Avant le rush
La 16ème édition du FIFO va battre son plein à Tahiti du 2 au 10 février 2019. En cette saison des pluies, elle ne décourage pas cinéastes et cinéphiles venus du bout du monde. Evénement incontournable pour découvrir, partager, s’entretenir ensemble et divulguer les images sélectionnées par le Festival International du Film documentaire Océanien, il met en lumière ce particularisme du Pacifique Sud, encore trop ignoré des autres continents.
Le président du
jury, Carl Aderhold, romancier, historien et scénariste le souligne
ainsi : «...Rien de mieux pour donner du sens à ce dépaysement, à
cette remise en question que le documentaire. Un documentariste est comme un
chercheur. S’il veut rendre la réalité, il lui faut se dépouiller, oublier ce
qu’il croit savoir. Se laisser porter par les hommes qu’il rencontre, perdre sa
boussole pour adopter la leur, écouter, écouter et encore écouter, avant de
pouvoir espérer en reconstruire le fil. Et de plonger le spectateur dans ce
déplacement quasi initiatique. ».
Gwala-Rising (Papouasie Nouvelle-Guinée)
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Comme chaque année, à la Maison de la
Culture de Papeete, la manifestation débute par les deux sessions Off : La
10ème "Nuit de la Fiction", le samedi 02, et "Fenêtre
sur courts" ou courts-métrages documentaires, le lundi 04. Deux soirées
non-stop, de 19h à 22h, gratuites et conviviales où le public est invité à
voter pour l’œuvre de son choix.
Dès l’abord, le OFF vous met au
parfum des thèmes cruciaux et des sujets qui dérangent et qui seront autrement
abordés par les films en compétition et hors-compétition du IN.
Des rushs, encore des rushs
Courtes fictions comme courts documentaires vous
introduisent, avec leur panel de 11 productions chacun, sur ce continent aux innombrables
archipels. Un véritable condensé
océanien pris sur le vif. En tête des créateurs de fiction, la
Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, l’Australie… et aucune trace de la
Polynésie française, malheureusement. Il faut dire qu’en ce domaine, sans parler
de chauvinisme, nous sommes tout de même à l’affût des créations de nos
proches.
Possum (Nouvelle-Zélande)
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Au panorama des
fictions courtes, de 8 à 20 mn., se grappillent quelques touches plus ou moins
profondes entre nature et culture, phénomènes sociétaux et clivages,
communautés et individu. Le tout traité avec un brin d’humour, noir parfois.
Entre tradition et modernité, L’arbre
et la pirogue ;
un petit détour par l’écosystème avec Possum, ce marsupial autour duquel Lou
Reed a déliré musicalement avec Like a Possum ; Meke et l’univers de la boxe ;
l’incontournable parcours initiatique aborigène avec Undiscovered
Country ; Pieds Nus entre nature et école ; Baby
Steps et l’inénarrable
paternité ; Run Rabit et les immanquables réfugiés ; Welcome to country, le fonctionnaire aux
champs ; Blessures ou la symbolique de l’arbre, perdue ; enfin, avec
les néo-zélandais Baby
et Twenty one points,
petites dérives comportementales bien de notre siècle.
Toujours des rushs
Quant aux courts des documentaires, étalonnés entre
11 et 19 mn., les problématiques se révèlent plus ardues : de la politique à ses
dégâts, de l’histoire peu reluisante de la colonisation, les exclus en tous
genres, économiques ou identitaires, la culture et ses regains, la planète en
danger. Et comme d’habitude, les questions samoanes sont produites par la
Nouvelle-Zélande ou ailleurs. Le tour d’horizon est plus vaste :
Australie, îles Marshall, Papouasie, Polynésie française…
Salamasina’s Daughter (Nouvelle-Zélande)
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Les SDF dans A Life together ; Anointed et le nucléaire ; Aprila et la liberté d’opinion ; Gwala in
the Bwanabwana islands ou le
réchauffement de la planète ; Maori Metal et la langue qui se perd ; Paripari
Fenua – Tautira, la presqu’île
oubliée ; Poi
entre jeu et terre retrouvée ; Salamasina’s Daughter et le pouvoir des femmes ; Tama Uli, esclavage et racisme ; Transblack (australien/ne) et Weaving
Rainbows (samoan/ne), l’identité
contestée…
Précipitez-vous !
Le ton du nouveau FIFO est donné. Il est rarement
neutre. Des images émouvantes, cruelles, polémiques. Des histoires livrées
telles quelles, et à vous de découvrir, de vous emballer, de vous emporter ou
de juger. Pleins feux sur l’actualité, à l’instar de notre humanité ou de ce
qu’il en subsiste…
Blessures (Nouvelle-Calédonie) |
Le
cinéma océanien des jeunes auteurs ne cesse de s’accroître, même avec les
moyens du bord, et les thématiques de s’enrichir. L’Océanie est un vivier
cinématographique fourmillant. Les portes sont grandes ouvertes pour vous
accueillir, une fois de plus, une fois encore, une fois toujours.
Un article
de Monak
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