
Ngatokura " Johnny " Frisbie, (née le 19 juin 1932 à Tahiti),
également connue sous le nom de Johnny Frisbie Hebenstreit, auteure des Îles
Cook, publie à 16 ans (1948) son premier roman autobiographique pour enfants, Miss
Ulysses of Puka-Puka.
En tournage…
Écrit
en 3 langues – puka-pukan, samoan, anglais – son livre est donc la première
œuvre littéraire publiée par une auteure insulaire du Pacifique.
Son
second livre, Frisbies of the South Seas (1959), autobiographique
également, est écrit après la mort de son père.
THE ISLAND IN ME
Conjonction de 3 formes
d’écriture – l’autobiographie, la recherche en psychologie sociale, la mise en
image cinématographique, THE ISLAND IN ME, nous convie au cœur
d’une méditation active.
Un article deMonak
-Mes remerciements à Lalita qui m’a fait découvrir la
chanson " Te
Vero " de Irma Porutu.
-NB :
Pukapuka
des Tuamotu,
200 hab., trapèze de 5,7 km sur 3, commune de Polynésie française -
14°55’S et 138°47’O – l’île aux tortues. Cyclone Cliff (1992).
-Pukapuka des îles Cook, 507 hab., triangle constitué de 3 îles, 3km2 de
superficie – 10° 52’ 59’’S et 165° 58’ 59’’O – Cyclone Percy (2004-05).
Tous droits réservés aux journalistes. Demandez leur l’autorisation
avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet,
dans la presse traditionnelle ou ailleurs.