Pages

mardi 6 février 2018

FIFLASH Fiction


Le Off du Court

À la Maison de la Culture de Pape’ete, Grand Théâtre bondé pour l’ouverture Off du FIFO. Succès pour cette 9ème Nuit de la Fiction. Le court métrage brave les pluies diluviennes en ce samedi 3 février 2018.

Salle chaleureuse qui ne rompt pas la tradition des applaudissements après chaque film, elle retient son souffle pour une grosse majorité de réalisations poignantes et laisse éclater son rire pour le final.

Le mutisme au court : « Tama »
Sur les 13 courts-métrages de fiction présentés, trois thématiques se distinguent grosso modo : 6 films traitent de la mort ou l’introduisent comme toile de fond, 3 de problèmes sociétaux sur le mode humoristique ou grave, 2 vont jusqu’à la parodie ; quant aux 2 derniers, l’un propose une réflexion sur le sens de la vie, l’autre sur l’identité, en passant par une parabole littéraire ou légendaire.

Mais, qui sont ces réalisateurs d’Océanie qui jouent avec la fiction ? Et que révèlent ces œuvres de création ? Pour faire simple puisque les dés sont déjà jetés et que le vote du public est clos… amusons-nous à jeter des adages qui ne servent à rien, qui pointent parfois des vérités et qui ne font pas toujours plaisir.

Short-fiction, un sang nouveau 
Furieusement jeune, la génération 9ème Nuit n’attend pas le nombre des années pour être opérationnelle. Elle débute à l’adolescence : Qianna Titore (16 ans !) pour Natalie (NZ), Guilhem Chamboredon (17 ans, n’avait que 14 ans pour son 1er court-métrage !) avec Chemin Kanak 2.0 (NC), le lycée Petro Attiti (NC) avec Les experts antigag… « Ce n’est pas une habitude, commente Wallès Kotra, mais touche l’exceptionnel ». En fait, les pitch-datings agitent les neurones des vidéastes et la moyenne d’âge tourne autour de 33 ans… sauf erreur de calcul de ma part !

Être ou ne plus être : « Natalie »
Dans la catégorie « sensationnel », le duo intergénérationnel Jared Flitcroft & Jack O’Donnell de Tama (NZ), récidive avec « le premier réalisateur sourd diplômé de l'École de cinéma et de télévision de Nouvelle-Zélande. Jared Flitcroft « préside également le New Zealand Seaf Short Film Festival ». Et l’idée de Tama, ce teenager sourd qui parvient à communiquer par le Haka, lui est venue à 16 ans !

Dans la case « à mythe ouvert », Juli Hernandez, de l’Université de Guam, adapte dans Twist of Yarn un conte de Chaucer sous forme de parabole étrange qui donne sens à la vie… Lyrisme mélangé entre hip-hop et un slam de 6Mane portant sur la légende des origines kanakes.

Ado vainqueur du harcèlement : « The Dregs »
Dans le style parodique, Les experts anti-tag, signé Anthony Pedulla, font figure d’anti-polar ; le casting, d’anti-jeu… Ena Koe (NZ-PF) d’Hannelle Harris, Lennie Hill et Manuarii Bonnefin arborent le sourire et qui sait le happy end ? Il est plus grinçant pour The Dregs (NZ), de Matthew Campbell Downes, qui s’achève par une pirouette.

La mort au tournant
La mort, son interprétation, son intrusion brutale dans le quotidien : elle est abordée majoritairement dans cette session par les moins de 30 ans, à une exception près. La mort, le suicide, qu’il soit réel ou seulement une éventualité. Notons cependant qu’en Polynésie Française, le suicide est la seconde cause de mortalité chez les jeunes, très jeunes parfois… Faut-il s’interroger ?

Trop courte la vie : « Maria »
Toujours est-il que la réalité est dure pour : Dans l’ombre (NC) d’Erwann Bournet. La présence de l’au-delà et des revenants est récurrente dans : A Twist of Yarn, Feti’a (PF) de Manuarii Bonnefin, Maria (NZ) de Jeremiah Tauamiti, Natalie, Tama et The World in Your Window (NZ) de Zoe McIntosh. S’oriente-t-on alors vers un cinéma fantastique ?


La vie devant soi…
Quant aux aînés de la 9ème nocturne : leur météo est au beau fixe. Profitons-de la vie, arrachons-lui le plaisir de l’instant ! Becs Arahanga le brame dans Laundry (NZ). Nicolas Esturgie utilise la plaisanterie à vocation didactique dans Nukutapu l’îlot interdit (W&F).

Demain est un autre jour : « Le monde à ta fenêtre »
« Nous avons toute la vie pour nous amuser… » déclare à quelque chose près le président du jury éric Lavaine. Ne serait-ce pas la couleur de ce 15ème FIFO ?  Du moins, dans la personnalité des festivaliers, dans la dynamique des échanges, dans l’esprit qui y règne à tous les échelons de l’organisation. Détendons-nous, détendez-vous !


Un article de Monak
Tous droits réservés à Monak. Demandez l’autorisation de l’auteur avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Cet article vous a fait réagir ? Partagez vos réactions ici :