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Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

lundi 16 décembre 2024

Motu magazine

L'ÎLE Ô ARTISTES  : des pages vitales 


                          Motu L’Île Ô Artistes, l’indispensable agenda culturel de poche qui circule sur le fenua depuis plusieurs mois... justifie largement son lancement au nombre d’événements culturels qui émergent au fenua. Mais aussi, vu la disparition alarmante de la presse écrite : ce coup de génie –désolée de le dire, à l’encontre des informateurs, influenceurs & autres lanceurs d’alertes restés en rade–, pourra-t-il s’étoffer et durer grâce au soutien local ou étatique ?  

 

                  L’initiative est signée Delphine Barrais, journaliste free-lance bien connue à Tahiti & ses îles depuis une dizaine d’années : sur papier, à la radio, etc...  Le nouveau-né date de juin 2024 & vu sa taille, il ne risque pas de combler les étagères qui –initialement–, ne se sont jamais destinées à alimenter de bibliothèques domestiques les fare polynésiens. Les foyers restent fidèles à une culture essentiellement orale. Le réflexe culturel insulaire n’a jamais vraiment adopté le papier imprimé –en dehors de la Bible ou autres volumes confessionnels–, depuis son introduction au 18ème siècle. Même si Motu Magazine se livre mensuellement sur papier glacé, plus résistant au climat humide & chaud...  Taille gros smartphone, l'agenda interactif –lui aussi–, vous interpelle autrement & au jour le jour.

Delphine Barrais – rédactrice–, invitée à Fare Mā'ohi

            Souvent, aucune visibilité n’accompagne les manifestations artistiques qui, faute de public abondant, –nous sommes moins de 300 000 insulaires–, ne se reproduisent pas dans l’immédiat, ni dans le même lieu... Les événements culturels passent donc inaperçus. Le minuscule fascicule qui ne déformerait pas une poche,  prévient au jour le jour des manifestations d’ordre créatif. C'est en toute discrétion et gabarit hyper pratique que le fait culturel participe de votre espace coutumier.

            Éclectique, ouvert à toute forme d’art et tout type d’artiste, le fascicule rend compte de toute formule de création : qu’elle rencontre le public en mode vivant ou à travers des œuvres exposées ou en cours de réalisation ou de performance... Tout ce qui se produit au fenua –objet, animation ponctuelle dans un lieu convivial, scène ouverte ou manifestation calibrée aux normes des espaces de spectacle–, occupe sa place, se repère facilement, au long des pages... 


En Format Poche Papier 

              Dans l’air du temps, minuscule comme ces formats de nouvelles, vendues sur tous les quais de gare du Vieux Continent, –bien sûr, nous ne pouvons totalement comparer, vu l’absence de ce mode de déplacement–, les agendas culturels mensuels se lisent & se cochent, le temps d’un trajet... ou d’une attente au magasin... Projetant le calendrier du mois en cours, il vous permet de programmer vos sorties... Sans donner dans les paillettes V.I.P., les soirées branchées vides du trop-plein à la consommation mais en s’octroyant une vue d’ensemble et au cœur de tout ce monde de la création authentique, sous les feux des projecteurs.

          Il semblerait donc, que les artistes poursuivraient leur accomplissement en s'adaptant à la dimension étriquée du territoire. Ce point primordial se trouve heureusement et enfin souligné par L’Île Ô Artistes. Les artistes se répandraient comme une onde, subrepticement & à leur suite ce carnet illustré : poussant les portes des lieux de restauration, en pointillés, y conjuguant leur apport festif, leur intervention ou leur revendication. Particularité de la Culture Insulaire contemporaine ? Dégustation mentale & gastronomique s'allieraient en toute connivence de sensations et de plaisirs communautairement partagés !

        Tirant sur le vert amande pistaché, parmi des motifs traditionnels, le minuscule livret n’hésite pas à dispenser les secrets de la création. 5000 exemplaires gratuits déferlent aux points de distribution indiqués sur le net... près de 2000 abonnés... le score est honorable. Des rubriques conférences, vernissages, premières, concerts et invitations à l’échange sur scène ouverte, vous informent sans tergiverser.

Motu Magazine : dehors, dedans...

           Se découvrent les tendances actuelles de la musique au Fenua... mais aussi la rétrospective sur les grands noms incontournables. À l’image du pays, sont dénichés les Groupes sans grands moyens –ce qui est encourageant–, car ils pullulent et témoignent de la vivacité créative du pays.

         Concis, ciblés tous publics, les portraits d’Artistes, font le tour de la question au mieux d'un  éclairage débordant de l'intérieur.  Ainsi nous initient-ils à l'univers propre à chacun des artistes ou technicien de l'Art, les pieds dans les Archipels. Un numéro Cinéma sort en milieu de mois.  Manqueraient les Groupes de Danse... Ce qui ne saurait tarder...  certainement.



...Comme En ligne

              En toute transparence sur le site, Facebook ou Instagram, le magazine se tourne les pages ! Facile d’accès, de manipulation aisée. L’équipe se présente. Réduite au strict minimum : avec maquettiste, caricaturiste, rédaction, photographes & commercial, le magazine tient en l’état, grâce à ses annonceurs... Urgentes, les subventions des institutions culturelles lui assureraient longévité, croissance et propagation souhaitées ! Car l’intrusion dans le monde artistique et sa diffusion n’est pas un luxe : elle manquait ! La preuve ? Ce bouillonnement entre acteurs de la culture et spectateurs témoigne de son dynamisme et de son évolution.

             D'un clic ! Sur le net, vous visualisez adresse, plan, contacts, sites de chacun des événements... Ce qui vous garantit la billetterie, la participation aux jeux interactifs : une véritable mise en relation entre l’artiste et son public, par le biais du magazine médiateur. Déjà, les accrocs du net demandent des points de distribution dans les Centres Commerciaux.


Des  informations claires et accessibles pour tous

     La cible semble atteinte. Le public est réactif. Mise en page aérée,  photos d’ambiance, recomposées pour un graphisme ludique, et un visionnage  amélioré...  Le net compense par le détail de l’image, l’efficacité de l’objet-papier...


Complémentaire ???

          Net & papier, la culture se commente enfin : s'octroie la liberté de se regarder dans le miroir, de se parler à visage découvert. L'information, de s'adapter à la densité du phénomène : elle intervient sur tous les fronts. Elle se joue, elle se pense, elle s'accorde des critiques et des ratés... Entrerait réellement dans l'ère de la Critique au fenua ?

        À la fois sérieuse et de loisir elle semble se positionner au rang du sport en Polynésie... Il était temps de refuser le narcissisme exclusivement dévolu à ses loisirs familialement et hebdomadairement concentré sur ses boules de pétanque. Grâce à ce gadget, pratique, sur mobile comme dans la poche, Motu Magazine redonne sa place à une Culture, dont on ignore l’existence, faute de pouvoir en être avisé, pour la regarder et en comprendre les rouages.

 

MOTU  MAGAZINE  : des mots  sur les images

               Plateforme polymorphe, où les Artistes d'ici parlent aux Artistes, se donnent des rendez-vous ponctuels par le biais de l'informateur, au détour d'un site méconnu : du moins révèlent-ils enfin leur existence. Dans L’Île Ô ARTISTES, l'acte culturel est identifié, ses paramètres définis. L'ère du musicien bouche-trou, de la musique qui ne s'entend plus, –saturée de basses ou au bon cœur de la rue–, tant les vapeurs d'alcool vous obstruent les tympans, serait-elle révolue ??? 

          L'artistique serait-il devenu une Planète à part entière ?  Que des journalistes, reporters investiguent sérieusement et auquel ils consacrent du temps, du papier, une toile pour leur donner la parole... et ne se contentent pas de faire juste vendre la machine à bruit qui tue le temps... Diversification semble le maître-mot de L’Île Ô Artistes ... mais surtout d’une réalité dont les artistes sont trop souvent écartés. Il n’est pas inutile que les artistes puissent se reconnaître dans une Culture en perpétuelle mouvance.

             L’initiative de l’équipe du Magazine en sert de preuve ...


Un article de  Monak

 

Tous droits réservés à Monak. Demandez l’autorisation de l’auteure avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.


vendredi 13 décembre 2024

22è. FIFO 2025


                              Destination Océanie 

                Continuité jubilatoire à l’océanienne & proximité relationnelle à tous les échelons, la 22è Session poursuit sa dynamique à Tahiti. Du 31 janv. au 09 fév. 2025, visions, détermination, évolution de l’image de soi se concrétisent, quelles que soient les intempéries. Et dans le Pacifique, nulle île ne se trouve à l’abri d’un déversement céleste –voir les déferlements de l’an dernier–, ni d’une avarie de câble. Depuis les vagues d’épidémie isolant l’événement, le Festival International du Film Documentaire Océanien (FIFO) multiplie ses interventions sur le net, les écrans télé et les ondes radio –parant à toute éventualité–, mais soigne son "présentiel", à la  Maison de la Culture de Tahiti – Te Fare Tauhiti Nui, car il est le cœur réel de l’aventure.   

 

           Le 22è FIFO diversifie ses échanges avec réalisateurs documentaristes et majore ses activités avec le public potentiel, scolaires ciblés en priorité. Les mentalités & regard sur l’autre –son voisin compris–, évoluant positivement grâce à , l’ouverture des perspectives.

         Le staff France Télévisions Polynésie 1ère, producteur du FIFO, mobilise ses rédactions & chaînes au service de la communication, déjà sur le pied de guerre : Stella Taaroamea –avec le Journal du FIFO–, poursuit «sa mission de ré-écriture de notre histoire et de reconnaissance mutuelle des peuples du Pacifique» ; Tepiu Bambridge –à la direction éditoriale–, nous promet le Clip mobilisateur, les synopsis de Michèle de Chazeaux, et l’intrusion en Ateliers ;  Noella Tau à l’Antenne se réjouit de marteler les ondes de l’hymne du FIFO, à l’écoute de «ceux qui font le FIFO» .

 

L’hymne du FIFO , toujours d’actualité

                    Jean-Philippe Lemée, Directeur régional, démarre ce FIFO, par le 60ème anniversaire de la Chaîne Tahitienne –cadeau annoncé de & par l’instigateur des essais nucléaires du Pacifique–. Piqûre de rappel, non sans séquelles brutales, sur l’environnement, la santé, le sociétal qui ont explosé en chaîne –dans tous les sens du terme–, s’il était besoin de le préciser. Le Festival ne cesse de s’adapter et d’innover constamment depuis sa création à Tahiti par l’équipe de Wallès Kotra (2004). Un travail de longue haleine entre chaque session, le tout maïtrisé –mine de rien depuis 2 ans–, par la Déléguée générale de l’AFIFO, Laura Théron...

Destination Tahiti  

           Depuis peu, le FIFO gagne un jour supplémentaire par session. Au bonheur des FIFOTEURS qui ne se trouvent jamais assez rassasiés par la manne du documentaire océanien et qui en redemandent. Car le FIFO, est un lien de chair entre ces communautés de l’eau éparpillées au gré du Pacifique Sud. Un même état d’esprit pour ces familles linguistiques ou ethniques proches. C’est sur place qu’il prend tout son sens : une manière d’être et de se reconnaître avec les mêmes codes.

          Renforcé en parallèle, par la proximité numérique, le Festival joue l’intimité Outre-Mer, Métropole, Océanie... C’est qu’il s’attèle, depuis sa création, à se raconter et à renforcer son unité culturelle... La matière est dense et ne pourra totalement comparaître sur les écrans.

Le staff FIFO & ses supporteurs médiatiques  

          Les critères de sélection n’étant pas thématiques, une foison de sujets s’offre aux documentaristes : entre politique de restitution des terres ou d’indépendance actée ou à venir... racines ou liberté retrouvées, retour au pays... rituels communautaires, résurgence réelle d’un contexte enfoui dans les mémoires, noirceurs comme prodiges sociétaux, les réalisateurs interrogent le décalage persistant entre autochtones et dominants et bien d’autres discordances qui perturbent une évolution encore défigurée par les enjeux concoctés par les puissances concurrentes.

            Le comité de sélection, représenté par Teva Pambrun, à la 1ère conférence de Presse du 22è FIFO, a fait le tri à la qualité et aux films qui bouleversent. Avouant sa satisfaction de compter un afflux de documentaires polynésiens retenus –soit 1/3 né au fenua–, sur les 10 films en compétition, et presque autant pour les 18 films hors-compétition. Pour les 10 courts-métrages de Fenêtre sur courts et les 10 short-fictions, la diversité s’impose..

à la barre du 22èFIFO 

De l’officiel...

          L’abondance venue d’ici, en même temps que la saison des pluies, faut-il en trouver la cause entre l’émergence de nouveaux réalisateurs ou la concrétisation d’une nouvelle politique culturelle au fenua ? Entre identités discriminées –FIÈR.E.S–, revendications exacerbées sur un espace légitiment vital contesté –TE PUNA ORA–, et réappropriation des origines –SURF–, des documentaires polynésiens de choc & engagés... Qui s’en plaindrait !?!

       À la table du jury, préside Ben SALAMA, originaire d’Afrique du Nord, sélectionné précédemment (2014, 11èFIFO), pour un documentaire brûlant sur la Nouvelle-Calédonie... Coïncidence ou autre prétexte, peu importe : l’indépendance de la moitié de la communauté du Pacifique n’étant pas résolue... les séquelles de ses sociétés à deux vitesses risquent encore d’alimenter la toile durant de sombres années, à l’instar de l’Irlande ou de la Palestine.

                                          Ben SALAMA & les coulisses  de l’histoire  calédonienne

           Si la parité de genre ne s’applique pas au jury, –étonnamment cette année–, la personnalité de Rachel Perkins (Australie) le compense largement –avec 30 ans de cinéaste engagée–, qui dit entre autres : «Le pouvoir du cinéma permet de marcher dans les souliers de quelqu’un d’autre, de voir à travers les yeux de quelqu’un d’autre. Un médium qui vous émeut, vous touche le cœur, l’esprit aussi. C’est par cela que j’ai choisi de mettre en avant le combat aborigène et il semble que cela ait marché».   

        L’ensemble des jurés appartient au monde de l’image, pour la créer, la commenter, en rendre compte au petit écran.  Nunë Luepack (Nouvelle-Calédonie) une jeune carrière entre documentaire et fiction...  Toa Fraser (fidjien de père), vient mettre une touche Néo-zélandaise entre un parcours de dramaturge puis de réalisateur talentueux. Certains ont dû vous interpeller, vu leur palmarès. Jone Robertson (Fidji), dans le domaine de la promotion commerciale de l’industrie du cinéma, contribue à la visibilité fidjienne dans le domaine. Caroline Fahri, journaliste télévisuelle complète les représentants de la Polynésie avec Minos (Teiva Manoi), conteur, acteur et 'ōrero (orateur traditionnel), une touche artistique en arts vivants...

...À l’officieux. 

        Déjà les réseaux sociaux glosent à propos de cette nouvelle session FIFO 2025... Ce n’est jamais tendre, la critique est sévère et s’enferre dans le salé... jouant les effarouchées aux jumelles encapuchonnées de l'affiche... laissant poindre un soupçon de racisme... aux demoiselles originaires d'Aotearoa.

       C'est que les spectateurs s'approprient les images, comme les intentions ! Thésaurisent le moindre accent de la fraternité océanienne... Arborant les allergies aux costumes qui ne sont pas franchement conformes au déshabillé océanien... Les potins vont bon train sur la composition même de l’affiche, pourtant tirée du court-métrage de fiction néo-zélandais :  TAMANAU ... et primé lors du 21èFIFO ! ! !

                                                           Un petit délice de Taratoa Shappard...

               Reste comme d’habitude à s’immerger dans les créations du FIFO et déjà jeter un coup d’œil sur la programmation.

             À la veille des vacances scolaires, les jeunes spectateurs espèrent enfin retrouver leurs grands écrans, les réalisateurs et les figures qui vont à nouveau, cette année, entrer dans leur espace de rêve et de connaissance.   

             BON FIFO !

Un article de  Monak

 

NB : la programmation, https://www.fifotahiti.com/selection-des-films-2025/  

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