Un cortège pour un massacre
Siliana, après avoir payé de son sang ses trois jours de grève générale, se vide de ses habitants en une longue cohorte. Un événement unique dans l’histoire !
Ce
n’est qu’après ces trois jours (27 au 29 novembre 2012) de « massacre organisé
» par la répression au pouvoir à la Constituante que l’ONU s’alarme, par la
voix de Navi Pillay, haut-commissaire
aux droits de l’homme.
Siliana, quand on tire et qu’on y tue |
L‘article
6, qui détermine et légitime les droits et actions de la Constituante, stipule
bien en effet (Journal officiel du 9 août 2011) que son action aurait dû cesser
depuis un mois (soit le 23 octobre 2012). Sauf que le parti
islamiste Ennadha veut étendre sa mainmise sur l’avenir civil du pays et
renforce jour après jour la nouvelle dictature mise en place illégitimement.
Les débordements d’une théocratie sanguinaire
Un
bon moment que la marmite bout en Tunisie, que les exactions se multiplient contre
les mouvements syndicaux, les partis du pôle citoyen, laïque bien entendu et tendance
de gauche.
Il
faut remonter aux années Ben Ali pour comprendre le conditionnement des petites
gens. Le bannissement des intégristes, suite aux complots, atteintes à
l’explosif à l’ordre et défigurations de femmes à l’acide, s’est soldé par un
constant bourrage de crâne sur les chaînes venues du golfe.
Métro Couronnes à Paris, les Tunisiens protestent
La
relative montée du niveau de vie, ne s’est pas effectuée sans le saupoudrage de
capitaux venus de la même région. Mais
aussi, l’accession à force chaînes satellites a créé un phénomène identitaire,
par le biais des chaînes islamiques et islamistes. Ce qui explique la confiance
naïve (aveugle) d’une partie de la population de l’après-révolution vis-à-vis
des partis religieux qui se sont créés depuis le 14 janvier 2011.
C’est
dans l’ombre, en s’appuyant sur les signes dogmatiques de reconnaissance que
les sectes se sont installées et se sont employées à soumettre les penseurs et
créateurs du pays. Ce n’est pas tout
à fait le chaos ! Mais ça y ressemble bougrement, cette politique du coup
de force, puis du lâcher de lest. C’est insidieux !
Siliana : bonjour les dégâts ! |
Et
c’est sans réaction générale de la Tunisie que l’exécutif déguisé d’Ennadha a
commencé à exciser, à intimider, soumettre les petits villages, sabrer,
matraquer : notamment les femmes et journalistes défilant à la Fête des Martyrs de l’Indépendance, le
29 avril 2012.
Ainsi
que d’autres villes comme Sfax, Gabès, Le Kef, etc., les Tunisiens ont décidé d’éradiquer
cette déviance politicarde et de reprendre en main leur sort. Toujours au nom
de la loi, entament-ils pourparlers et manifestations pour rétablir le respect
des droits de l’homme.
La mémoire culturelle espoir de juin 2011
Il
est à noter que Siliana, au lendemain de la révolution de la dignité, a caressé
l’espoir du renouveau, suite à la visite
en juin 2011 des représentants du gouvernement provisoire. Le passé
postrévolutionnaire de Siliana a été des plus chaotiques.
Une politique qui braie sur les ruines de Zama |
Ainsi
le témoignage recueilli alors par Zohra Abid : « Moncef Khémiri, gouverneur de Siliana depuis peu, a constaté que la
région manque presque de tout. (…) A Siliana, tout est priorité. L’enseignement
aussi ! Chaque année, 100 élèves au moins réussissent au concours d’entrée au
collège pilote, mais faute de moyens, ils n’iront ni aux lycées du Kef ni de
Kairouan et s’arrêteront en cours de route. J’en ai parlé au ministre de
l’Education. Siliana serait doté d’un collège pilote», a-t-il annoncé. »
Aspiration
aussi à une orientation agricole bio à grande échelle, et à une renaissance
culturelle assise sur le site antique carthaginois de Zama.
« Le siège de l’association Dar Zama Hannibal
érigé sur les hauteurs n’est pas loin des ruines datant du 5ème
siècle avant Jésus Christ. Dans l’une de ses trois petites pièces, sur des
étalages, on a posé des pots de miel de mille et une fleurs, des sachets de pin
d’Alep, du mermez, et autres produits de Jama (l’actuelle Zama).», poursuit
le reportage déjà cité.
La nationale de la misère ! |
Mais
la réalité s’avère différente. Isolée, perdue dans les terres et hauteurs du Nord-ouest
de la Tunisie, sans emplois, sans vraiment de routes praticables, sans même
pouvoir subsister réellement à la crise économique mondiale, Siliana vient de
basculer dans l’horreur.
Il
est à noter enfin que Moncef Khemiri n’avait pas fait long feu à
Siliana et qu’en deux ans de soi-disant gestion, nous sommes au cinquième
gouverneur à Siliana !!!!!
L’antique Zama
Sans faire davantage
d’allusions préhistoriques car, par misère, certains habitants vivent
chichement dans des grottes de la région, se nourrissant de racines, pas encore
de rentabilisation du site, comme l’escomptait l’archéologue Ahmed Ferjani.
Bataille de Zama par GeLamBre
Zama : la dernière bataille d’Hannibal
Zama
entre dans l’histoire, comme l’issue à 20 ans de conflits : la deuxième
guerre punique entre Carthage et Rome s’achève en 202 av J-C. Dans
cette bataille de Zama, c’est l’ensemble
du bassin méditerranéen qui se trouve confronté, sous l’autorité des deux chefs
d’empire et leur système d’alliance.
Les
rois numides s’opposant : Syphax s’allie à Hannibal, aidé des mercenaires
gaulois et ligures, Massinissa s’allie au romain Scipion surnommé l’Africain.
La victoire est romaine.
Devenue à la fin de 2ème
siècle av. J-C la plus importante ville de la région, Zama a été le théâtre d’une
autre grande bataille opposant Jugurtha au consul romain Metellus. EN 109 av.
J-C, la victoire est numide.
La désertion du refus |
«Zama comme l’indique son
surnom de Regia fut une résidence des rois numides puis capitale du roi
Juba 1er au milieu du 1er siècle av J-C et probablement le chef-lieu de la province
romaine d'Afrique - Africa Nova - créée par César en 46 av J- C.»
Tarif ? Pas moins de 40 billes de plomb !!!
La
bataille actuelle de Siliana est citoyenne ; son destin malheureusement
partagé par nombre d’autres villes en Tunisie. La population civile n’a pas été
épargnée. Collégiens, familles, enfants ou travailleurs, manifestants ou non,
toutes les couches de la population ont été touchées.
Un
journaliste
étranger, dans l’exercice de son métier, des domiciles de particuliers, même
l’hôpital ont été attaqués et arraisonnés inutilement, mais violemment.
Un drapeau ensanglanté
Le
tarif ? Ce n’est pas moins de
« 40 billes de plomb dans le corps ». Car les témoins parlent
d’acharnement.
Le
1er décembre, le déferlement continue un peu partout. Le Président
de la délégation spéciale de Sidi Bou Saïd, tout comme d’autres maires,
continuent de protester.
La Tunisie et sa pègre
Qu’elle
se déclare ouvertement religieuse ou d’affaire, la pègre tunisienne, bien que
minoritaire, renforce ses pouvoirs. Ce n’est pas un hasard que la question
palestinienne ait en commun avec la Tunisie, les fonds secrets du Qatar. Le
problème étant l’assise de l’illégalité par les puissances d’argent.
Dans
les manifestations de soutien à Siliana et à la démocratie tunisienne :
deux groupes destructeurs se révèlent sporadiquement.
Un avenir rassembleur… |
A
Paris, dans l’un des quartiers maghrébins par excellence, Belleville. Les barbus
balisaient, se tenant au large, se cachant sous leur capuche. Quant aux autres
profiteurs, ils n’ont plus rien à perdre et mangent à tous les râteliers.
Les
Tunisiens, connaissant leurs ennemis internes, n’ont plus qu’à se construire un
avenir.
Un article de Monak
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