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Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

dimanche 30 juillet 2023

HBH un auteur polynésien


Par-dessus haies *

 

             Toute plume crée son lexique, par nécessité ou plaisir, à commencer par Thomas More, référence lointaine mais incontestée dans sa galerie de penseurs... Henri Brillant Heinere n’y échappe pas : sur «le bleu du ciel miroitant», entre autres couché au cœur (page 130) du 1er tome de FIFO BLUES. L’auteur, enfin décidé à commettre sa 1ère publication, n’est pas resté manchot. C’est qu’«il met à sac le patrimoine culturel de son époque», éclaté sur plusieurs continents, tout comme se commettait l’écrivain de Lépante.

 

           Étudiant à Paris, il avait créé la pièce chantée, dansée, dite en pa’umotu : «To’a Punga (Corail Mort)», sous forme de tribunal, accusant les «démons d’hégémonie» qui conduisaient à «la destruction massive (...) par les essais nucléaires»(129-130)... Maintenant à la retraite, il offre textes et poèmes pour des causes humanitaires à Tahiti...  son fenua, lieu de son bonheur, son eutopie, comme il se plaît à le philosopher...  

 

«Marche rose» à Paea... avec HBH

       Car là où il se trouve, HBH ne lâche rien : mentalité de challenger, qu’elle soit sportive ou culturelle... Ce 1er livre, panaché de tout ce qu’il trimbale de connaissances  approfondies et d’éléments vécus, de part et d’autre des océans traversés... nous fait sauter par-dessus les haies, à la suite de ce champion qu’il était «sur le Continent liquide» ...  Le 400m l’ayant désigné aux jeux du Pacifique Junior..

 

Du militantisme...

         Commencer sa jeunesse avec le coup de gong des essais nucléaires, c’est s’activer le cerveau contre les injustices d’une condition politique ancienne déjà peu reluisante, rehaussée  des dérives et corruptions internes surabondantes. HBH poursuit ses universités et se donne les moyens de la comparaison en s’exilant momentanément, tout en subvenant concrètement  à son quotidien.

           L’action peut s’avérer créatrice mais elle est avant tout collective... HBH s’en persuade et joue un rôle de transmetteur où se distribue la parole et circulent avis, contestation et argumentation : l’enseignement, à la manière socratique, avec l’appui de l’audio-visuel, comme support de réflexion. 

 

À la PRIDE 2023, Paofai, Papeete

            Le militantisme bénévole, il en est persuadé : prônant et promouvant la cause la plus épineuse qui soit au sein de la collectivité polynésienne : soit, la liberté de genre et de pratique sexuelle. Ce n’est pas anodin ; c’est sans conteste périlleux. Et socialement discriminatoire.

            Mais que voulez-vous, HBH ne serait pas HBH !


...à l’écrit

          L’écriture, longtemps laissée à l’état de projet : il accumule dans ses tiroirs roman, nouvelles, poésie, etc... Trop de signes convergents pour qu’HBH, ce graphomane compulsif en toutes circonstances, parachève enfin son objectif... Ce qui n’est qu’un commencement, espérons-le.

         Pour simplifier, le déclencheur immédiat de son écriture s’est brusquement précipité, avec, à l’ouverture du FIFO 2016, le visionnage de Timbuktu. Déjà bien ébranlé par ces 3 fléaux qui affectent le monde Afro-occidental et se propagent aux antipodes : choc du terrorisme, de la crémation de manuscrits anciens au Mali, de l’esclavage associé à l’idée du Blues.  Tout comme le réalisateur A. Sissako, exilé permanent, HBH met un point final à son nomadisme en terres à haut risque d’attentats (cf. l’année 2015) et s’ouvre une brèche tout autant dramatique, sur le «Continent liquide du Pacifique» qui n’en finit plus de se répandre en pleurs... 


Un  auteur  polynésien

            L’auteur bataille à plein contre les exactions qui débordent des caméras océaniennes et aspergent les écrans, tout au long de la session du FIFO (2017). Sans prendre de gants, car il a le courage de ses opinions. Scrupuleux dans ses analyses par respect pour les autres et pour pouvoir continuer à se regarder en face, prodigue en circonvolutions car intrinsèquement généreux, ceux qu’il approche se voient d’emblée comblés.

         Il expose librement les convictions qu’il dégage des films, les regroupant sous une thématique quelque peu engagée : acerbe sur la question aborigène... il aborde les dérives liées trop souvent aux mythes et aux croyances ; il s’interroge sur l’avenir des traditions et leurs appropriations diverses. Il s’insurge contre l’humiliation et les excès de la conquête, qu’elle soit ancienne, perdure ou fait l’actualité de l’Océanie.

            Avec bonheur, il secoue le silence feutré qui entoure une sexualité résolument protéiforme... et en butte aux représailles. Et ce n’est pas le seul coup de pied qu’il donne sur les herses dressées d’une économie de misère et de mentalités rétrogrades...  

 

LGBT Tahiti à Bora... 

              Aurait-il préféré se trouver épargné par une filmographie d’exception où les seuls attraits s’appliquent aux seuls bonheurs de l’âme et des sens ? En fait, il y aspire !

              Ses grands coups de cœur, ceux qui pourraient le satisfaire sans nuage se réduisant à deux films d’exception sur la création artistique et sa transcendance : la musique aborigène et sa transe créatrice... le tatouage marquisien et sa symbolique  tout autant métaphysique.

 

Un article de  Monak

 

* Un autre article suit sur le mode d’écriture de HBH

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