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Le nouveau roman de de Monak à lire absolument

samedi 6 décembre 2025

23ème FIFO- 01

 

R-V   ÉDITION    MAREV’ *

 

        Le préambule à la 23ème session FIFO 2026... ou Festival International du Film-documentaire Océanien à Tahiti, émerge de son écran d’averses... Sélection bouclée... sauf désistements de dernière minute, annonce l’Association (AFIFO) qui regroupe les organisateurs.

      Sous le double signe du Matari'i Ni'a, –levée des Pléiades, début de la saison des pluies–, pour officialiser le retour au calendrier océanien originel... & du "départ vers les étoiles" d’une certaine Madame FIFO (Déléguée Générale du FIFO 2016-23) Madame Talk, Miss sous-titrages, pré-sélectrice & autres titres sous-jacents, officiels ou précurseurs** de ces quelques vingt dernières années.

  Brusquement arrachée à cette fête de la convivialité cinématographique-documentaire du Pacifique... Mareva Leu, porteuse  de la  conscience des bonheurs & calamités insulaires régionales..., nous invite à partager sa devise : 

                           "Place aux festivités !"... 

Laura Théron  donne  le ton

         C’est avec beaucoup de chagrin retenu que Laura Théron, Déléguée Générale, «dédie la 23è édition FIFO à MAREVA LEU» & assume vaillamment la tenue de cette conférence de Presse, à 2 mois de l’ouverture du Festival International du Film documentaire Océanien.

       Conditions dûment explicitées, programmation à ajuster, ne reste  plus qu’à  se concentrer sur l’orchestration à assurer aux films sélectionnés.

 

Rendez-vous du 06 au 15 février  26 

           En la personne de Jean-Philippe Lemée, Directeur régional de Polynésie la 1ère, c’est réellement son appui institutionnel médiatique & logistique mais aussi son soutien moral que Laura Théron salue chaleureusement en la circonstance... Reconnaissons  qu’il ne tarit pas d’éloges sur la qualité de la "cuvée" présente, tout en se réjouissant de la forte proportion de thèmes à connotation féminine, toutes catégories confondues.  

        Il est vrai que le hasard solde à la parité les réalisateurs des films en compétition. Ainsi, le jury pressenti répond au même critère.

 

Un démarrage en terre  connue

Lucile Guichet &Tuarii Tracqui, Jean-Philippe Lemée, Laura Théron, Vaitua Tokoragi & Heia Parau, comité de présélection.

             Le choix de l’affiche renvoie à l’ancrage engagé de sa chorégraphe-réalisatrice fidjienne Lelita Mitchell impliquée à «renforcer les pratiques créatives liées à l'activisme culturel et à la conservation de la biodiversité». Coup de cœur d’une certaine "Passeuse de savoirs"... –Mareva bien sûr ! –, hautement plus éclairée que son piètre détracteur d’infortune. Rédactrice & auteure indépendante-raffinée, parfaitement consciente du rôle que joue le FIFO, elle s’engage à la suite de son fer de lance incontournable Wallès Kotra :

         “Nous avons beaucoup avancé, mais nous n’avons pas gagné”, déclare-t-il à la dernière session. Créer le FIFO – «acte militant» dès l’origine–, se renforce, car « À présent, il ne faut plus seulement “montrer que l’on existe”, il faut “résister”», insiste-t-il, en ouverture de la session passée...

            L’ "Édition Mareva" entre donc pleinement dans l’histoire...


Un jury  estampillé  autochtone

         Avec pour président, Aaron J. Salā, musicien & ethnomusicologue, dramaturge, réalisateur, directeur musical  de Disney Moana, ce sont les arts autochtones que le directeur du 13ème Festival des Arts & cultures du Pacifique défend à partir de Hawaï.

           Ses deux comparses masculins soutiennent un profil de même acabit. Le Nozélandais d’origine samoaine, Taualeo’o Stephen Stehlin, à fond dans l’audiovisuel depuis toujours.

          Quant à Tuarii Tracqui, acteur, comédien, danseur polynésien, il jubile du dialogue partagé entre insulaires du Pacifique ; échange la priorité de la scène... avec celle de spectateur biberonné depuis l'enfance au FIFO... 

Un jury océanien 

            Honneur aux dames : Anusha Duray, directrice des programmes à @NITV -  télévision publique autochtone d'Australie - habituée du FIFO  parle des blessures aborigènes –thème récurrent du Festival depuis ses débuts. 

       Delphine Ollier-Vindin, néo-calédonienne, promotrice du Festival des Réalisateurs émergents, (RECIF), met en avant "l’identité pays", un rebondissement créatif d’après crise.

        Enfin, Lucile Guichet, grand-reporter, habituée à couvrir tous les sujets, ayant oscillé entre les différentes communautés ultra-marines du Pacifique, reste obsessionnelle de liberté & de justice. En tant que membre du jury, lâchant son rôle d’investigatrice, c’est en totale réceptrice, qu’elle se dispose à se laisser submerger par la vague du saisissement et de l’exaltation... Il est vrai qu’avec « Sana, le cristal qui consume », elle avait précédé la grosse explosion actuelle à Tahiti...  


Une affiche des plus originelles

            L’affiche du 23èFIFO, véhicule la démarche fondamentale liée à la reconnaissance universelle de tout artiste, sans discrimination de supériorité. Un véritable MANIFESTE que les déclarations & le film de Letila Mitchell :

       «Liberté artistique signifie la possibilité d’explorer, d’expérimenter et de remettre en cause le statu quo, y compris la notion qu’être artiste ne vaut pas grandchose et est une perte de temps»  

    «Les impacts persistants de la colonisation, de l’émigration généralisée et l’assimilation dans les cultures dominantes au nom du « progrès » et du développement, ont contribué à la perte de notre langue et de nos pratiques culturelles et créatives.»

  « La dévalorisation de nos modes de savoirs sont des réalités en Océanie. Les politiques internationales de développement et les systèmes d’éducation qui privilégient les modes de connaissances occidentales, ont une vision des Îles du Pacifique comme étant sous-développées, petites, vulnérables et Isolées».

    Ne croirait-on  entendre la voix de toute l’Océanie ??? Polynésie française comprise...

Fidji via Tahiti  et vice versa

ARMEA  

          Portrait d’une jeune danseuse de Rotuma (Fidji), il est revisité par Teva Geros, graphiste, pour la nouvelle édition 2026 du FIFO.  

    Tiré d’un spectacle conçu par Letila Mitchell, directrice artistique de Rako Pasefika & accessoirement réalisatrice, il représente un enjeu fondamental pour l’ensemble insulaire du Pacifique : la compagnie, avant tout  «créative, se consacrant aux projets qui soutiennent le changement social positif pour les populations Autochtones»

         C’est dans la catégorie  FENÊTRE-SUR-COURTS (22è FIFO) que ARMEA a fait son apparition à Tahiti. «Chargé de symbolisme et pas plus grand qu’une main d’enfant, le minuscule oiseau connu sous le nom d’Armea ne se trouve qu’à un seul endroit sur Terre : l’île de Rotuma, dans le Pacifique.»

        «ARMEA, une ode à tout ce qui est petit et pourtant sacré.»


Des chiffres, un lieu 

                 S’il faut en croire les chiffres, le FIFO remplit son rôle de porte-parole, représente de plus en plus d’îles et attire un nombre croissant  de documentaristes. 178 films océaniens ont candidaté : soit 48 de plus que l’an passé. Mais la sélection compte 10 docu. en compétition...

            Les moyens n’ont donc pas explosé,  pas de nocturnes non-stop... mais une session de 10 jours... 15 Hors-compétition... 7courts-métrages documentaires... et le régal cathartique pour la Nuit de la fiction avec 12 minis, (142 mn. de projections, soit une petite nuit de 2 heures 22 minutes, sans compter les intermèdes –short, short eux aussi–, qui nous laissent à peine le temps de respirer. 

            Et si... s'introduisait un débat-Nuit-de-la-Fiction ? Vu la réactivité de l'équipe AFIFO qui prend en compte, ces dernières années, les humbles suggestions des fifoteurs... Ce serait un échange informel, bon enfant, non-prémédité avec les quelques réalisateurs disponibles, & qui justifierait pleinement l'aspect partage en présentiel... 


Une  affiche  née  à  Rotuma

                  Entre conférence de presse à Polynésie la 1ère & Te fare Tauhiti nui –Maison de la culture–, la capitale se mobilise & conjugue ses qualités d’accueil. Vaitua Tokoragi, directeur de TFTN, insiste sur le métissage océanien dont le Festival a pourvu cette génération de Bébés du FIFO, dont il fait partie, comme la majorité des acteurs aux postes-clé de cette session...

              Le résultat ne s’obtient pas sans mal & l’équipe de l’AFIFO, est contrainte de «partir en chasse» pour tenter de dispatcher au mieux les candidatures chaque année, dès le mois de mars. Sauf que la majorité arrive dans les 15 derniers jours... 80 en 15 jours !!!  

          Les contacts sont dès lors ouverts pour les établissements scolaires ... puisqu’ils viennent en groupe et que l’accès du FIFO est gratuit pour les moins de 26 ans ...


Une équipe qui gagne ...  

           Vu la dynamique qui anime l’équipe se renouvelant, parfois orpheline de certaines de ses figures de proue, aux personnalités profondément atypiques & novatrices,  Michèle de Chazeaux, notamment... c’est ce courage d’opinion et cette liberté de conscience qui le rendent incontournable dans l’avancée des peuples engloutis politiquement que nous saluons...

         Un Festival qui s’annonce –à son accoutumée–, combatif & bienveillant à la fois. Une sélection, entre passé & avenir, qui n’occulte ni les «traumatismes encore présents de son histoire»,  ni les menaces environnementales ou politiques...

Team un jour, Team toujours 

               Un Festival qui joue à plein son rôle d’alerte...

       Des documentaristes qui se forgent leurs outils en toute autonomie de types, de formats, de hardiesse...

      Une époque –la nôtre, celle de ces îles dispersées–, où  le destin des femmes se voit reconnu & encensé... où «l’art, la création & les imaginaires océaniens» s’exposent, s’identifient sans discrimination ni condescendance...

           Un comble pour cet Océan  intronisé à tort, Pacifique... 

Un article de  Monak


* Mareva Leu *

- Hommage du Haut-commissariat à Mareva Leu, le 12 nov. 2025 : https://www.polynesie-francaise.pref.gouv.fr/Actualites/Communiques-de-presse/2025/Hommage-a-Mareva-Leu 

- https://www.facebook.com/hcrpf987/posts/-hommage-mareva-leu-le-haut-commissaire-de-la-r%C3%A9publique-en-polyn%C3%A9sie-fran%C3%A7aise-/1271096085060406/ 

** (auprès de Pierre Olivier)

 

Tous droits réservés à Monak. Contactez l’auteure avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur tous supports.

 


jeudi 15 mai 2025

CARTOUCHE entre filles & flore


FLASH sur FLASH

 

             Fluide, façon Elfe, telle pourrait se définir CARTOUCHE sauf que son genre de personnalité ne se range pas dans une case. Elle échappe à toute définition, déborde de tout profil & fraternise avec fugace. Non qu’elle oblitère son nom du monde de l’image, mais qu’il l’entraîne vers des horizons changeants.  


             Univers de Fantasy, à n’en pas douter, sa galaxie est à la fois bien réelle & fonctionne aussi dans une sphère parallèle... dont les passerelles s’avèrent accessibles si vous aimez les devinettes... Sinon, pourquoi être artiste si se rabâche le quotidien ? ...Bref... Le secret est lâché : Cartouche est artiste... Contestatrice comme le révèle l’icône populaire de son identité, s’y ajoute la figure de proue, –Louise Michel, son homonyme– comme par hasard, communarde déportée au bagne de Nouvelle Calédonie et s’opposant fermement aux spoliations coloniales des Terres Kanaques (déjà ??? ou encore???). Et vous déclinez un contexte politique explosif quelque part au cœur du Pacifique. Ce n’est pas si loin ! Actualisez ! Vous êtes filmé.e.s... Mine de rien, vive dans ses décisions & ses engagements, pour tout dire, CARTOUCHE-LOUISE-MICHÈLE  se ménage de denses plages de rêverie : lagon créatif ouvert sur l’Océan...


     Militante intersexe, sans autre arme que l’objectif photo, elle affirme son combat, avant tout PACIFIQUE : de profession & d’Art, sans compulsion aucune, sans se faire dévorer par eux, s’étalonne sa vision. Jeune, déjà réputée pour le regard d’empathie qu’elle jette sur le vivant des corps... audacieuse, elle ne dépare en rien avec l’aspect insurrectionnel, étrange & surréaliste de ses sujets... 

       À la scène comme à la ville, en toute discrétion comme en éclats soudains, elle est vraie : écrit comme un charme, tâte de la scène avec espièglerie, shoote avec passion, apprivoise avec bonheur, établit une relation sans détours...


Instantané 

           Le déclic, déclenché depuis longtemps (sur la planète Adolescence), se catalyse autrement, dans la chambre noire de ses compositions. L’expérience du studio-casting de FIER.E.S –documentaire doublement primé au FIFO 2025–, l’initie positivement à la collaboration artistique. Une coopération au feeling sans s’entre-dévorer : ce qui peut ne pas être courant dans le milieu du cinéma... Respect pour eux.

        S’ouvre, à côté de sa fonction de "reportère" experte & attentionnée pour tout individu qui se détache du commun, ce nouveau volet tout en délicatesse. Cartouche ne manque pas de hardiesse. La connivence avec le réalisateur Raynald Mérienne fonctionne à plein : même atmosphère, même rendu sur le plateau. Les deux artistes de l’image se sont reconnus, en total échange de leur inventivité & de leur créativité.                                                            

Composition semi-naturelle ... "ELLES"

         La face cachée des figures du film s’illustre dans les dédales de l’exposition conjointe & du même nom : FIER.E.S. Depuis, elle nomadise à Tahiti & curieusement pas ailleurs. Dommage pour la Métropole qui ne pourra s’initier aux jardins secrets de tropiques improbables... Ceux qui ont eu le courage de se révéler au-delà de la carte postale, sont dotés d’une identité à toute épreuve. Si étonnant qu’il paraisse & au travers de parcours impensables, les individualités immortalisées sur les parois ne sont pas des personnages inventés pour les besoins d’un festival océanien. Aspect primesautier, "fantaisie sans barrière", se dessinent sur les parois qu’habille l’accrochage...


        L’expo témoignerait d’une sensualité, commune à la Polynésie & à la photographe. Dans la mesure ou le shooting ne dispense que l’enjeu d’une authenticité intrinsèque, chacun.e s’assume. Se dégage une mutuelle appréciation. 

     Plonger dans la diversité identitaire c’est déjà s’engager & en même temps se raccrocher à un contexte occulté sur le globe. La méconnaissance appartenant à cet épisode négatif d’un rendez-vous manqué de l’Histoire des peuples entre Occident & Océanie.

                                                                                 

Nymphes ...

Résurgence  

         Dans cet imbroglio où chacun cherche à reconstruire le passé commun enseveli, à consolider les bases d’un système noyé sous des valeurs importées, se réapproprier chaque sensation enfouie par éradication ou condamnation, c’est auprès de démunis, de désemparés que ton rôle, Cartouche, s’inscrit dans la maison de quartier... L’«éveil musical» à la clé... Encore une corde artistique au service de qui s’en trouve privé ou écarté.

       Il est des similitudes, tu n’en es pas exempte : quoi de plus difficile que de se sentir  en confiance quand la technique est censée capter ton moindre souffle, ton moindre mouvement. La photographe craindrait-elle la caméra ?

"Nous sommes"    (qui nous sommes... à l'infini...)

       Comprendre que la confiance en soi ne s’acquiert que si tu maîtrises tous les paramètres de ton entreprise. C’est le rôle que tu t’impartis dans le repli de ton studio. Les portraits que tu vas en tirer ne peuvent exister qu’à condition de se «reconnaître en dehors de ton œil». Ils ne sont pas objets, soumis à ce que tu attendrais d’eux. Ils s’imposent avec leur bulle : un package d’être, de désir, de valeurs qui leur appartiennent, sans que tu aies même le droit d’en contester le moindre élément. Ainsi se capte l’autre... sans tricher... sans trahir...

         D’où cette impression de «vivant» qui crève la toile... Rien de surfait. Chacun de ces portraits porte en lui sa singularité. Personnaliser suit pas à pas l’image que chacun consent à livrer de soi... Il n’est pas 2 portraits qui se ressemblent... L’instantané ne se livre qu’avec l’apprivoisement du sujet... que dans une relation de confiance totale... qu’à condition de rassurer, de respirer au même rythme...

 

Chimérique...

       Inversement, «je ne me permettrais de les contraindre à participer à mes délires créatifs».  Cartouche explore les limites de la sensation en se livrant à son propre objectif. Ainsi prend-elle tous les risques... Dans des autoportraits fantasmés ou fantasmatiques. Être vraie, ce n’est pas répondre aux clichés que vous fabrique le fond commercial du métier..

       L’inspiration, elle est partout autour d’elle : ce qui respire, ce qui vit... Capter ce moment et tenter de lui préserver son souffle, son mouvement... Ce sont des détails, un moment, mais il est chargé de vie... de l’émotion qui le sous-tend. Ce peut être une rencontre entre deux espèces vivantes... Une mise en scène qui garde intacte l’émotion et la préserve de la fatale mise à plat du cliché photographique.


          Alors tu gamberges : pour que les clichés ne s’éteignent pas crucifiés aux cimaises...

         L’incontournable quadrature du cercle : chacun sait que les Arts vivants s’imprègnent de matière ; et toi, tu pousses les limites pour que la photographie vive sa vie de  «matière vibrante»... qu’elle dépasse, chamboule, crève le cadre où la technique t’oblige à les fixer... Telles sont tes préoccupations obsessionnelles, Cartouche. Tu cherches à les résoudre en repoussant sans cesse les limites de tes supports.  Qu’ils ne se sentent pas enfermés sous ta signature. Qu’elle ne s’amuse pas à jouer les Immortel.les ! Comment fluidifier la mise à plat ? lui insuffler une cinétique ?  

 

Éphémère  

       À notre ressemblance d’êtres transitoires, Cartouche cherche des approches éphémères...  Des supports naturels qui feront peu à peu évoluer l’œuvre, la fera voyager dans ou hors du temps...  et évidemment la rendra méconnaissable : j’allais dire "Différente". Cartouche ne produit ni pour s’auto-satisfaire, ni acculer ses créations au panthéon de l’art... Qu’importe l’éternité !  

        L’important se résume à vivre, témoigner & nomadiser au mieux dans le vivant ! C’est accumuler les coups de cœur, partager intensément la rencontre que vise la création, la propulser vers l’inconnu, l’autrement, l’ailleurs... Car l’artiste n’est pas la seule arbitre de sa création : elle se laisse envahir par la consistance du sujet : qu’il soit de pierre, de feu ou d’eau...

Nous sommes... la Palestine.... 

       Se réaliser artistiquement, c’est rester indépendante... tirer du moment son originalité, c’est te laisser submerger par une autre présence. L’art s’oppose à l’immobilisme, à l’inertie, au conservatisme, au statisme  qui te sclérose...  Plus tu renais à cette mouvance, plus tu la vis, plus elle dégage de sensualité.

        Goethe (1813) percevait dans l’esthétique du tableau vivant un «hermaphrodite»... En quête d’une utopie similaire, Cartouche se contenterait de l’hybride... du support photosensible changeant, évolutif...  Ce qui signifie une révolution même dans l’appréhension du terme, la signature de l’œuvre... Au-delà de la théâtralité de l’image –chère à Barthes–, des perspectives sans réponse que la photographe se complaît à pianoter...

      Il serait opportun de consacrer encore bien des pages sur la voix, l'œil, la main, le cœur, la corde, la cordialité... Oubliez le nombril : Cartouche ne nombrilise pas... Cartouche n'a peur de rien... Elle endosse les causes que l'opinion mondiale bafoue : la "Palestine libre" en est une... et de taille... Cartouche y mêle sa voix... Elle relève les défis de la lâcheté politique sur le Territoire –Fenua –, comme à l'international...  

    Cartouche ou le paradoxe de la photo vibrante comme une corde : le sortilège entre humain & nature... l’œil & l’eau...

 

Un article de  Monak

 

        Tous droits réservés à Monak. Demandez l’autorisation de l’auteure avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.


dimanche 4 mai 2025

AMARA & NADIA GHRAB, la fusion

Du SOLEIL aux CŒURS

 

               Amara Ghrab, c’est d’abord une présence, embrasée d’un sourire... avec cet air d’innocence qu’il a gardée, révélant par-là une personnalité étonnante de vérité. C’est aussi, avec Nadia Ghrab, un AMOUR fusionnel qui nous éclaire de la même lumière partagée. C’est enfin, cette œuvre à 4 mains, incroyable de courage que la conception de cette édition artistique parue pour l’anniversaire posthume de l’architecte-plasticien tunisien.

 

           Avec cet ouvrage – Amara Ghrab: Peintre & Architecte épris de lumière (2025) , Nadia  nous reconnecte avec leur double réalité de créateurs : une Plume & un Pinceau. En effet, ils tentent de se réaliser pleinement après tant d’années de bons & loyaux services qu’exigent leurs professions respectives d’Enseignants-Chercheurs dans le Supérieur.  Impossible, à ce niveau d’implication citoyenne qu’exige le métier d’initiateur & de transmetteur de savoir & de pratique, de se consacrer à sa propre créativité. Les domaines de la pédagogie & de l’investigation scientifique réclament une rigueur énergivore. Ils n’ont pas démérité : au témoignage de leurs étudiants.

 

Une compagne  au cœur  immense...

         Signé Nadia Ghrab, le volume s’accompagne d’une rétrospective LIGNES en TRANSE, à La Maison des Arts du Belvédère de Tunis... pour clore cette fin de saison hivernale 2025 ... Occasion pour moi de renouer avec la Tunisie "des lumières", tant le rayonnement du couple GHRAB est tangible depuis leur installation au bled dans les années 80. Le dieu-soleil égyptien de l’Antiquité   رع  (en arabe), Râ (en français) –, semble confirmer quelque résonance avec son homonyme tahitien : Rā ! Va savoir...  

 

          Les voies de l’exil suivraient-elles parfois des parcours hodophiles ? Question restée sans réponse, depuis notre rencontre d’alors, plus de dix ans plus tard... Tant de chassés-croisés dans les Espaces culturels mythiques de tous les possibles comme le Festival des Arts Plastiques de Mahrès. En tout cas, envie furieuse de ré-entendre leur voix, à travers enregistrements & interviews, avant d’y joindre celle des origines clanesques de ma famille AKKARI de Zarzis...  

 

L’indépendance   citoyenne  

       L’un comme l’autre font partie de ces générations engagées, issues de tous les Continents, conscientes des imperfections sociétales et prêtes à ouvrir une page vierge sur les décombres d’un Occident en mal de civilisations. Une disposition d’esprit en toute indépendance où se tourner vers l’avenir rime avec évolution positive. Ce qui n’est pas toujours le cas partout.

          De l’Égypte de Nadia à la Tunisie d’Amara, le combat est le même : adapter l’environnement au bien-être collectif & s’intégrer au contexte. Une petite lueur dont il ne sied de se départir. Une tâche quotidienne qui mobilise la moindre perspective personnelle comme professionnelle. La Culture, son développement comme ferments de changements...

 

Si le soleil m’était conté ...

       Ainsi émerge, de la table d’architecte d’Amara, une propension écologique avant l’heure concernant l’énergie solaire. De précurseurs, ils passent à mobilisateurs, avec les printemps arabes d’après 2011 et la constitution de l’Association Culturelle HIPPOCAMPE, ARTS & CITOYENNETÉ –. Elle fonctionne dans le domaine de la création de spectacles, de prises de Parole, d’Événements & d’Installations Land Art, à l’oasis de Tozeur comme dans la région saharienne de Chott El Jerid.

 

La quête de la Lumière

          Dans un pays, la Tunisie, – où Nadia "trimballe" ses racines originaires –, la lumière est prégnante : de la clarté fraîche de Sidi Bou Saïd, en passant par cette moiteur écrasante d’obscurité, jusqu’à l’éblouissement du désert, le rôle de l’Enseignant architecte-urbaniste (de l’ITAUT) oscille entre appropriation des volumes traditionnels, variations & hardiesse du bâtisseur.

        Le challenge est de réussir à capter cette luminosité, utile à l’habitant actuel, comprendre & adapter les astuces traditionnelles de circulation d’air, pour le diffuser à échelle humaine, sans fausse note. Et sans chercher à créer un circuit immobilier juteux.

 

Entre Ciel & Sable

          Le principe d’harmonie étant essentiel, il en devient l’âme : Amara compose avec les modules originels de l’habitat du sud tunisien. Ils se réduisent à la courbe & au carré... à la coupole & au cube. Ses compositions architecturales en relèvent, ainsi que les décorations d’intérieur qu’il façonne sur le même modèle...

 

Au bout de la lumière  

          Après un doctorat  sur la  Symbolique de l’Espace, Amara aurait débuté sa carrière professionnelle en privilégiant dans sa conception architecturale, l’aspect bien-être de son destinataire. Mais c’est aussi sur le plan de la spiritualité qu’il va porter sa réflexion ainsi que sur sa manière d’être et de croire.

        La ligne courbe, le cercle représentent l’espace céleste... Le cube, l’espace terrestre. Ces éléments prennent tout leur sens dans la configuration qu’il conçoit pour ses projets comme pour ses cours.

 

Le dialogue  ininterrompu...

         Pourront se déceler des atmosphères soufis...  bien connues dans le contexte historique de la Tunisie... Parallèlement, c’est une discipline intérieure, une relation aux instances spirituelles qui  marqueront la personnalité d’Amara Ghrab. D’égalité d’humeur, peu loquace, il manifeste cependant de l’intérêt pour son interlocuteur...

 

Une symbolique à toute épreuve   

        Le Dialogue pour principe ; la bivalence entre droite & arc...  entre cube & sphère...  Amara les combine sur la surface plane de ses tableaux pour en faire saillir la lumière... 160 pages pour que vous en tiriez les principes de glissements sous masses colorées, d’émergence sous tache... & autres effets d’illuminations ou de transparences...

      Cette même étincelle se retrouve dans les Nouvelles qui composent le recueil de Nadia, paru en 2019 aux éditions Arabesques : Dépassements. Localisées entre Bretagne, Égypte & Tunisie... elles touchent sans distinction, la plupart des milieux sociaux... Si la thématique envisage les barrières auxquelles y sont confrontés les humains, la chute de chacune des 8 nouvelles, semble offrir une solution : du moins pour le lecteur... 

 

Liens  au fil  du temps

            Nos deux créateurs, lâchant les brides «objectives» auxquelles les soumettaient leurs professions respectives, ont expérimenté avec le même bonheur les «contraintes subjectives» que s’imposent les créateurs :

            Liberté... Liberté... Liberté... .

        Un programme qu’ils ne sont pas prêts d’oublier... Une Aventure inscrite dans les gènes... Ça ne s’achève jamais... 

 

 

Un article de  Monak

 

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