Lotfi Hamadi, portrait
Il est à l’image
de la Tunisie : « accueil ». Il fait partie de ces « actifs »
pour qui la parole n’est que le commentaire de l’action. Et il ne manque ni
d’humour, ni de détermination.
La Tunisie des années 80 placardait sur
les visages photographiés par Jacques Perez, « Tunisie,
une terre des hommes ». Qu’on attribue à son prénom
la subtilité et à son nom « digne d’être aimé » dans la symbolique de
la langue arabe, Lotfi
Hamadi n’a que le mérite d’être citoyen à part entière, simple citoyen.
Tunisie sans âge de Jacques Perez |
Trente ans plus tard, comme à son retour d’exil
après la révolution de 2011, c’est le même esprit qui règne, les mêmes valeurs.
Lotfi Hamadi en
témoigne : « …il
y a des choses qui n'ont pas de prix et qu'on ne peut trouver que dans nos
pays. Quand on est assis sur un banc et qu'une personne en commençant son
sandwich vous propose d'y goûter, des amis qui par période de fortes chaleurs
prennent une bouteille avec eux au cas où ils croisent une personne assoiffée.
Ces valeurs humaines si imprégnées dans notre culture qu'elles deviennent un
réflexe humaniste. »
L’eau et la liberté d’expression
Simple
citoyen, malgré ce qu’il a déjà entrepris, il le reste. Il ne soigne pas son
image de marque. Ne se fait pas de publicité. Pour la petite histoire, engagé dans
le sit-in du Bardo les derniers jours de juillet 2013, rien ne peut l’en
détourner, même notre sollicitation à interview.
Sit-in du Bardo… soleil et lacrymo |
C’est
ainsi qu’il se présente, avant une prise de parole sur « la place de la
femme dans la société » : « Je m'appelle Lotfi, abréviation de
Abdelatif qui signifie la "protection divine". Halima, ma mère, dont
le prénom signifie "patience", m'avait appelé ainsi parce que,
perdant justement patience avec le "mektoub", pria le ciel de la
protéger en faisant de moi le dernier d'une fratrie de huit enfants. Pour une
fois le ciel entendit sa prière et je fus donc le dernier. Si je parais pour
certains si fier, narcissique, convaincu, déterminé c'est parce que j'ai la
conscience que je ne suis pas ce que je suis par hasard mais que je suis et
resterai le fruit de l'existence d'une femme qui s'est sacrifiée pour ses
enfants, que je suis et resterai la sueur de la vie de ma mère ! »
«Ne pas respecter la Femme, c’est cracher sur le sein que tu as tété» (LH) |
Il
appelle à la solidarité en fondant une association destinée à promouvoir le
gouvernorat de Siliana, région la plus pauvre de Tunisie. Sans cesse sur le
terrain, à convoyer du matériel de première nécessité, à quelques 125
kilomètres de Tunis : l’Association
Trajan.
L’empereur Trajan, n’est pas un
inconnu en Tunisie. Les thermes de Trajan se trouvent sur le site archéologique d’Acholla, proche de
Sfax. Mais plus important, Trajan est en quelque sorte un réformateur social à
son époque : « Trajan mène de grands travaux de construction et
engage une politique de mesures sociales d'une ampleur inédite. Il est surtout
connu pour son vaste programme de construction publique… »
« Ma Tunisie » de Lotfi Hamadi (28 juillet
2013)
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Une
sorte de continuité par-delà les siècles. Et la tâche est absorbante pour Lotfi
Hamadi : un véritable idéal d’essor économique pour la région et la
Tunisie, tant du point de vue touristique ou social, que culturel.
Un homme de communication
Homme
de communication, Lotfi Hamadi
met ses compétences au service de l’audiovisuel et des jeunes producteurs. Il
mène, au niveau professionnel, un projet de relance : contribution des
jeunes créateurs, conception du rôle de la télévision. Au-delà de l’image,
c’est la réalité quotidienne de la Tunisie qui se joue.
Une ruelle, un soir… |
Alors,
il ne rechigne ni à médiatiser les moments forts de la situation vécue par la
Tunisie, ni à mobiliser, ni à magnifier les élans populaires, ni à partager ses
opinions politiques. Entre « coups de gueule » et véritable
engagement, provocations en
« Nadhisie », il n’hésite pas à prendre la plume pour ironiser
ou raconter la Tunisie. Des moments poétiques et d’une sensibilité à ne pas
manquer sur les réseaux sociaux.
Il
était une fois la Tunisie…
Un article de Monak
A voir aussi : Pour ne pas être
de reste, plongez-vous dans cet article délicieux du magazine Rukh : L’amuseur de la révolution
Sur la même longueur d’onde que le poème de Lotfi
Hamadi, « Je suis Celle… », un
autre des articles de Monak sur la Tunisie : http://tahiti-ses-iles-et-autres-bouts-du-mo.blogspot.com/2013/07/la-tunisie-du-livre.html
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