Publicité

Publicité
Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

mardi 4 décembre 2012

Siliana, ville déserte


Un cortège pour un massacre

          Siliana, après avoir payé de son sang ses trois jours de grève générale, se vide de ses habitants en une longue cohorte. Un événement unique dans l’histoire !

Ce n’est qu’après ces trois jours (27 au 29 novembre 2012) de « massacre organisé » par la répression au pouvoir à la Constituante que l’ONU s’alarme, par la voix de Navi Pillay, haut-commissaire aux droits de l’homme.

Siliana, quand on tire et qu’on y tue

L‘article 6, qui détermine et légitime les droits et actions de la Constituante, stipule bien en effet (Journal officiel du 9 août 2011) que son action aurait dû cesser depuis un mois (soit le 23 octobre 2012). Sauf que le parti islamiste Ennadha veut étendre sa mainmise sur l’avenir civil du pays et renforce jour après jour la nouvelle dictature mise en place illégitimement.

 

Les débordements d’une théocratie sanguinaire

Un bon moment que la marmite bout en Tunisie, que les exactions se multiplient contre les mouvements syndicaux, les partis du pôle citoyen, laïque bien entendu et tendance de gauche.

Il faut remonter aux années Ben Ali pour comprendre le conditionnement des petites gens. Le bannissement des intégristes, suite aux complots, atteintes à l’explosif à l’ordre et défigurations de femmes à l’acide, s’est soldé par un constant bourrage de crâne sur les chaînes venues du golfe.


Métro Couronnes à Paris, les Tunisiens protestent

La relative montée du niveau de vie, ne s’est pas effectuée sans le saupoudrage de capitaux  venus de la même région. Mais aussi, l’accession à force chaînes satellites a créé un phénomène identitaire, par le biais des chaînes islamiques et islamistes. Ce qui explique la confiance naïve (aveugle) d’une partie de la population de l’après-révolution vis-à-vis des partis religieux qui se sont créés depuis le 14 janvier 2011.

C’est dans l’ombre, en s’appuyant sur les signes dogmatiques de reconnaissance que les sectes se sont installées et se sont employées à soumettre les penseurs et créateurs du pays. Ce n’est pas tout à fait le chaos ! Mais ça y ressemble bougrement, cette politique du coup de force, puis du lâcher de lest. C’est insidieux !

Siliana : bonjour les dégâts !

Et c’est sans réaction générale de la Tunisie que l’exécutif déguisé d’Ennadha a commencé à exciser, à intimider, soumettre les petits villages, sabrer, matraquer : notamment les femmes et journalistes défilant à la Fête des Martyrs de l’Indépendance, le 29 avril 2012.

Ainsi que d’autres villes comme Sfax, Gabès, Le Kef, etc., les Tunisiens ont décidé d’éradiquer cette déviance politicarde et de reprendre en main leur sort. Toujours au nom de la loi, entament-ils pourparlers et manifestations pour rétablir le respect des droits de l’homme.

La mémoire culturelle espoir de juin 2011

Il est à noter que Siliana, au lendemain de la révolution de la dignité, a caressé l’espoir du renouveau, suite à la visite en juin 2011 des représentants du gouvernement provisoire. Le passé postrévolutionnaire de Siliana a été des plus chaotiques.

Une politique qui braie sur les ruines de Zama

Ainsi le témoignage recueilli alors par Zohra Abid : « Moncef Khémiri, gouverneur de Siliana depuis peu, a constaté que la région manque presque de tout. (…) A Siliana, tout est priorité. L’enseignement aussi ! Chaque année, 100 élèves au moins réussissent au concours d’entrée au collège pilote, mais faute de moyens, ils n’iront ni aux lycées du Kef ni de Kairouan et s’arrêteront en cours de route. J’en ai parlé au ministre de l’Education. Siliana serait doté d’un collège pilote», a-t-il annoncé. »

Aspiration aussi à une orientation agricole bio à grande échelle, et à une renaissance culturelle assise sur le site antique carthaginois de Zama.

« Le siège de l’association Dar Zama Hannibal érigé sur les hauteurs n’est pas loin des ruines datant du 5ème siècle avant Jésus Christ. Dans l’une de ses trois petites pièces, sur des étalages, on a posé des pots de miel de mille et une fleurs, des sachets de pin d’Alep, du mermez, et autres produits de Jama (l’actuelle Zama).», poursuit le reportage déjà cité.

La nationale de la misère !

Mais la réalité s’avère différente. Isolée, perdue dans les terres et hauteurs du Nord-ouest de la Tunisie, sans emplois, sans vraiment de routes praticables, sans même pouvoir subsister réellement à la crise économique mondiale, Siliana vient de basculer dans l’horreur.

Il est à noter enfin que Moncef Khemiri n’avait pas fait long feu à Siliana et qu’en deux ans de soi-disant gestion, nous sommes au cinquième gouverneur à Siliana !!!!!

L’antique Zama
Sans faire davantage d’allusions préhistoriques car, par misère, certains habitants vivent chichement dans des grottes de la région, se nourrissant de racines, pas encore de rentabilisation du site, comme l’escomptait l’archéologue Ahmed Ferjani.


Bataille de Zama par GeLamBre
Zama : la dernière bataille d’Hannibal
Zama entre dans l’histoire, comme l’issue à 20 ans de conflits : la deuxième guerre punique  entre  Carthage et Rome s’achève en 202 av J-C. Dans cette bataille  de Zama, c’est l’ensemble du bassin méditerranéen qui se trouve confronté, sous l’autorité des deux chefs d’empire et leur système d’alliance.

Les rois numides s’opposant : Syphax s’allie à Hannibal, aidé des mercenaires gaulois et ligures, Massinissa s’allie au romain Scipion surnommé l’Africain. La victoire est romaine.
Devenue à la fin de 2ème siècle av. J-C la plus importante ville de la région, Zama a été le théâtre d’une autre grande bataille opposant Jugurtha au consul romain Metellus. EN 109 av. J-C, la victoire est numide.
La désertion du refus

«Zama comme l’indique son surnom de Regia fut une résidence des rois numides puis capitale du roi Juba 1er au milieu du 1er siècle av J-C et probablement le chef-lieu de la province romaine d'Afrique - Africa Nova - créée par César en 46 av J- C.»

Tarif ? Pas moins de 40 billes de plomb !!!

La bataille actuelle de Siliana est citoyenne ; son destin malheureusement partagé par nombre d’autres villes en Tunisie. La population civile n’a pas été épargnée. Collégiens, familles, enfants ou travailleurs, manifestants ou non, toutes les couches de la population ont été touchées.

Un journaliste étranger, dans l’exercice de son métier, des domiciles de particuliers, même l’hôpital ont été attaqués et arraisonnés inutilement, mais violemment.


Un drapeau ensanglanté
Le tarif ? Ce n’est pas moins de  « 40 billes de plomb dans le corps ». Car les témoins parlent d’acharnement.

Le 1er décembre, le déferlement continue un peu partout. Le Président de la délégation spéciale de Sidi Bou Saïd, tout comme d’autres maires, continuent de protester.

La Tunisie et sa pègre

Qu’elle se déclare ouvertement religieuse ou d’affaire, la pègre tunisienne, bien que minoritaire, renforce ses pouvoirs. Ce n’est pas un hasard que la question palestinienne ait en commun avec la Tunisie, les fonds secrets du Qatar. Le problème étant l’assise de l’illégalité par les puissances d’argent.
 
Dans les manifestations de soutien à Siliana et à la démocratie tunisienne : deux groupes destructeurs se révèlent sporadiquement.

Un avenir rassembleur…
A Paris, dans l’un des quartiers maghrébins par excellence, Belleville. Les barbus balisaient, se tenant au large, se cachant sous leur capuche. Quant aux autres profiteurs, ils n’ont plus rien à perdre et mangent à tous les râteliers.

Les Tunisiens, connaissant leurs ennemis internes, n’ont plus qu’à se construire un avenir.

 

Un article de Monak

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Cet article vous a fait réagir ? Partagez vos réactions ici :