Publicité

Publicité
Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

dimanche 29 juillet 2012

Le Festival d’Avignon 2012

La passion théâtre

Avignon, revêtue d’un patchwork d’affiches sur tout ce qui s’apparente à une façade, se joue son carnaval d’été. Soixante-cinq ans après la création du festival, tohu-bohu dans la ville surpeuplée : elle joue la carte touristique à fond. Sous mistral et cigales, s’effeuillent les spectacles.

 

Le patchwork s’effeuille

Avignon, rush de tout ce qui aurait pour nom expression scénique, plus ou moins proche du théâtre, le festival draine jusqu’à la plus infime des compagnies de France et de Navarre.

 

La tendance étant de mêler sur plateaux et planches les différentes disciplines des arts vivants : place est faite pour qu’elles y soient invitées à part entière ! Comment intituler réellement ce festival tous arts ? Comment définir actuellement le Théâtre ? En revenir aux tréteaux du théâtre forain ou enrichir l’image par les techniques multimédias ?

 

Le théâtre se conçoit-il à partir des impératifs lucratifs des programmateurs ou répond-il à une esthétique intrinsèque ? Sachant qu’une trentaine de spectacles remplissent le « In » et que le « Off » s’étoffe de la valeur d’un annuaire téléphonique : routine ou tournant pour le festival ?

                                Théâtre : foire d’empoigne

Il semblerait, dans les sondages, que les attentes du public s’accordent avec les propositions des compagnies en matière de créations contemporaines. Ce qui paraît évident pour un Théâtre qui se veut vivant ! Par contre, ce qui reste totalement aberrant, c’est que les spectateurs interrogés occultent presque en totalité la tranche « Jeune Public » !

 

Immersion en « Théâtrie »

Comme s’il paraissait inutile d’initier les enfants au théâtre, voit-on se pointer une forte envie des décideurs pour la musique, la chanson, la danse et le cirque.

 

Il faut dire que le festival étant le seul moment fort de l’année en Avignon, les habitants se lassent des périodes de latence culturelle. Dans la même logique, les compagnies théâtrales vivotent.

 

La vitrine des productions théâtrales n’est plus qu’un leurre. L’art de l’éphémère - cet art de la représentation qui évolue chaque soir, de manière différente, la magie du théâtre - risque-t-il de passer réellement dans la catégorie du provisoire ?

 

Le statut de l’éphémère

Intermittents sont-ils nommés pudiquement, et leur condition professionnelle tient de l’escroquerie dans cette fête du théâtre qui n’est pas rose pour tout le monde. L’alerte est donnée avec la « Charte du Off » :

« Ce qui se passe en Avignon concerne tous les professionnels de France même s’ils n’y sont jamais allés. Avignon est une vitrine de la création théâtrale en France et les pratiques qui y ont cours sont symptomatiques de ce qui se fait partout ailleurs. C’est aussi pour beaucoup un passage obligé pour faire connaître et diffuser leurs spectacles. C’est d’une part parce qu’on y trouve un public toujours plus nombreux d’amoureux de notre art, mais aussi parce que la présence d’un spectacle en Avignon permettrait de le tourner par la suite. C’est au nom de cette exploitation future que beaucoup sont prêts à y venir à tout prix, y compris en faisant de la rémunération des artistes la variable d’ajustement de leur budget. Or cette pratique n’existe pas seulement en Avignon mais également dans les petits théâtres à Paris et dans les grandes villes. Cette situation conduit de plus en plus les lieux qui accueillent des spectacles en tournée à faire baisser les prix, voire à demander aux compagnies de jouer à la recette comme c’est le cas en Avignon. Les compagnies se mettent dans une situation d’hyper concurrence et il y a parfois un aveuglement sur les conséquences de ce qu’on accepte. C’est ainsi que l’on est en train de scier la branche sur laquelle on est assis en « dé-professionnalisant » nos métiers. »

Circulez : il y a à voir !

En dehors des « grosses machines » (à effets et à diffusion) du « In », toutes les compagnies qui peuvent se le permettre s’entourent de bénévoles (famille, amis) pour bricoler ou distribuer leur flyers.

 

L’incontournable parade ?

Le travail harassant, revient à la parade. Elle ne peut être assurée que dans les troupes qui comptent des rôles secondaires. Tantôt bon enfant, tantôt en défilés silencieux.

 

Parader pour survivre

L’acteur devient démarcheur ! Comme si ce rôle lui incombait en plus du sien ! Certaines compagnies organisent même des apéritifs conviviaux, pour créer le contact. D’autres se profilent en costume, distribuant leurs propres tracts.

 

Faut-il souligner que vingt jours à ce rythme, tiennent du miracle pour assurer la viabilité du spectacle qui va suivre ? Le théâtre : une culture du racolage sur voie publique ?

 

Des pénitents de pacotille ?

Ils s’avèrent aimables et amènes, les comédiens ! Même si leur espace d’évolution en pleine rue est balayé par la foule. Ils s’enquièrent auprès de leur public potentiel. Ce sont eux qu’ils font parler.

 

Ils y croient ! Et leur costume de pénitent n’est qu’une défroque de plus, dans leur parcours de saltimbanque.

 

La mort du Théâtre ?

Si les thèmes récurrents du Festival tournent autour de l’identité, l’atmosphère est aussi entachée par la crise : la financière. Celle de l’économique et non celle des valeurs !

 

Beaucoup de premier degré dans ces expériences de l’écriture collective, du portrait contesté, mis en dérision, des a priori déchiquetés. Le tragique, c’est dans l’humour qu’il semble prendre son assise.

 

Une mort voilée

L’adrénaline coule à flots, dans les veines des théâtreux. Comme des funambules, ils jouent leur vie ; par personnage interposé. Par idéal aussi.

 

Des groupes d’enfants et d’adolescents, eux aussi y croient dur comme fer, au théâtre ! Ce voyage en Théâtrie consacre leur année de pratique dans des ateliers théâtraux.

 

Le marathon des spectacles mobilise autant les professionnels que les amateurs : en trois jours, les jeunes ont collectionné cinq spectacles. Le dernier jour, certains se sont endormis. Mais ils ne céderaient pas leur place !

 

La passion du théâtre

Les récidivistes enchaînent un bon demi-siècle de rendez-vous avec gradins ou strapontins. Les auberges de jeunesse ne désemplissent pas de ces festivaliers quinquagénaires tous horizons qui vivent la jeunesse du théâtre, en ce centenaire de la naissance de Jean Vilar.

 

Alors : La mort du théâtre ne serait qu’une maladie, semblable à celle de l’amour ? Comme le prouverait ce dialogue charnel signé Marguerite Duras : « Entre jeu et chorégraphie ».

 

Une maladie dont on ne revient pas : le théâtre !

 

Un art qui se vit

Alors : ça se dit, ça se braille, ça se suggère le théâtre ? Ça se voit, ça s’exhibe, ça se laisse deviner ? Ça se joue, ça se respire, ça se palpe ? Ça se goûte, ça se comprend, ça s’éprouve ?

 

Sur les esplanades hors les murs, les troupes se font des « italiennes ». Les « générales » rassemblent leur petit monde de privilégiés invités.

 

Le théâtre continue-t-il à ronronner parmi ces bars, ces studios, ces arrière-boutiques réaménagées en scènes qui ne cessent d’engloutir et de recracher à la chaîne leur lot de spectacles et de spectateurs ?

 La maladie du théâtre

Quoi de neuf ? On s’y essaie, on y débat, on se confronte sous chapiteaux : entre l’immanquable fonction politique du théâtre et les écritures des sociétés traversées par l’esclavage.

 

Il investit les architectures profanes et sacrées, il squatte l’espace urbain, il réhabilite les zones : il nomadise. Mais il semble qu’on n’ait pas posé la question qui a brûlé cette année les planches d’Avignon à Paris : sans limites ces commandos de sectaires qui s’en prennent physiquement aux acteurs ?

 

Pas toujours du goût de tout le monde… non plus. Quant aux spectacles excentrés, ils demeurent un peu aléatoires. Fort prisés, ils ne réussissent pas toujours à honorer leurs listes d’attente.

 

Les ombres du Palais

Au pied du Palais des Papes, la nuit sera longue. Le pavé miroite aux lanternes. Le plain-pied, les réflecteurs en pleine face, les badauds éblouis se jouent la comédie du bonimenteur.

 

Puis, dans ces moments qui épuisent le flot des passants, la poésie d’un mime, étoiles à portée de mains. Les ombres ne s’estomperont qu’au petit matin.

 

La parole se donne-t-elle le droit à l’insurrection, à l’instar de son artiste phare Vilar ?



Un article de MonaK

samedi 21 juillet 2012

Un roman de Monak


Chkakel

Comme vous ne le savez peut-être pas, Monak, qui contribue activement à ce blog en nous faisant découvrir, entre autres choses, la Tunisie et les tunisiens, écrit aussi des livres.

Le dernier vient de paraitre, il s’intitule « Chkakel » et c’est un roman.

Un roman né du désert

            « A la fin de l'été 2001... un voyageur relate la chronique d'un village du Sahel Tunisien. Est-il en train de fantasmer, est-il sous le coup d'une hallucination ou en proie aux séquelles d'un endoctrinement forcené ? »

 

Chkakel, un roman de Monak

            Ce court résumé de présentation proposé par l’éditeur nous semble fort réducteur. En effet, bien au-delà d’une simple chronique, ce que nous propose Monak est une peinture sans concession d’une société malade de ses excès, de ses rigidités et de ses aveuglements. C’est aussi un regard sans concession sur les rapports hommes/femmes dans un monde condamné à disparaitre. Et c’est également une critique sévère d’un pouvoir autocratique et sourd à l’évolution du monde.

 

            Il est une chose tout à fait surprenante avec « Chkakel » : bien qu’écrit en 2001, ce roman parle, avec une étonnante prémonition, de tous les remous qui font trembler la société tunisienne de l’après Ben Ali. Le dictateur n’ayant chuté de son piédestal qu’une décennie après le tyrannique patriarche dépeint par Monak.

 

Une plume encrée à l’eau-forte

Les mots, écrits comme s’ils avaient été crachés sous la contrainte, nous heurtent, nous bousculent et nous renvoient à nos errements. Ce style si particulier fait de « Chkakel » une œuvre inclassable et passionnante.

 

Monak, telle qu'en elle-même toujours elle rit

 

         Et puis, histoire de vous mettre l’eau à la bouche et de ne pas parler pour ne rien dire, voici, en cadeau et avec l’aimable autorisation de l’auteure, le début de premier chapitre de Chkakel.

 

CHECK  UP

… Il vient tout juste de changer de position, pour éviter l’ankylose. Le petit homme brun, dé rouge perché sur le crâne, ne se résout pas à mettre un pied devant l’autre…

Le regard perdu dans le mica carré de ses orteils, assoupis devant lui, seules les rides de son front pointant ses sourcils en accent circonflexe trahissent la fébrilité qui l’habite.

S ‘il essaie de calculer, il mélange les orteils :

« Au fait, ça fait combien de temps qu’il est posé là, comme ça ? », à l’ombre du linge étendu qui ne lui découvre que les extrémités inférieures…

- Toujours froides ! Ya Baba ! Toujours froides ! marmonne Sa Rondeur, minuscule femme… Si imaginer que sa compagne de toujours balbutiant quelque chose d’inattendu aurait pu modifier l’immuabilité de sa vie.

La fidèle plus fidèle que son ombre, dont l’ombre n’a jamais dépassé le seuil du vaste enclos barbelé de hindis, n’a pas besoin de se pencher pour en cajoler la température. Les bizarres figues de barbarie qui arborent en deux floraisons intempestives leurs fruits prune, ne sont jamais parvenues à maturation, ni elle non plus : les premières parce que, empressés, les amateurs les cueillent encore vertes ; la seconde parce qu’elle n’a jamais sur-passé la margelle du puits. Pourtant, elle l’avait vécu comme un défi permanent. Le puits s'enfouissait, mais pas aussi vite qu’elle ne croissait...

 

Comment se procurer « Chkakel » ?

Monak est une femme pressée, alors, pour ne pas perdre son temps et son énergie à tenter de convaincre un éditeur, elle a choisi de publier elle-même ce « Chkakel » en utilisant les services d’un web-éditeur.

 

Vous pouvez donc, dès aujourd’hui, vous procurer votre exemplaire papier du livre en cliquant sur ce lien : http://www.thebookedition.com/chkakel-monak-p-82909.html pour la modique somme de 12,50 €uros

 

Dès aujourd'hui, il est également possible de se procurer « Chkakel » en version numérique toujours avec le même lien.

 

Je vous souhaite une excellente lecture à tous. Pensez à faire circuler cette information et n’hésitez pas à nous faire part, ici même, de vos commentaires et critiques…

 

Un article de Julien Gué


samedi 7 juillet 2012

Comment voyager entre Tahiti et ses îles ?


Les limites du choix

Visiter la Polynésie, c'est aller sur 118 îles éparpillées sur une surface océanique plus vaste que l'Europe, de la Méditerranée à la Russie. Pas si simple…

Compte tenu de l’isolement de la Polynésie française au cœur du Pacifique Sud et du prix des billets d’avion, un séjour touristique à Tahiti et dans ses îles coûte cher. Très cher. Pour la plupart de ceux qui réalisent ce rêve, il s’agit du voyage d’une vie.

Il est donc primordial de savoir à quoi s’attendre afin que le rêve ne se transforme pas en cauchemar.

Première étape, Tahiti

Sauf à posséder un voilier et aborder la Polynésie française au cours d’une circumnavigation en commençant par l’archipel des Marquises, il n’y a qu’un seul moyen d’y venir: l’avion. Et il n’existe qu’un seul aéroport international sur l’ensemble des cinq archipels: celui de Tahiti Faa’a.

Tahiti, ses îles, et le reste du monde en avion
Au départ de l’Europe, les données sont simples: une seule ligne directe, Paris-Tahiti. Deux compagnies seulement assurent cette liaison: Air France et Air Tahiti Nui, avec une escale technique à Los-Angeles (attention: visa obligatoire pour poser le pied dans la zone sous douane américaine).

Un Airbus de Air Tahiti Nui à Tahiti Faa’a
Il est également possible de partir de Londres. Mais là, le voyage est plus long. Il nécessite plus d’escales et au moins un changement d’avion en Nouvelle-Zélande pour la dernière partie du voyage, d’Auckland à Tahiti.

Autre solution qui ne manque pas d’intérêt : la compagnie chilienne Lan Chile. Si le vol n’est pas direct, et donc beaucoup plus long, il présente deux avantages majeurs : son prix inférieur à tous les autres, et deux escales magiques. Je veux parler de Santiago de Chile et, surtout, de Rapa Nui (l’Île de Pâques).

L’alternative Lan Chile offre des perspectives alléchantes…
Sinon, il faut faire des sauts de puce en allant de pays en pays et en changeant d’avion et de compagnie à chaque étape, mais il s’agit là d’une toute autre forme de voyage.

C’est une fois arrivé à Tahiti que les problèmes commencent à se poser pour le touriste avide de visiter le plus grand nombre d’îles en un minimum de temps.

Liaisons inter-îles en Polynésie française

Vous l’aurez compris, avec une géographie maritime comme celle de Tahiti et ses îles, il n’existe que deux moyens de se rendre d’un point à un autre: l’avion et le bateau.

Trois problèmes se posent alors qu’il ne faut surtout pas négliger: les distances sont énormes, les liaisons souvent très compliquées et les prix prohibitifs. Ces trois points étant pareillement valables pour les liaisons maritimes et aériennes.

La réalité maritime des distances polynésiennes
Il faut bien comprendre que lorsque l’on parle de liaisons inter-îles en Polynésie, la réalité fait que seul un départ de Tahiti permet d’aller à peu près partout. Il est, par exemple, impossible de rallier l’archipel des Australes à celui des Tuamotu ou d’aller de Bora Bora (îles de la Société) à Ua Pou (archipel des Marquises) sans repasser par Tahiti.

Que ce soit pour les avions ou les bateaux, les itinéraires dans les îles correspondent à des tournées et imposent donc la plupart du temps de longs détours pour atteindre l’île de vos rêves.

Les liaisons aériennes intérieures en Polynésie

Il n’existe en Polynésie française qu’une seule compagnie aérienne: Air Tahiti. Cette compagnie est donc en situation de monopole, avec toutes les dérives liées à ce statut.

Elle est toutefois soumise à une obligation de service public par le gouvernement de Polynésie et par les autorités françaises puisque la maîtrise du ciel reste une compétence régalienne de l’Etat français. Par ce fait, toutes les îles de Polynésie disposant d’une installation aéroportuaire sont desservies par la compagnie locale au moins une fois… par mois.

Sur les 118 îles de Polynésie françaises, seules 47 sont desservies régulièrement par voie aérienne. Toutes les autres ne sont accessibles que par bateau.

Un ATR 42 de la compagnie polynésienne Air Tahiti
Si l’obligation de quasiment toujours repasser par Tahiti pour aller d’une île à l’autre grève considérablement le budget transport des visiteurs, elle raccourcit aussi considérablement le temps passé à découvrir les îles visitées.

En effet, il est extrêmement rare de pouvoir bénéficier de correspondances aériennes immédiates et l’on est souvent obligé de passer la nuit d’escale à Tahiti.

D’autre part, monopole oblige, il faut savoir qu’il en coûte parfois plus cher d’aller de Tahiti aux Marquises (1 600 km) que de Tahiti à Los Angeles (6 600 km) ou à Sydney (6 100 km).

L’aérogare de Nuku Hiva, aux îles Marquises
Air Tahiti propose toutefois des circuits qui permettent d'aller dans une île de quatre de nos archipels avec un seul billet en moins d'une semaine...

Visiter la Polynésie en bateau

Evidemment, le meilleur moyen pour découvrir la Polynésie reste la mer. Mais encore faut-il avoir le temps de le faire.

Sauf à posséder son propre bateau, il est toujours possible d’en louer un, avec ou sans skipper. La quasi-totalité des loueurs sont basés sur l’île de Raiatea, tout près de Bora Bora. Compte tenu de la durée moyenne des séjours (moins de deux semaines en général), cette solution ne permet de visiter que les Îles-Sous-Le-Vent.

L’Aremiti 4 relie Tahiti à Moorea quotidiennement
Une seule île bénéficie de liaisons maritimes quotidiennes multiples avec Tahiti: il s’agit de l’île sœur de Moorea.

Il est possible de visiter les Marquises en faisant la croisière de l’Aranui, un cargo mixte qui dessert l’archipel en deux semaines au départ de Tahiti. Incontestablement un inoubliable voyage.

D’autres cargos mixtes, appelés en Polynésie des goélettes, restent le seul moyen d’aller à peu près partout dans les cinq archipels polynésiens. Mais là, il y a très peu de places pour les voyageurs, et le confort et les conditions de voyage y sont… locales ! Et le temps n’existe plus du tout. Ainsi, prévoyez un mois au moins pour visiter l’archipel des Tuamotu et autant pour celui des Australes.

La goélette Dory 2 à l’escale de Tikehau, aux Tuamotu
Mais, après tout, quitte à s’offrir le plus beau voyage de sa vie en découvrant des îles épargnées par le tourisme de masse, peut-être n’est-il pas incohérent de prendre vraiment le temps de le faire…

 

 

Un article de Julien Gué

 


Liens :


lundi 2 juillet 2012

Va’a polynésiens des antipodes

Une culture qui rayonne

Certaines contrées de métropole vivent depuis des années à l’heure polynésienne. Façon de parler, compte tenu du décalage horaire : 12 heures séparent les antipodes !

 

Un rêve de nacre

Si l’arrivée des Polynésiens augmente sérieusement ces dernières années, en apparaissent les prémices au cours des années 60. Le chiffre triple vingt ans plus tard. Mais le décompte s’arrête au dernier recensement de 1999.

 

Parmi les divers mobiles qui poussent les Polynésiens à quitter leurs îles natales, deux événements catastrophiques : les mutations sociétales entraînées par l’installation du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique), un taux de chômage croissant irréversiblement. (Ces divers éléments sont largement abordés dans ce blogue par Julien Gué). 

 

La Tahiti de Toulon : une plage… un ciel

Qu’en est-il de cette installation ? Comment les Polynésiens font-ils vivre leur culture à travers l’Hexagone ? Quelles sont les régions d’implantation privilégiées ?

 

Un mouvement alternatif

Si, ces dernières années, le tissu polynésien a poussé des pointes vers l’Est après avoir prospecté Languedoc, Aquitaine, région Rhône-Alpes et Pays de Loire, la majorité de la communauté polynésienne s’ancre en priorité au bord de la mer (des mers, de l’océan).

 

En tête, la région Provence-Côte d’Azur (PACA), la Bretagne, et l’Île-de-France (pour ses opportunités d’emplois et non pour une quelconque insularité !!!).


Naho Tahiti y chante le retour

D’après la publication de 2006, aux soins de l’Institut Statistique de la Polynésie Française (Points Forts de la Polynésie Française), ce premier noyau s’explique ainsi : « Les Polynésiens ont tendance à privilégier les régions d’origine des métropolitains venus s’installer en Polynésie dans les années soixante-dix et quatre-vingt. En témoignent les résultats du recensement de 1977 en Polynésie où les métropolitains étaient principalement originaires de ces mêmes régions. »

 

Toujours est-il, que le taux actuel de l’immigration polynésienne en France, reste inconnu. Il est certainement supérieur au chiffre de 1999 (soit 5% de la population polynésienne).

 

La culture de l’eau

Tandis qu’à Papeete, le premier weekend de juin ouvre la nouvelle édition de son Festival d’été, par les courses traditionnelles du Heiva Mata’eina’a, la côte méditerranéenne se prépare aux compétitions de va’a (pirogue polynésienne à balancier). Elles sont fixées à la première semaine de juillet en rade de Toulon.

 

Une course de va’a à Toulon

La Polynésie semble avoir abordé ici aussi, par sa mythique intimité avec la mer. Un véritable engouement parmi les littoraux du cru. Jusqu’au mode vestimentaire, jusqu’aux tatouages, jusqu’aux habitudes culinaires qui prennent un petit air des archipels du Pacifique Sud.


 

L’étape du championnat de France de va’a à Toulon en 2010

Autour d’eux, les Polynésiens, ont recréé leur environnement. En PACA, une trentaine d’Associations Polynésiennes témoigne de leur dynamisme et de l’adhésion des autochtones : une dizaine s’oriente vers la mer.

 

Il y a aussi les Vahineva’a !

Quadrillant les côtes, les clubs de va’a, se distribuent entre la Fédération Française de Canoë Kayak (FFCK), les clubs de voile et de sports de glisse. La dénomination kayak de mer semble attirer sportifs de tous bords. Avec l’âge, ils se convertiront au va’a à voile, moins contraignant, moins éprouvant.

 

La culture du corps

Les attributs polynésiens envahissent l’imaginaire méditerranéen. Et comment ne pas craquer à cette ligne galbée et effilée du Va’a ! Carènes tatouées, carènes aux hibiscus, ports d’origine aux sonorités chantantes.

 

Carènes effilées comme animaux mythiques

Les fines embarcations semblent attendre leur envol. Plaisir des yeux, bonheur de la glisse, affrontement des éléments pour une saison qui dure presque toute l’année en Méditerranée.

 

Aux fêtes sportives se joint la voix de Naho Tahiti. Jeune compositeur toulonnais, il y chante le retour. Une nostalgie qui connaît bien des adeptes.

 

Car le propre des associations polynésiennes, c’est avant tout de proposer un cadre pour se recréer, trouver son compte d’être, ne pas se perdre, ne pas être happé par l’inconnu.  Il passe par cette euphorie festive du rassemblement et du bonheur d’exister en tant que soi.

 

Les ailes de la mer : une ligne et un balancier

L’artisanat s’y développe en des ajustements plus ou moins heureux. On y passe du traditionnel tatouage aux peintures corporelles, du bois sculpté aux agencements de mosaïque.

 

Les îles retrouvées ?

Mais surtout, ce qui caractérise la plupart des fédérations actives, ce sont les écoles de danse. Elles réunissent les autochtones de Provence, sur la côte comme à l’intérieur des terres. Les groupes festifs se produisent pour magnifier les cérémonies familiales. Elles rayonnent bien au-delà, s’intègrent à la vie des municipalités et des cantons.

 

A l’anse Tabarly, un café nommé Tahiti reconstitue un cadre venu de là-bas. Les boissons n’y sont pas aussi succulentes que leurs homologues d’origine, mais on y déguste du poisson cru.

 

Objectif antipodes

La salle d’eau ne dépare pas. Elle a gardé sa couleur typique : toute en bienvenue, en parfums délicats et en regards sur l’ailleurs. Même si tout paraît un peu kitch.

 

Les pelouses alentour, ressuscitent les retrouvailles autour des feux. Une culture vivace, à coup sûr et qui séduit sa terre d’accueil.

 

Un article de MonaK

 

 

Voir aussi, dans ce même Blog, les articles de Julien Gué traitant par le menu de l’origine du va’a, des courses, des régates et des fêtes que la pirogue polynésienne inaugure :

Le Heiva i Tahiti

 

http://suite101.fr/article/histoire-dune-pirogue-polynesienne-en-bois-1-a8038

http://suite101.fr/article/histoire-dune-pirogue-polynesienne-en-bois-2-a8248