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samedi 21 juillet 2012

Un roman de Monak


Chkakel

Comme vous ne le savez peut-être pas, Monak, qui contribue activement à ce blog en nous faisant découvrir, entre autres choses, la Tunisie et les tunisiens, écrit aussi des livres.

Le dernier vient de paraitre, il s’intitule « Chkakel » et c’est un roman.

Un roman né du désert

            « A la fin de l'été 2001... un voyageur relate la chronique d'un village du Sahel Tunisien. Est-il en train de fantasmer, est-il sous le coup d'une hallucination ou en proie aux séquelles d'un endoctrinement forcené ? »

 

Chkakel, un roman de Monak

            Ce court résumé de présentation proposé par l’éditeur nous semble fort réducteur. En effet, bien au-delà d’une simple chronique, ce que nous propose Monak est une peinture sans concession d’une société malade de ses excès, de ses rigidités et de ses aveuglements. C’est aussi un regard sans concession sur les rapports hommes/femmes dans un monde condamné à disparaitre. Et c’est également une critique sévère d’un pouvoir autocratique et sourd à l’évolution du monde.

 

            Il est une chose tout à fait surprenante avec « Chkakel » : bien qu’écrit en 2001, ce roman parle, avec une étonnante prémonition, de tous les remous qui font trembler la société tunisienne de l’après Ben Ali. Le dictateur n’ayant chuté de son piédestal qu’une décennie après le tyrannique patriarche dépeint par Monak.

 

Une plume encrée à l’eau-forte

Les mots, écrits comme s’ils avaient été crachés sous la contrainte, nous heurtent, nous bousculent et nous renvoient à nos errements. Ce style si particulier fait de « Chkakel » une œuvre inclassable et passionnante.

 

Monak, telle qu'en elle-même toujours elle rit

 

         Et puis, histoire de vous mettre l’eau à la bouche et de ne pas parler pour ne rien dire, voici, en cadeau et avec l’aimable autorisation de l’auteure, le début de premier chapitre de Chkakel.

 

CHECK  UP

… Il vient tout juste de changer de position, pour éviter l’ankylose. Le petit homme brun, dé rouge perché sur le crâne, ne se résout pas à mettre un pied devant l’autre…

Le regard perdu dans le mica carré de ses orteils, assoupis devant lui, seules les rides de son front pointant ses sourcils en accent circonflexe trahissent la fébrilité qui l’habite.

S ‘il essaie de calculer, il mélange les orteils :

« Au fait, ça fait combien de temps qu’il est posé là, comme ça ? », à l’ombre du linge étendu qui ne lui découvre que les extrémités inférieures…

- Toujours froides ! Ya Baba ! Toujours froides ! marmonne Sa Rondeur, minuscule femme… Si imaginer que sa compagne de toujours balbutiant quelque chose d’inattendu aurait pu modifier l’immuabilité de sa vie.

La fidèle plus fidèle que son ombre, dont l’ombre n’a jamais dépassé le seuil du vaste enclos barbelé de hindis, n’a pas besoin de se pencher pour en cajoler la température. Les bizarres figues de barbarie qui arborent en deux floraisons intempestives leurs fruits prune, ne sont jamais parvenues à maturation, ni elle non plus : les premières parce que, empressés, les amateurs les cueillent encore vertes ; la seconde parce qu’elle n’a jamais sur-passé la margelle du puits. Pourtant, elle l’avait vécu comme un défi permanent. Le puits s'enfouissait, mais pas aussi vite qu’elle ne croissait...

 

Comment se procurer « Chkakel » ?

Monak est une femme pressée, alors, pour ne pas perdre son temps et son énergie à tenter de convaincre un éditeur, elle a choisi de publier elle-même ce « Chkakel » en utilisant les services d’un web-éditeur.

 

Vous pouvez donc, dès aujourd’hui, vous procurer votre exemplaire papier du livre en cliquant sur ce lien : http://www.thebookedition.com/chkakel-monak-p-82909.html pour la modique somme de 12,50 €uros

 

Dès aujourd'hui, il est également possible de se procurer « Chkakel » en version numérique toujours avec le même lien.

 

Je vous souhaite une excellente lecture à tous. Pensez à faire circuler cette information et n’hésitez pas à nous faire part, ici même, de vos commentaires et critiques…

 

Un article de Julien Gué


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