De la Grèce antique aux hypermarchés
Si la fête des mères est surtout,
aujourd'hui, celle des commerçants, on en trouve les premières traces dans l'antiquité
grecque. Petit retour en arrière...
Gâteau de la fête des mères au Royaume-Uni
Le
dimanche 3 juin 2012, tous les enfants de France et de Navarre (DOM-TOM
compris) célèbreront la fête des mères. Mais d’où peut bien venir cette
tradition qui semble avoir toujours existé?
Les mamans déjà fêtées dans la
Grèce antique
On
trouve les toutes premières traces de célébration en l'honneur des mères dans
la Grèce antique. Il s’agissait, lors des cérémonies printanières, de célébrer
Rhéa, la Grande Mère de tous les dieux, et donc celle de Zeus. Ce culte
particulier était rendu aux ides de Mars dans toute l’Asie mineure.
La déesse grecque Rhéa
Les
Romains n’étaient pas en reste puisque, dès le Ve siècle avant Jésus-Christ,
une fête religieuse (les matronalia) célébraient les matrones le 1er
mars.
Ces coutumes ne
résistèrent pas longtemps à la religion catholique.
Une tradition récente en Occident
Si,
au XVe siècle, les Anglais fêtaient le Mothering Sunday au début du
Carême, il faut attendre 1908, aux Etats-Unis, pour voir apparaître le fête des
mères telle que nous la connaissons aujourd’hui.
L’institutrice américaine Anna Jarvis
Il
s’agissait, pour l’institutrice Anna Jarvis, de rendre hommage à sa maman
décédée le 12 mai 1905. En 1907, Anna Jarvis lança une campagne pour créer une fête
des mères qui serait un événement officiel. La première fête de ce nom fut
célébrée en 1908 et officialisée en 1914, lorsque le gouvernement américain
approuva un texte de loi institutionnalisant la fête des mères, le second
dimanche de mai. Depuis cette date, ce jour est férié aux Etats-Unis.
De
nombreux pays comme la Belgique, le Danemark, la Finlande, l'Italie, la Turquie
ou l'Australie suivent rapidement…
La France et la célébration des
mères
Dans
notre pays, le premier à s’être intéressé à la question est Napoléon 1er. En
1806, il instaura une fête prônant les vertus de la famille pour tenter de
relancer la fécondité. La tentative fit un flop.
Il
faut attendre 1918 pour voir la ville de Lyon instaurer la journée des mères.
Il s’agissait alors de rendre hommage aux mères et aux épouses qui avaient
perdu fils ou mari pendant la Première Guerre mondiale.
En
1920 est conçue une fête des mères de famille nombreuse et, finalement, le
gouvernement français officialise une journée des mères, en 1929.
1941 : Le Maréchal Pétain instaure la fête des
mères
La
fête des mères ne fut inscrite dans notre calendrier national qu’en 1941. En
effet, c’est cette année-là que le gouvernement de Vichy s’empara de l’idée et,
dans le cadre de sa politique nataliste, inscrivit officiellement et définitivement
la fête des mères au programme des festivités annuelles nationales.
La fête des mères est née
Après
la Deuxième Guerre mondiale, la loi du 24 mai 1950, instaura définitivement la
fête des mères.
Cette
loi dispose que «la République française rend officiellement hommage chaque
année aux mères françaises au cours d'une journée consacrée à la célébration de
la "Fête des mères", organisée par le ministre chargé de la Santé
avec le concours de l'UNAF* (article 1) ». Elle en fixe la date au dernier
dimanche de mai sauf si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, auquel
cas elle est repoussée au premier dimanche de juin (article 2). Enfin elle
prévoit l'inscription des crédits nécessaires sur le budget du ministère
(article 3).
Toutes
ces dispositions ont été intégrées au Code de l'action sociale et des
familles depuis sa création en 1956.
Pour
finir, l'organisation de la fête est assignée au ministre chargé de la Famille
depuis 2004.
Fête des mères ou fête des
commerçants ?
A
l’instar de nombreuses fêtes comme Noël, Pâques ou la Chandeleur, le monde du
commerce n’a pas tardé à exploiter le filon de la fête des mères.
Si,
à l’origine, il s’agissait pour les enfants de fabriquer un objet quelconque de
leurs petites mains pour l’offrir à leur maman, les choses ont bien changées.
Bonne fête maman !
Le
sens initial de cette journée qui visait à célébrer la fécondité s’est bel et bien
perdu et, plusieurs semaines avant la date de la fête des mères, nous sommes
envahis de publicités tentant de nous vendre tout et n’importe quoi, du bijou
au robot de cuisine en passant par les fleurs et les produits de beauté…
Jusqu’aux
pouvoirs publics eux-mêmes qui ne prennent même plus la peine de nous en
rappeler la vocation première qui était, il ne faut pas l'oublier : «Mesdames continuez et faites beaucoup d'enfants!»
Lexique :
*UNAF : Union
Nationale des Associations Familiales
Un
article de Julien Gué
La féministe que je suis rejette cette fête Pétainiste. Je pense que nous devrions repenser ensemble le sens donné à cette fête d'autant qu'à présent les choses ont bien changées .les pères et les mères s'occupent indifféremment des enfants.Paradoxalement,j'ai aimé offrir à ma mère un cadeau pour ce jour spécial et j'ai aimé recevoir de la part de mes enfants ces petits objets confectionnés de leurs mains à mon intention.
RépondreSupprimerLe pire, dans cette histoire, c'est que les cadeaux proposés par la majorité des boîtes commerciales, confine la mère à des fonctions ménagères... et des rôles de cuisine et d'arrière cuisine... Du côté des années 68, la mode était que les mères se trouvaient déchargées, ce jour-là de toutes les tâches domestiques assumées par le reste de la famille... le tradition ne semble pas avoir spécialement tenu
RépondreSupprimermoi j'aime bien la fete des mères,c'est sur que Pétainn'a pas donné un sens de liberation de la femme. mais la maternité, pour moi est synonyme de la paix, d'un futur au dèlà de notre vie, c'est le jour ou je me rappèle la naissance de mes deux fils et que ma mère ma donné la vie, en fait, pour moi, c'est la fete de la vie, de l'espoir.
RépondreSupprimerchez moi on offre des fleurs ce jour là