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mercredi 7 février 2018

FIFLASH 2018 : le court du Doc

“Fenêtre-sur-courts”

Le Off du FIFO inaugure avec sa nouvelle section “Fenêtre-sur-courts” et présente 11 courts-métrages documentaires : de 3 à 19 minutes. Parmi les films sélectionnés de cette édition, le plus bref interloque les spectateurs du Grand Théâtre.

Le format, bien entendu moins coûteux, a l’air de convenir en priorité à la Papouasie-Nouvelle-Guinée (5), dont une co-production avec la Suisse. Viennent ensuite la Nouvelle-Zélande (2) puis la Polynésie, les USA (Hawaï), la France et, curieusement, la Slovaquie.

Reefs at Risk” en tournage 
Une idée force, un microcosme : mais tous ne parviennent pas à nous séduire de la même façon. L’exercice n’est pas si simple que de mener avec intensité son sujet. Soit il faut du relief, soit il convient de nous tenir en haleine. Un panorama éclectique, mais surtout des approches différentes de l’image.

De l’exploit à l’œuvre :
Certains réalisateurs s’attachent à la gestuelle, à l’exploit, à l’œuvre :
Mike Satori Vasiko Kele n’y met pas de préambule : un changement de rythme, de cadre, d’impression pour ces danseurs qui endossent un rôle mythique et voilà Marquesas Metamorphoses.

Une obsession, un défi, un sport de l’extrême, le wingsuit à Bora Bora, et Rodolphe Cassan joue les plongées, les points d’équilibre, les envols en des images vertigineuses. ‘Ia ora na Otemanu maintient la pression.

Qui deviens-tu ? : “Markesas Metamorphoses”
Comme un fleuve tranquille entraînant la communauté, Daniel Von Rüdiger suit ce lent parcours de la forêt à l’eau : la gestation à l’ancienne d’une pirogue. Le scénario de Kanu Belong Keram, ponctué par l’effort, s’achève sur l’apaisement de la réussite.

Pas le temps de dire ouf avec Our Holosa Story, ou les masques d’argile papous d’Asaro. Le rythme est endiablé, à l’instar de ces fantômes surgissant. Dilen Doiki entre dans la mascarade de ces corps enduits et coiffés de boue.

Au cœur du réel :
La réalité n’est pas clémente. Est-ce la raison pour laquelle les court-métrages qui s’y rapportent semblent si abrupts ?

Malina Fagan et Lynn Pelletier, en alternant les paysages magnifiques d’Hawaï avec les récifs coralliens en perdition, interpellent les baigneurs dans Reefs at Risk. Elles mettent en place un guide solaire écologique : le danger vient de l’oxybenzone contenu dans les produits solaires. Effet percutant assuré.

Sortir de la misère : “Liklik…”
Dans la série protection des rivages menacés, Ruth Ketau montre comment les tribus des îles Tigak et Tsoi restaurent la mangrove. Mangrove Stories relate leur utilité stabilisatrice et nourricière, pour la faune littorale comme pour les humains. Scènes vivantes et espaces naturels semblent se rasséréner ensemble. En Océanie, on l’oublie un peu partout au profit d’une urbanisation irréfléchie.

Avec ses deux réalisations, Lagoon, Laif Bilong Mipela et Liklik Samting Go Bigpela, Llane Munau aborde les solutions d’urgence communes aux sociétés en difficulté économique : le micro-crédit, l’auto-entreprise et les aides à projets. Si les sujets sont intéressants, leur traitement manque de ressort.

Un portrait, un univers :
En petites touches, passant du plan large à la main, Rachelle Umaga accompagne l’étrange quête d’Abe. C’est que le sculpteur, dialogue avec la tige vivante qu’il noue sur pied, avant de la façonner. Stickman dégage une atmosphère intimiste

Félix Vaunois et Félix Antoine, tout en préservant cet aspect de silhouette que donne l’image en noir et blanc, introduisent à la fois l’univers tourmenté du poète māori, la page blanche et son négatif, l’intériorité de Moko et la mise à nu de l’écriture.  Moko, avec ses déambulations nocturnes est une fresque poignante.

La mise à nu de l’écriture
Les co-réalisateurs Pascale et Julien Marckt captent tout en douceur le duo Vaiteani. Portraits-miroirs, ils entrent en symbiose avec le style musical, les aspirations des artistes et le cadre polynésien dont la chanteuse est issue et où son compagnon est intégré. Sur de très belles images et un scénario équilibré entre personnalité et personnage de scène, Vaiteani, Perfect Harmony dégage de l’émotion…

Comme pour les autres films ou documentaires que nous avons effleurés sur ces pages nous aurons l’occasion d’y revenir. Il est tant de choses à dire !

Un article de Monak

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