Fiction documentaire : l'avenir
Au documentaire qui se nourrit de passé récent ou d’actualité, une petite incursion dans la 12ème Nuit de la Fiction vous invite à vous projeter dans le futur… du moins à en conjecturer les contours. À l’inverse de la réalité se situe-t-elle dans l’impossible ?
En fait, apparemment, réalité et fiction ne semblent pas si opposées. Toutes deux stimulent l’avenir ; se conjuguent-elles pour dessiner des utopies. Le 19ème FIFO inaugure, en partenariat avec l’Association des éditeurs de Tahiti et des îles, un projet d’Atelier d’adaptation « dédié à l’écriture de scénarios issus d’œuvres littéraires polynésiennes »
Contre le harcèlement |
Si le documentaire semble poser une réalité incontournable pour que l’Océanie se fasse entendre et comprendre du monde entier… il semble aussi que le cinéma de fiction ne dispose pas des mêmes assises à Tahiti, berceau du FIFO, pour pérenniser le cinéma de création.
À relier donc, avec les thématiques de la section Fenêtre-sur-courts. Les courts de la fiction qui ne dépassent pas 21 mn semblent parfois illustrer les particularismes mis en place et développés par le documentaire océanien.
Extrapolation scientifique ou fantastique
D’abord les courts qui touchent à l’extrapolation scientifique ou au cinéma fantastique reposent sur des fondements psycho-sociaux ou environnementaux sérieux : le néo-calédonien 52 MÈTRES PLUS TARD de Frédéric Rabaud et Clothilde Gourdon transposent la chasse au cochon sur un île maintenant engloutie par la montée des eaux.
Le français SPARK, met en jeu une fourmi qui cherche à éviter le plancher des vaches. Pour la même raison ? mystère ! Le traitement technique vous offrant l’alternative de le ranger dans le pur gag ou de lui attribuer un sens plus profond. Notre fourmi étant bourrée de réflexes vraiment humains.
L’immigration, une issue ? |
L’hawaïen RIVER OF SMALL GODS, de Bradley Tangonan semble se rattacher à la fonction des pierres habitées de mana. Toute une attitude à interpréter selon des principes spirituels ancestraux.
Avec Hiama (N-Z) de Matasila Freshwater, c’est le débordement de la possession sur fond de harcèlement raciste. La magie entre de plain-pied sur la simple énonciation d’une évidence propre au schéma de communication : « je n’ai plus peur de dire ce que je pense ». Normal !
RED HOUSE de Gérard Elmore tient-il simplement de la résurgence d’un traumatisme ancien ? Il peut s’inscrire dans la catégorie suivante des documentaires-courts comme une étude de cas. Trash dans tous les cas. L’atmosphère ne semble anodine nulle part….
Des solutions à la détresse ...
À base d’abus sexuels paternels, THE BLACK PEN se résout comme une énigme dont tenants et aboutissants se mesurent en termes de complexité. L’exil encore et l’intégration en question, avec URCHIN de Taofia Pelesasa. La nuit n’étant pas exempte de traquenards incommensurables où tout peut basculer et de coups de théâtre.
KAMA’ĀINA : CHILD OF THE LAND de Kimi Howl Lee expose le sort d’une jeune fille mineure dont l’identité de genre n’est pas admise par son environnement proche. En pleine errance, sans réelle protection, elle trouve refuge dans un campement improbable, un bout du monde incognito.
Si le genre m’était conté … |
Totalement inattendu HAWAIIAN SOUL de ‘Aina Paikai, avec une sorte de biopic du musicien militant Georges Helm qui disparaîtra mystérieusement dans l’océan âgé de 27 ans.
C’est que dans cette succession de fictions, la seule création de type universel qui ne ferme pas les portes de la gratuité et de l’humour reste CASHBACK de Zoé Eisenberg : l’une des plus courtes aussi.
Terminons donc sur cette note légère qui ne manque pas de poser en retour des questions de bon sens.
Un article de Monak
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