Les choix
et… les prix !
D'un luxueux bungalow sur le lagon à une
pension de famille modeste mais chaleureuse, il y a un monde... et d'énormes
écarts de prix !
Il
y a beau temps que les méthodes de Robinson Crusoé ne peuvent plus satisfaire
les exigences du voyageur venu passer ses vacances en Polynésie
française.
Après
les
transports, le poste financier le plus lourd lors d’un voyage en Polynésie
française est l’hébergement. Alors, quelle solution choisir ?
La Polynésie française telle qu’on la rêve
Si
les dirigeants polynésiens considèrent toujours que le tourisme est la
principale ressource financière du pays, les choix politiques faits durant les
trois dernières décennies ont en fait réduit l’éventail de l’offre
d’hébergement.
Ainsi
par exemple, aujourd’hui, plus de Club Méditerranée, ni d’ailleurs de vols à
bas prix depuis l’éviction, au début des années 2 000, de la compagnie Corsair
pour faire de la place à Air Tahiti Nui.
L’hôtellerie de luxe en Polynésie
française
Le
pari des autorités locales a clairement été celui de l’hôtellerie de luxe,
fortement aidées en cela par les nombreuses lois de défiscalisation votées par
l’Assemblée nationale (loi Pons, loi Girardin, loi Flosse, etc.).
La carte des cinq archipels de Polynésie française
La
principale conséquence de ces différents dispositifs et de ce choix politique
est que l’offre hôtelière en Polynésie se résume quasiment à des établissements
revendiquant 4 ou 5 étoiles au guide Michelin… et pratiquant des tarifs
inaccessibles pour l’écrasante majorité des gens.
Si
les infrastructures de ces hôtels sont bien au niveau de leur classement, les
prestations de service, elles, ne le sont en général pas si l’on se réfère à ce
qui est proposé par des établissements comparables ailleurs dans le monde.
Ces
luxueux établissements comptent tous au minimum une centaine de chambres, et
donc sont concentrées sur les îles les plus visitées. Tahiti,
Moorea et Bora
Bora en accueillent l’essentiel. Il en existe un au moins également sur les
îles de Raiatea, Huahine, Taha’a,
Rangiroa, Tikehau, Nuku Hiva ou Hiva Oa. En clair, sur les îles
traditionnellement les plus fréquentées.
Le must des hôtels de luxe en Polynésie française
Mais
attention: en dehors de ces îles qui sont aussi les plus facilement
accessibles, l’offre d’hébergement hôtelier de luxe n’existe pas.
Il
n’existe quasiment pas non plus, en Polynésie française, d’hôtels dans les
catégories intermédiaires.
Tous
ces établissements disposent de sites internet et sont référencés par le GIE Tahiti Tourisme.
Les pensions de famille
polynésiennes
Longtemps
totalement ignorées des pouvoirs publics, les pensions de famille représentent,
sans aucun doute, le meilleur moyen de découvrir la Polynésie et ses habitants.
Bungalow dans une pension de famille à Moorea
Elles
sont nombreuses et il s’en trouve dans la quasi-totalité des îles des cinq
archipels polynésiens.
Afin
de pouvoir peser sur les pouvoirs publics pour être enfin reconnues, certaines
d’entre elles se sont regroupées au sein d’une
fédération nommée Haere Mai. Hélas, toutes n’en font pas partie.
Certaines d’entre elles, installées sur de petites îles peu habitées, n’on même
pas Internet.
Le
GIE Tourisme, lui, a créé un guide
virtuel nommé Ia Ora en faisant une sélection de ce qu’il
appelle "les établissements de petite hôtellerie familiale". Ce sont
justement les critères de cette sélection, contestés par un certain nombre
d’établissements, qui ont amené la création de la fédération Haere Mai.
Trouver
la pension idéale demande donc quelques recherches et un peu de temps. Tout
comme d’ailleurs, parfois, trouver
le meilleur moyen de s’y rendre…
Aux îles Gambier, pas d'hôtels : seulement des
pensions !
Mais
si votre but, en venant en Polynésie française, est de découvrir un peuple, sa
culture et son mode de vie, alors vous ne regretterez pas d’avoir opté pour les
pensions de familles, et si possible dans des îles pas trop fréquentées.
Votre
budget vacances non plus ne le regrettera pas. L’économie (non négligeable)
réalisée sur le poste hébergement vous permettra de faire d'autres activités,
d’autres découvertes, voire d’allonger la durée de votre séjour…
Campings et autres hébergements
de Polynésie
Si
vous êtes adepte du voyage avec la tente canadienne roulée en haut du sac à
dos, ne vous faites pas d’illusion: il n’y a quasiment pas de campings en
Polynésie française.
Les
deux plus connus sont ceux de Moorea et de Huahine. Les quelques autres sont
plus proches du principe camping à la ferme et ne proposent quasiment pas
d’infrastructures. Autant laisser sa tente à la maison et utiliser la place et
le poids (limité dans les avions) pour emmener palmes et masque !
Il
s’agit, là encore, des conséquences du choix politique de privilégier le
tourisme de luxe. Un choix vieux de plusieurs décennies et qui, aujourd’hui, s’avère
une erreur dramatique pour l’économie locale.
Quant
au camping sauvage, il ne faut pas trop y compter, sauf à connaître les
propriétaires du terrain où vous souhaitez vous installer.
Le restaurant de la pension à Hatihau, à Nuku Hiva
Il
reste une dernière solution d’hébergement: le couchsurfing,
littéralement "surf de canapé". Le principe en est simple: des gens
qui disposent d’un ou plusieurs couchages le proposent gratuitement, pour une
nuit ou deux, au voyageur de passage.
Si
cette manière alternative de voyager n’est encore que très peu développée dans
les îles polynésiennes, elle se répand de plus en plus et permet, là encore, de
faire de très sérieuses économies.
A
ce jour, il y a 54 foyers en Polynésie qui proposent cette forme d’accueil
entièrement gratuit. Vous les trouverez en suivant ce lien : http://www.couchsurfing.org/mapsurf.html.
Réussir son séjour à Tahiti et dans ses îles
Que
ce soit pour l’hébergement comme pour les transports inter-îles, lorsque l’on
dispose d’une durée de séjour limitée (ce qui est en général le cas), il vaut
mieux bien préparer ses vacances en Polynésie française.
Compte
tenu de la crise touristique profonde que traverse le Pays (conséquence de la
crise économique, mais aussi et surtout de l’instabilité politique et de
l’absence de véritable plan de développement de l’activité) il est aujourd’hui
possible de négocier les prix avec la quasi-totalité des hôtels de luxe.
Les merveilleux bungalows de l'Hawaiki Nui Hôtel à
Raiatea
En
ce qui concerne les pensions de familles et la petite hôtellerie, on peut
trouver le meilleur comme le pire. Il est donc conseillé de prendre le temps de
faire des recherches d’informations sur Internet pour faire son choix de la
manière la plus judicieuse possible.
Il
n’en reste pas moins qu’avec un tout petit peu de prudence et de préparation,
un voyage en Polynésie est toujours inoubliable.
Un article de Julien Gué
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