Minorités à la Une
À l’initiative de Cousins-Cousines de Tahiti, le «Mois des Fiertés» fait fort en Polynésie. Dans un contexte de bonne augure, le mouvement LGBT+ inaugure ses «Marches» et autres manifestations artistiques et festives, aussi pacifiques que l’océan qui baigne ses archipels.
Avec l’accession au pouvoir Territorial des Bleus, l’indépendance couleur arc-en-ciel flotte au fronton de la Présidence sous le ciel polynésien dès la «Journée contre toute phobie de genre» : signifiant pour tous dont les minorités de genre, de condition physique ou d’orientation l’accès à l’autonomie individuelle et le statut de genre.
Journée contre la transphobie à la Présidence |
Le combat est encore long de la reconnaissance... mais il demeure universel depuis la rébellion - gay, lesbienne, bisexuelle et Queer (transgenre)- d’un certain 28 juin 1969 au Stonewall Inn de New York. Nombre représentants de la communauté américaine ont été décimés ensuite par le SIDA, tout comme un peu partout dans le monde...
Et les amalgames de tous styles - moraux, religieux, culturels - ont traumatisé la cause un peu partout aussi. C’est ainsi que le Président de l’Association Cousins-Cousines Tahiti, Teriihauroa Karel Luciani, tente d’éclaircir le propos, ainsi que ses membres ou des inconnus, en participant à un micro-trottoir de la radio libre «Toute la vérité» et invite au dialogue à travers l’interview que réalise Benny soit-il.
Vole...,
De fin mai à début juin, l’espace grandiose du hall du Centre Hospitalier de la Polynésie française du Taaone, s’est paré de l’exposition personnelle du plasticien Alexander Lee : AORE TAPU.
Sous la nef constituée de 8 panneaux cousus ont retenti des textes de tolérance portés par Henri Henere Brillant, à la veillée internationale aux chandelles contre le sida, célébrée dans le monde entier chaque année.
Aux disparus du fenua |
Tout en poursuivant la campagne de sensibilisation et de prévention, c’est en solidarité avec les malades que l’Association commémore les 96 victimes décédées depuis 1985 au fenua.
Marche ou...
Pas de pē'ue (natte de baquois) magique pour franchir l’espace maritime qui accompagne toute démarche en Polynésie. Et nous voilà sur l’île cosmopolite et hyper touristique de Bora Bora.
L’année 2022 s’était avérée prolifique en se montrant «intégratrice» à la Beauvoir ! Une exception pionnière mondiale pour l’élection de Miss UPF avec Abel Haouata.
On y chante, on y danse avec Man’s |
Marche sous la pluie : et consécration de la Miss T Raromatai (Miss Trans îles -sous-le-vent), entre autres festivités.
Quant à la musique et au spectacle des Minnix, nous les devons aux compositions et à la prestation de Man’s Tahiti.
Vogue
Et pour souligner l’hospitalité chère aux Polynésiens, le local LGBT Papeete reçoit Frédéric Nauczyciel, présenté par Alexander Lee : nous entrons dans la création collaborative, participative, avec celui qui est catégorisé artiste visuel et réalise Singulis et Simul, Red Shoes, A Baroque Ball, The Fire Flies et autres productions live ou filmées.
Au programme de la soirée, Paris Is Burning de Jennie Livingston (1990). S’il ne remonte qu’aux sixties des ghettos de Harlem, il montre la progression de la culture Drag Queen, par le biais de ces Bals, inscrits dans les Ballrooms et parodiant tout en recréant ces défilés de mode : d’où la naissance du mouvement Voguing... résolument Noir-Latino, Gay, Queer...
Une façon de se libérer des tensions raciales, des violences sociales, des abus, de la précarité et montre la solidarité de ces Houses qui offrent un toit aux démunis Noirs et Latinos.
Danser pour résister |
Les écrans du monde sont porteurs d’échange ou de reconnaissance, notamment en France où le journaliste Didier Lestrade témoigne dans Libération en 1989 de l’influence de la House Music. Quant aux soirées Voguing, dont on parlait aussi dans Le Gai Pied, à Paris, certaines furent organisées par Claude Lagrèze, aux alentours de 1991 : hormis les Soirées House, des soirées rassemblant le milieu Gay et Queer : à l’Opéra-Night, au Palace, aux Bains Douches, au Boy's, au Queen, au Folie's Pigalle, ou au Club de l'Arc, par exemple.
«De 1980 à 1994, il fait venir sur la scène parisienne de la nuit des artistes et interprètes internationaux : Keith Haring, Anne Pigalle, Leigh Bowery14, Willi Ninja, John Sex». Il ne connaîtra sa percée en France que dans les années 2010, même si les stylistes français, et leurs fondations, embauchent dans leurs défilés certains représentants de la culture Queer, puis LGBTQ, dès les années 80 ou avant, comme JP Gaultier.
Un creuset artistique au local LGBTQ de Tahiti |
En résidence au Centre des Métiers d’Art à Papeete, l’artiste métropolitain concocte un projet avec la nouvelle actrice Shanna Pahoa Mahagafanau. Et la roue tourne...
Un article de Monak
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