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lundi 12 décembre 2011

Fichage ou Sécurité ?

Les Droits de l’Homme dérangent !


« Fiché ou protégé ? » : Telle est la question que se pose le citoyen face aux nouvelles méthodes et techniques de sécurisation, celle que soulève la ligue des droits de l’homme.

Vigilance ou sécurité ?
            Et pour commencer, vérifions la légitimité de la Ligue, nommée in extenso, « ligue des droits de l’homme et du citoyen » ; l’intitulé, n’exhale-t-il pas déjà un relent d’idéal républicain ? Une conception valorisante de la Constitution : à la fois philosophique et universelle ?    

            La ldh figure, depuis sa création en 1898,  au fronton des  associations fondées dans et indépendamment d’un Etat, pour défendre non des intérêts politiques mais les droits essentiels que sont : la  justice, les libertés, l’impartialité des statuts économiques et sociaux de chacun, sans xénophobie, sans exclusion et sans ségrégation.

Raison d’Etat et nécessité
       
Curieusement !?! Par nécessité surtout ! Dans l’urgence de la nécessité de survivre, de continuer à vivre tout simplement ! La ldh  est née en s’opposant à la raison d’Etat !  En moins de deux siècles et en dépit de la simple intégrité des citoyens, la France a connu deux périodes où l’Etat a brillé dans l’exécution de ses procédés discriminatoires : l’affaire Dreyfus et le Régime de Vichy en sont les manifestations les plus spectaculaires.

Pour autant, pouvait-on estimer que le citoyen était protégé contre toute loi scélérate avec le Conseil Constitutionnel ? Pas si sûr. Nul n’est à l’abri. Depuis 2004, il est impératif de se prémunir (protéger) contre certaines instances dites de protection et « de confort sécuritaire ».

Croiser le fer ou le forger ?


l’association contre les dérives sécuritaires, ne voit le jour que ces dernières années, en juin 2010, pour lutter contre les abus. Une urgence trop souvent démontrée…

…Pour pallier la non-application de la loi ? L’image de soi, l’enregistrement par caméra de surveillance est soi-disant astreint à un laps de temps n’excédant pas trois semaines. Et pourtant les images ne sont pas effacées. Elles sont emmagasinées, dieu sait où ! Parallèlement tout citoyen a droit à l’accès, au visionnage, au gommage de ces ressources visuelles !
 Nombre municipalités utilisant des caméras de surveillance ne s’y conforment, ni ne s’y soumettent. Qui quérir pour faire respecter la loi, dans ces cas multiples ?

Contre toute discrimination citoyenne La Halde, elle aussi, s’est vue réduite et dépourvue de ses compétences.  La  ldh ? En principe, ce rôle lui revient !

Et pourtant, elle gêne !

Un pouvoir dérangé…

             Dérangé, le pouvoir ! Et dans les deux sens du terme. Il l’est face aux organismes qui le remettent en question. Il l’est, par son inconscience face à la loi qu’il ne respecte pas ; il multiplie les réactions les plus contradictoires -voire le succulent et improbable « respect du droit des tiers-, aux différents échelons de sa hiérarchie !

… du flou à la transparence ! L’Etat ne joue pas franc jeu !

              Certains de ses représentants, élus dans cette province -sinistrée économiquement depuis les années 60 et véritablement désolée et désolante, car elle constitue un incontestable mouroir à l’entreprise et aux initiatives besogneuses- ne sont pas en manque de prises de paroles arrogantes, agressives et qui cherchent à avilir ou discréditer l’interlocuteur.

               Une collection impressionnante de données privées se répandent et circulent sur les fichiers informatiques. Sans cesse accrues dans tous les domaines d’activités des concernés : opinion, origines, déplacements, personnes fréquentées, engagements politiques, vaccinations, maladies contagieuses, semblants d’évaluations psychiques ou diplômantes. Le tout aboutit bien entendu dans les dédales du Ministère de l’Intérieur.

              Jusqu’aux données concernant les enfants, et qui restent inconnues des parents.  Les fichiers suivent les élèves depuis le début de leur scolarité, tentant d’établir des critères de délinquance et de risques de déviances. Le logiciel Base élèves, est contesté depuis sa généralisation en 2007.

Chasse à l’homme ?

              Les risques « rappellent le goulag, la société de Big Brother (1984),  ou du Meilleur des Mondes » n’hésite pas à faire remarquer le public présent dans cette « Salle d’armes ( !) » de la Mairie de Gérardmer. N’oublions pas que l’œuvre de fiction d’Aldous Huxley est parue en 1932 et1984 de George Orwell en 1949 !!!!  Mais la réalité semble déjà les dépasser ! En horreurs et erreurs judiciaires
              
…Qui s’attaque aux bénévoles de la Ligue
          
           Le conférencier, Jean-Claude Vitran -autant représentatif que le fut Zola-, responsable et tâcheron depuis plusieurs années au sein du groupe de travail  «Liberté et Technologie de l’Information» (LDH) est soupçonné d’incompétence, sous le prétexte fallacieux de la caution des experts, lancé comme une insulte.
         
            Pourtant la tâche ne manque pas avec les différents fichiers de contrôle du citoyen, mis en place depuis Pompidou. L’article du Monde, «Safari ou la chasse aux Français» paru en 1974, fit reculer le président de l’époque. Mais, en gros, il fut bien le seul à se rétracter.

             La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (cnil 1978) -autorité administrative indépendante à l’origine-, ne fait qu’être rognée depuis 2004 et ne se borne plus qu'à un rôle consultatif (!). Première-née dans le monde, elle est rapidement passée à la traîne des autorités indépendantes garantissant l’existence même du citoyen.

« Salle d’Armes » pour Ligue des Droits de l’Homme

             En l’absence de garde-fou, le présumé innocent devient « coupable potentiel » ; dans une situation de crise économique où le chômage s’est multiplié par 10 (de 500 000/1974 à 5 millions/2011) la précarisation galopante entretient un tissu de peur individuelle, d’isolement ; les moyens de « surveillance » s’accroissant, développent un climat de dangerosité.

Le curseur des libertés s’affole  

                Le « curseur de Liberté » s’affole en France. Il ne fait que pointer sa rétractation depuis quarante ans. Trois systèmes de fichage participent de cette décroissance : les fichiers de police, les fichiers administratifs, et les fichiers marchands.
              
               Conçus à l’origine pour faciliter les repérages, ils s’avèrent rapidement susceptibles de catégoriser les individus ou les groupes. L’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles n’a cessé d’augmenter depuis 1971, date de la naissance du microprocesseur.

                Victimes et témoins y figurent au même titre que les contrevenants. Les données génétiques sont passées de 1500 à 2 millions de noms (toutes catégories confondues). Les archivages visuels ne cessent de se multiplier, mais les 684 caméras de surveillance de Nice n’ont pas éradiqué les exactions. « Elles ne peuvent en rien les contrecarrer. C’est le rôle des humains, pas des machines enregistreuses. Elles sont inefficaces sur le plan de la protection.»

La vidéosurveillance : un cadeau empoisonné ? 
Une démocratie anormalement exsangue

                Et qui l’aurait vampirisée ? Les lois et commissions abusives qui fonctionnent comme outil de l’exécutif, mais aussi le marché juteux qui se développe autour des nouvelles technologies.
« Les verrous protecteurs sont déverrouillés »                                                                                              . « Il faut réaménager la ville, sa conception, ainsi que le tissu associatif »                                                 . « Le déterminisme est incompatible avec la démocratie », dit Jean-Claude Vitran.
Il semble que ce ne soit pas l’avis d’un certain président.

Un article de MonaK




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