Un premier roman plus que réussi
De flux en
reflux, la musique des mots de Monak fait de ce court roman comme une profonde plongée
en mer inconnue.
Il aura fallu
vingt-et-une années pour que s’écoulent les phrases entre le premier mot écrit
le 27 août 1977 à Port-Navalo en Bretagne et le point final posé le 27 août
1998 au Cap-Négro en Tunisie.
Et
il aura fallu seize années encore pour que Monak, échouée cette fois sur une
grève polynésienne, se décide enfin à le publier.
Monak en plein travail à Rangiroa… |
Le choix de l’autoédition via un
web-éditeur s’est imposé de lui-même, tout comme pour « Chkakel » paru en juillet
2012.
Tout simplement parce qu’il accélère les processus et permet d’éviter les
fourches caudines des comités de lecture plus ou moins bien intentionnés à
l’égard des auteurs inconnus.
Monak écrivaine
Ne
nous trompons pas : Monak n’est pas une novice de l’écritoire. Elle a souventes
fois publié des nouvelles et des poèmes. Elle fut même publiée dans une
anthologie du « féminin nomade » en 2012 : « Pas d’ici, pas d’ailleurs, Anthologie poétique francophone
de voix féminines contemporaines ».
En 1990, Monak danse dans « Les cris Sourdent » de Sadok ben Chaabane |
Titulaire
d’un doctorat de lettres modernes (Université de ParisIII-Sorbonne en 1985)
avec une thèse aujourd’hui publiée sous le titre « Image, imaginaire, symbole, la relation mythique
dans l’œuvre de Le Clézio », Monak a déjà publié trois autres
romans, plusieurs ouvrages de poésie, signé de nombreux textes pour le théâtre,
collaboré avec plusieurs journaux (en Tunisie)… Etc, etc, etc !
L’autre
aspect du parcours de Monak, c’est sur les planches et dans les coulisses des
théâtres qu’il faut le chercher. Auteure de spectacles, comédienne et surtout interprète
en danse-théâtre, elle a collaboré à de très nombreuses créations durant les
vingt années de son séjour en Tunisie. De ce parcours, on retiendra tout
particulièrement sa rencontre et sa collaboration avec le chorégraphe Imed Jemâa. Collaboration toujours
d’actualité qui lui a permis de se produire en Tunisie bien sûr, mais également
ailleurs en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique
noire, en Europe, au Canada…
« Chkakel », l’avant dernier paru |
C’est
poussée par l’envie d’avancer, de clore des chapitres achevés mais jamais
vraiment refermés que notre écrivaine a décidé de publier ses œuvres passées
mais encore inédites. La première fut « Chkakel », « Marée
acide » est la seconde.
A propos de « Marée acide »
Comme
toujours avec les œuvres de fiction de Monak, il est extrêmement difficile de
résumer ce roman. Ou devrais-je dire ce rêve-moovie ?
Selon
elle, « Marée acide est l’histoire
d’une môme en quête de l’autre. (…) Quant à la forme, je me suis demandé ce qui
se passerait si un personnage venait à se mêler de l’écriture de sa propre
histoire… ».
Et,
effectivement, lorsqu’un personnage de roman décide de se mêler de prendre la
place de son auteur devant la feuille blanche, il se passe des choses
surprenantes.
La couverture du dernier né de Monak |
Dans
un style beaucoup plus épuré qu’à son habitude, Monak nous entraine dans ces
pages au plus profond d’une plongée saisissante dans les zones les moins
claires, mais parfois les plus lumineuses, du secret de ses personnages.
Débarrassée des contraintes du temps et de la géographie, elle nous perd dans
un labyrinthe de sensations et d’idées dont les nœuds se dénouent sans
prévenir.
Que
voulez-vous que je vous dise ? J’ai adoré ce livre et suis incapable d’en
parler de manière cohérente ! Alors, lisez-le… et dites-moi ce que vous en
pensez !
PS : pour vous
offrir les deux romans de Monak cités dans cet article, rien de plus
simple : il vous suffit de suivre les liens ci-dessous et de passer
commande. Ils sont tous les deux disponibles en version papier et numérique…
Pour vous
procurer « Marée acide », cliquez ici : http://www.thebookedition.com/maree-acide-monak-p-110700.html
Un article de Julien Gué
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire
Cet article vous a fait réagir ? Partagez vos réactions ici :