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Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

jeudi 15 mai 2025

CARTOUCHE entre filles & flore


FLASH sur FLASH

 

             Fluide, façon Elfe, telle pourrait se définir CARTOUCHE sauf que son genre de personnalité ne se range pas dans une case. Elle échappe à toute définition, déborde de tout profil & fraternise avec fugace. Non qu’elle oblitère son nom du monde de l’image, mais qu’il l’entraîne vers des horizons changeants.  


             Univers de Fantasy, à n’en pas douter, sa galaxie est à la fois bien réelle & fonctionne aussi dans une sphère parallèle... dont les passerelles s’avèrent accessibles si vous aimez les devinettes... Sinon, pourquoi être artiste si se rabâche le quotidien ? ...Bref... Le secret est lâché : Cartouche est artiste... Contestatrice comme le révèle l’icône populaire de son identité, s’y ajoute la figure de proue, –Louise Michel, son homonyme– comme par hasard, communarde déportée au bagne de Nouvelle Calédonie et s’opposant fermement aux spoliations coloniales des Terres Kanaques (déjà ??? ou encore???). Et vous déclinez un contexte politique explosif quelque part au cœur du Pacifique. Ce n’est pas si loin ! Actualisez ! Vous êtes filmé.e.s... Mine de rien, vive dans ses décisions & ses engagements, pour tout dire, CARTOUCHE-LOUISE-MICHÈLE  se ménage de denses plages de rêverie : lagon créatif ouvert sur l’Océan...


     Militante intersexe, sans autre arme que l’objectif photo, elle affirme son combat, avant tout PACIFIQUE : de profession & d’Art, sans compulsion aucune, sans se faire dévorer par eux, s’étalonne sa vision. Jeune, déjà réputée pour le regard d’empathie qu’elle jette sur le vivant des corps... audacieuse, elle ne dépare en rien avec l’aspect insurrectionnel, étrange & surréaliste de ses sujets... 

       À la scène comme à la ville, en toute discrétion comme en éclats soudains, elle est vraie : écrit comme un charme, tâte de la scène avec espièglerie, shoote avec passion, apprivoise avec bonheur, établit une relation sans détours...


Instantané 

           Le déclic, déclenché depuis longtemps (sur la planète Adolescence), se catalyse autrement, dans la chambre noire de ses compositions. L’expérience du studio-casting de FIER.E.S –documentaire doublement primé au FIFO 2025–, l’initie positivement à la collaboration artistique. Une coopération au feeling sans s’entre-dévorer : ce qui peut ne pas être courant dans le milieu du cinéma... Respect pour eux.

        S’ouvre, à côté de sa fonction de "reportère" experte & attentionnée pour tout individu qui se détache du commun, ce nouveau volet tout en délicatesse. Cartouche ne manque pas de hardiesse. La connivence avec le réalisateur Raynald Mérienne fonctionne à plein : même atmosphère, même rendu sur le plateau. Les deux artistes de l’image se sont reconnus, en total échange de leur inventivité & de leur créativité.                                                            

Composition semi-naturelle ... "ELLES"

         La face cachée des figures du film s’illustre dans les dédales de l’exposition conjointe & du même nom : FIER.E.S. Depuis, elle nomadise à Tahiti & curieusement pas ailleurs. Dommage pour la Métropole qui ne pourra s’initier aux jardins secrets de tropiques improbables... Ceux qui ont eu le courage de se révéler au-delà de la carte postale, sont dotés d’une identité à toute épreuve. Si étonnant qu’il paraisse & au travers de parcours impensables, les individualités immortalisées sur les parois ne sont pas des personnages inventés pour les besoins d’un festival océanien. Aspect primesautier, "fantaisie sans barrière", se dessinent sur les parois qu’habille l’accrochage...


        L’expo témoignerait d’une sensualité, commune à la Polynésie & à la photographe. Dans la mesure ou le shooting ne dispense que l’enjeu d’une authenticité intrinsèque, chacun.e s’assume. Se dégage une mutuelle appréciation. 

     Plonger dans la diversité identitaire c’est déjà s’engager & en même temps se raccrocher à un contexte occulté sur le globe. La méconnaissance appartenant à cet épisode négatif d’un rendez-vous manqué de l’Histoire des peuples entre Occident & Océanie.

                                                                                 

Nymphes ...

Résurgence  

         Dans cet imbroglio où chacun cherche à reconstruire le passé commun enseveli, à consolider les bases d’un système noyé sous des valeurs importées, se réapproprier chaque sensation enfouie par éradication ou condamnation, c’est auprès de démunis, de désemparés que ton rôle, Cartouche, s’inscrit dans la maison de quartier... L’«éveil musical» à la clé... Encore une corde artistique au service de qui s’en trouve privé ou écarté.

       Il est des similitudes, tu n’en es pas exempte : quoi de plus difficile que de se sentir  en confiance quand la technique est censée capter ton moindre souffle, ton moindre mouvement. La photographe craindrait-elle la caméra ?

"Nous sommes"    (qui nous sommes... à l'infini...)

       Comprendre que la confiance en soi ne s’acquiert que si tu maîtrises tous les paramètres de ton entreprise. C’est le rôle que tu t’impartis dans le repli de ton studio. Les portraits que tu vas en tirer ne peuvent exister qu’à condition de se «reconnaître en dehors de ton œil». Ils ne sont pas objets, soumis à ce que tu attendrais d’eux. Ils s’imposent avec leur bulle : un package d’être, de désir, de valeurs qui leur appartiennent, sans que tu aies même le droit d’en contester le moindre élément. Ainsi se capte l’autre... sans tricher... sans trahir...

         D’où cette impression de «vivant» qui crève la toile... Rien de surfait. Chacun de ces portraits porte en lui sa singularité. Personnaliser suit pas à pas l’image que chacun consent à livrer de soi... Il n’est pas 2 portraits qui se ressemblent... L’instantané ne se livre qu’avec l’apprivoisement du sujet... que dans une relation de confiance totale... qu’à condition de rassurer, de respirer au même rythme...

 

Chimérique...

       Inversement, «je ne me permettrais de les contraindre à participer à mes délires créatifs».  Cartouche explore les limites de la sensation en se livrant à son propre objectif. Ainsi prend-elle tous les risques... Dans des autoportraits fantasmés ou fantasmatiques. Être vraie, ce n’est pas répondre aux clichés que vous fabrique le fond commercial du métier..

       L’inspiration, elle est partout autour d’elle : ce qui respire, ce qui vit... Capter ce moment et tenter de lui préserver son souffle, son mouvement... Ce sont des détails, un moment, mais il est chargé de vie... de l’émotion qui le sous-tend. Ce peut être une rencontre entre deux espèces vivantes... Une mise en scène qui garde intacte l’émotion et la préserve de la fatale mise à plat du cliché photographique.


          Alors tu gamberges : pour que les clichés ne s’éteignent pas crucifiés aux cimaises...

         L’incontournable quadrature du cercle : chacun sait que les Arts vivants s’imprègnent de matière ; et toi, tu pousses les limites pour que la photographie vive sa vie de  «matière vibrante»... qu’elle dépasse, chamboule, crève le cadre où la technique t’oblige à les fixer... Telles sont tes préoccupations obsessionnelles, Cartouche. Tu cherches à les résoudre en repoussant sans cesse les limites de tes supports.  Qu’ils ne se sentent pas enfermés sous ta signature. Qu’elle ne s’amuse pas à jouer les Immortel.les ! Comment fluidifier la mise à plat ? lui insuffler une cinétique ?  

 

Éphémère  

       À notre ressemblance d’êtres transitoires, Cartouche cherche des approches éphémères...  Des supports naturels qui feront peu à peu évoluer l’œuvre, la fera voyager dans ou hors du temps...  et évidemment la rendra méconnaissable : j’allais dire "Différente". Cartouche ne produit ni pour s’auto-satisfaire, ni acculer ses créations au panthéon de l’art... Qu’importe l’éternité !  

        L’important se résume à vivre, témoigner & nomadiser au mieux dans le vivant ! C’est accumuler les coups de cœur, partager intensément la rencontre que vise la création, la propulser vers l’inconnu, l’autrement, l’ailleurs... Car l’artiste n’est pas la seule arbitre de sa création : elle se laisse envahir par la consistance du sujet : qu’il soit de pierre, de feu ou d’eau...

Nous sommes... la Palestine.... 

       Se réaliser artistiquement, c’est rester indépendante... tirer du moment son originalité, c’est te laisser submerger par une autre présence. L’art s’oppose à l’immobilisme, à l’inertie, au conservatisme, au statisme  qui te sclérose...  Plus tu renais à cette mouvance, plus tu la vis, plus elle dégage de sensualité.

        Goethe (1813) percevait dans l’esthétique du tableau vivant un «hermaphrodite»... En quête d’une utopie similaire, Cartouche se contenterait de l’hybride... du support photosensible changeant, évolutif...  Ce qui signifie une révolution même dans l’appréhension du terme, la signature de l’œuvre... Au-delà de la théâtralité de l’image –chère à Barthes–, des perspectives sans réponse que la photographe se complaît à pianoter...

      Il serait opportun de consacrer encore bien des pages sur la voix, l'œil, la main, le cœur, la corde, la cordialité... Oubliez le nombril : Cartouche ne nombrilise pas... Cartouche n'a peur de rien... Elle endosse les causes que l'opinion mondiale bafoue : la "Palestine libre" en est une... et de taille... Cartouche y mêle sa voix... Elle relève les défis de la lâcheté politique sur le Territoire –Fenua –, comme à l'international...  

    Cartouche ou le paradoxe de la photo vibrante comme une corde : le sortilège entre humain & nature... l’œil & l’eau...

 

Un article de  Monak

 

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