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lundi 4 février 2013

Nathalie Cougny


Sensuelle, la Poésie ?

 

«…vous êtes mon délice des sens » imprègne de sa trace les pages du premier recueil des Amours de Profil de Nathalie Cougny, comme une entrée en poésie. Son entrée en peinture est plus ancienne. L’auteure noie aussi ses impressions sur la toile.

La sensualité, c’est ce ravissement des sens, cette soif inextinguible, cette exigence, ces vœux, cet espoir, ce désir, cet appel, cette aspiration et cette altération, cette âpreté et cette ardeur qui entretiennent la relation ?

Entre les pages d’un Carnet Amoureux
C’est ce dialogue ininterrompu qui ne peut que se clore par une question : « Sur les rives de mon corps, / tandis que la nuit dort / vibrent des rimes d’amour, / des pourquoi, des toujours. » Sensuelle, sa poésie, pour allier corps et sentiments ?

 

Correspondances

Mais avant tout, elle est élan, tension vers un accomplissement de soi, de l’autre et réciproquement. Recherche de perfection humaine. Elle est spiritualité.
Elle est fusion aussi. « Être, exister, vivre… dans l’instant de ton temps… te vivre ». Avec cette quête mythique du double, elle se confond avec la mort. «J’attendrai l’ultime instant, le dernier / pour te vivre pleinement. »
«Au beau matin de cette vie je rêvais d’improbable»
 Elle établit des analogies, bien avant même de quitter la forme versifiée pour la lettre en prose. Correspondances entre soi et l’autre, entre soi et le monde. « Tu as pris mon visage, comme pour toucher l’irréel, /Et goûté mes lèvres, pour me vivre, éternelle. /J’ai perdu pied dès l’envol de nos mots…»

Votre correspondant n’est pas disponible…

Mais elle est aussi tourment, incertitude, quête, perte et absence. « Tu me manques, /comme le temps à la vie !...  Tu me manques, / comme le temps à l’oubli. »

Oscillant entre un « Je », un « Tu » qui englobe aussi les accords du « Nous », la poésie de Nathalie Cougny se répartit entre des carnets intimes, des poèmes, une prose toujours adressée à un partenaire ou à un correspondant. Elle se teinte d’attentes mais aussi de réponses. « Il a envie de vous subtiliser avec ses mots, de vous enivrer avec son émotion pure et belle. / Il vous caresse délicieusement pour mieux s’emparer…»

La peau de mon ventre, offerte, envahie, du plaisir diamanté
C’est que, l’écrivaine, comme nombre de ses contemporaines, s’adonne au clavier. D’abord, en bribes furtives, au plus noir de la nuit. Puis elle les distille sur le net. Le bonheur de l’instantané, mais aussi l’expérience  du virtuel. « … nous ne sommes peut-être jamais voués à nous rencontrer, à nous découvrir par le toucher… »

De ta peau à ma peau

Si la poésie de Nathalie Cougny, s’épand en douceur et en volupté, des expressions comme « l’avoir dans la peau », « coller à la peau » prennent tout leur sens, mais en toute délicatesse. Bien d’autres encore « jouer sa peau », « perdre sa peau », « tenir à sa peau », « n’avoir plus que la peau »… se déclinent à l’envie. « Il n’y a jamais de heurt qui ne dure, jamais une parole en trop, pas de tension. C’est très calme tout en étant très puissant ! »

La peau semble représenter à la fois l’entité, l’être tout entier, mais aussi le réceptacle et l’émetteur des sensations. Les images s’affolent. Avec la peau, la sensualité est portée à l’extrême, au paroxysme de la jouissance. « Je voudrais être en toi, fibre et peau / Je voudrais me confondre, à demi-mots ».

J’ai accroché ma vie aux souvenirs de ta peau
 Ainsi la peau assume sa réalité charnelle, vibrante,orgasmique. Elle devient corps, passion, pensée : « Quand ta langue frôle les rêves de ma bouche, /que tes yeux soutiennent le vertige qui me touche, / que ton sexe cherche comment pénétrer cette connivence, / que ton âmes’infiltre dans cette permanence, / prends ma vie, prends-moi, prends toute cette évidence ! »

Au plus profond du plaisir  

 D’abord, encore et toujours, la reconnaissance mutuelle, comme une nouvelle naissance, à soi, à l’autre. « Nous naissons donc déjà enchaînés à des souffrances qui ne nous appartiennent pas… ». Devenir autre et avec l’autre. L’amour ne peut s’entacher de remords. Tout au plus d’un adieu. Il comble comme l’instant qui succède à l’instant.

Nathalie Cougny sur le vif  
« Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
Comment définir cette relation atemporelle, qui me dépasse, que j’assume sans crainte de rien, ni même de me faire du mal. Il n’y a pas de souffrance.
Je n’ai pas peur.
Je suis juste étonnée de tant de beauté, de ressenti de vie…»

« Nos bouches usaient les silences pour s’aimer »
Dans cette joute amoureuse, les rôles s’intervertissent et se croisent, à la fois protecteurs, rassurants et tendres, ouverts, fantaisistes et séduisants. Ils portent la gravité du devenir. « Je suis l’horizon des matins clairs, qui apaise tes craintes et te voit grand. /(…) Je suis ce rêve fragile, qui renaît chaque nuit et qui t’élève dans la plénitude. / (…) Je suis celle qui te devine, les yeux fermés, et qui voudrait, par là même, enchanter ton être, tout entier. »

 Une réalité qui se vit sans jamais se rassasier, une poétique à la mesure de la vie, insatiable : « Comme un gouffre aspirant nos envies, / étranglés par cette soif de nous, / nos corps frissonnants supplient le temps. »

 

Un article de Monak

-                           Pour prolonger cette lecture libre et sensuelle des écrits de Nathalie Cougny : (Ta) Plénitude –Carnets Amoureux (2011) ; Amours de Profil –Poésie libre et sensuelle, Lettres d’amour (2012) ; A cet instant de l’autre ; Entre eux deux, Mon Petit éditeur, 2012.

-          Pour lire le début du livre vous pouvez cliquer ici : http://www.monpetitediteur.com/librairie/images/614d.pdf
-          Pour voir  Alice se libère, interprété par Nathalie Boileau : https://www.facebook.com/events/250029291794668/
-          Pour rencontrer Nathalie Cougny ? Bruxelles, le carré des éditeurs à la foire du livre (8 au 10 mars 2013),  le vendredi et le samedi de 15h à 19h. »


Tous droits réservés Monak et Julien Gué. Demandez l'autorisation de l'auteur avant toute reproduction du texte ou des images sur Internet ou dans la presse traditionnelle.


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