Papeete d’hier… et d’aujourd’hui
« Je vous
parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… »
C’est dans l’indifférence
générale que Tahiti a vu l’aéroport de Faa’a fêter ses cinquante ans en 2010. Pourtant,
l’ouverture de la Polynésie française aux communications aériennes à changé
fondamentalement les structures mêmes de la société polynésienne.
5 octobre 1960 : le premier gros porteur se pose à Tahiti-Faa’a |
Nous reviendrons dans un autre
article sur l’histoire commune de l’aviation, du nucléaire et du fenua1. Mon propos dans ces
lignes est strictement nostalgique…
La nostalgie n’est plus ce qu’elle
était
Cela
fait un certain temps maintenant que quelques personnes ont créé des
« pages Facebook » dans le seul but de collecter et partager avec le
plus grand nombre des images d’une Polynésie passée.
Vous
qui êtes des fidèles de « Tahiti, ses îles et autres bouts du monde »
avez pu constater que je les ai pillées sans vergogne pour illustrer mes articles.
C’est
pour les remercier que j’ai décidé d’écrire ces lignes et de réaliser le
montage photos qui les accompagne.
Papeete et motu Uta vue de la montagne vers 1940 |
Et
je ne puis que vous inciter à les visiter régulièrement car ce sont de
véritables mines d’or pour tous ceux qui, comme moi, s’intéressent un tant soit
peu à l’évolution de notre pays.
Il
m’est impossible de citer ici tous leurs contributeurs, mais les chevilles
ouvrières de ce fantastique travail d’archives sont incontestablement citées
ci-après. Et je commencerai par celle qui ne cesse, jour après jour, d’enrichir
par ses recherches notre mémoire photographique : Vahineitaria
Silvia.
L’autre page incontournable pour tous les fouilleurs de mémoires est celle de Tahiti Autrefois. Que tous les
autres me pardonnent de ne pas les citer…
Le monde change
Il est quelques éléments qui sautent aux
yeux du visiteur et qui marquent fondamentalement l’évolution du monde
polynésien, au moins sur les îles principales, à commencer bien sûr par Tahiti.
Vers 1900 à Tahiti, bien avant l'automobile… |
Le premier, c’est l’asservissement total
de l’ensemble du territoire habitable à l’automobile, rendant inaccessible et
insupportable, voire très dangereuse, la rue aux piétons.
Le deuxième, c’est la privatisation et
le bétonnage du littoral, détruisant de fait les modes de vie traditionnels.
Par exemple en rendant impossible la pêche lagonaire aux populations de
pêcheurs qui sont obligées d’aller vivre au fond des vallées, bien loin de ce
qui assurait leur survie il n’y a pas si longtemps.
Quand les jardins de Polynésie n'étaient pas des prisons de béton… |
Le troisième, c’est l’enfermement des
habitations derrière de hauts murs de béton gris, transformant ainsi les fare
en prison et les rues en zones d’exclusion et de danger.
Bien sûr, nombre d’îles éloignées ont
conservé le charme unique de la Polynésie accueillante, ouverte et aux douceurs
inimitables. Mais pour combien de temps encore ?
Un montage photos
nostalgique mais à visionner absolument
Pourtant, la situation géographique unique
de nos îles comme leur isolement permettraient, à peu de frais, de faire de la
Polynésie française un laboratoire écologique où il ferait si bon vivre…
Un article de Julien Gué
Glossaire :
1) fenua : le pays, la terre
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