Les Droits de l’Homme dérangent !
« Fiché ou protégé ? » :
Telle est la question que se pose le citoyen face aux nouvelles méthodes et
techniques de sécurisation, celle que soulève la ligue des droits de l’homme.
Et pour commencer, vérifions la
légitimité de la Ligue, nommée in extenso, « ligue des droits de l’homme et
du citoyen » ; l’intitulé, n’exhale-t-il pas déjà un
relent d’idéal républicain ? Une conception valorisante de la Constitution
: à la fois philosophique et universelle ?
La ldh figure, depuis sa
création en 1898, au fronton des associations
fondées dans et indépendamment d’un Etat, pour défendre non des intérêts politiques
mais les droits essentiels que sont : la justice, les libertés, l’impartialité des
statuts économiques et sociaux de chacun, sans xénophobie, sans exclusion et
sans ségrégation.
Raison d’Etat et nécessité
Curieusement !?!
Par nécessité surtout ! Dans l’urgence de la nécessité de survivre, de
continuer à vivre tout simplement ! La ldh est née en s’opposant à la raison
d’Etat ! En moins de deux siècles
et en dépit de la simple intégrité des citoyens, la France a connu deux
périodes où l’Etat a brillé dans l’exécution de ses procédés
discriminatoires : l’affaire Dreyfus et le Régime de Vichy en sont les
manifestations les plus spectaculaires.
Pour
autant, pouvait-on estimer que le citoyen était protégé contre toute loi
scélérate avec le Conseil Constitutionnel ? Pas si sûr. Nul n’est à
l’abri. Depuis 2004, il est impératif de se prémunir (protéger) contre
certaines instances dites de protection et « de confort sécuritaire ».
l’association
contre les dérives sécuritaires, ne voit le jour que ces dernières
années, en juin 2010, pour lutter contre les abus. Une urgence trop souvent
démontrée…
…Pour
pallier la non-application de la loi ? L’image de soi, l’enregistrement
par caméra de surveillance est soi-disant astreint à un laps de temps
n’excédant pas trois semaines. Et pourtant les images ne sont pas effacées. Elles
sont emmagasinées, dieu sait où ! Parallèlement tout citoyen a droit à
l’accès, au visionnage, au gommage de ces ressources visuelles !
Nombre municipalités utilisant des caméras de
surveillance ne s’y conforment, ni ne s’y soumettent. Qui quérir pour faire
respecter la loi, dans ces cas multiples ?
Contre
toute discrimination citoyenne La Halde, elle aussi, s’est vue réduite et
dépourvue de ses compétences. La ldh ? En principe, ce rôle lui
revient !
Et
pourtant, elle gêne !
Un pouvoir dérangé…
Dérangé, le pouvoir ! Et dans les deux sens du terme. Il l’est face
aux organismes qui le remettent en question. Il l’est, par son inconscience face
à la loi qu’il ne respecte pas ; il multiplie les réactions les plus
contradictoires -voire le succulent et improbable « respect du droit des
tiers-, aux différents échelons de sa hiérarchie !
du flou à la transparence ! L’Etat ne joue pas franc jeu ! |
Certains de ses représentants, élus dans
cette province -sinistrée économiquement depuis les années 60 et véritablement
désolée et désolante, car elle constitue un incontestable mouroir à
l’entreprise et aux initiatives besogneuses- ne sont pas en manque de prises de
paroles arrogantes, agressives et qui cherchent à avilir ou discréditer
l’interlocuteur.
Une collection impressionnante de données privées se répandent et
circulent sur les fichiers informatiques. Sans cesse accrues dans tous les
domaines d’activités des concernés : opinion, origines, déplacements,
personnes fréquentées, engagements politiques, vaccinations, maladies
contagieuses, semblants d’évaluations psychiques ou diplômantes. Le tout
aboutit bien entendu dans les dédales du Ministère de l’Intérieur.
Jusqu’aux données concernant les
enfants, et qui restent inconnues des parents.
Les fichiers suivent les élèves depuis le début de leur scolarité,
tentant d’établir des critères de délinquance et de risques de déviances. Le
logiciel Base
élèves, est contesté depuis sa généralisation en 2007.
Les risques « rappellent le goulag, la société de Big Brother (1984),
ou du Meilleur des Mondes » n’hésite pas à faire remarquer
le public présent dans cette « Salle d’armes ( !) » de la Mairie de
Gérardmer. N’oublions pas que l’œuvre de fiction d’Aldous Huxley est parue en 1932
et1984 de George Orwell en 1949 !!!!
Mais la réalité semble déjà les dépasser ! En horreurs et erreurs
judiciaires
…Qui s’attaque aux bénévoles de la Ligue
Le conférencier, Jean-Claude
Vitran -autant représentatif que le fut Zola-, responsable et tâcheron
depuis plusieurs années au sein du groupe de travail «Liberté et
Technologie de l’Information» (LDH) est soupçonné d’incompétence, sous le
prétexte fallacieux de la caution des experts, lancé comme une insulte.
Pourtant la tâche ne manque pas avec les différents fichiers de contrôle
du citoyen, mis en place depuis Pompidou. L’article du Monde, «Safari ou la chasse aux
Français» paru en 1974, fit reculer le président de l’époque. Mais, en
gros, il fut bien le seul à se rétracter.
La Commission Nationale de
l’Informatique et des Libertés (cnil
1978) -autorité administrative indépendante à l’origine-, ne fait qu’être
rognée depuis 2004 et ne se borne plus qu'à un rôle consultatif (!). Première-née
dans le monde, elle est rapidement passée à la traîne des autorités
indépendantes garantissant l’existence même du citoyen.
En l’absence de garde-fou, le présumé innocent devient « coupable
potentiel » ; dans une situation de crise économique où le chômage
s’est multiplié par 10 (de 500 000/1974 à 5 millions/2011) la
précarisation galopante entretient un tissu de peur individuelle,
d’isolement ; les moyens de « surveillance » s’accroissant,
développent un climat de dangerosité.
Le curseur des libertés s’affole
Le « curseur de Liberté »
s’affole en France. Il ne fait que pointer sa rétractation depuis quarante ans.
Trois systèmes de fichage participent de cette décroissance : les fichiers
de police, les fichiers administratifs, et les fichiers marchands.
Conçus à l’origine pour
faciliter les repérages, ils s’avèrent rapidement susceptibles de catégoriser
les individus ou les groupes. L’atteinte à la vie privée et aux libertés
individuelles n’a cessé d’augmenter depuis 1971, date de la naissance du microprocesseur.
Victimes et témoins y figurent
au même titre que les contrevenants. Les données génétiques sont passées de
1500 à 2 millions de noms (toutes catégories confondues). Les archivages visuels
ne cessent de se multiplier, mais les 684 caméras de surveillance de Nice n’ont
pas éradiqué les exactions. « Elles ne peuvent en rien les contrecarrer.
C’est le rôle des humains, pas des machines enregistreuses. Elles sont
inefficaces sur le plan de la protection.»
Une démocratie anormalement exsangue
Et qui l’aurait vampirisée ? Les lois et commissions abusives qui
fonctionnent comme outil de l’exécutif, mais aussi le marché juteux qui se
développe autour des nouvelles technologies.
« Les verrous protecteurs sont
déverrouillés » . « Il faut réaménager la ville, sa conception, ainsi que le tissu
associatif » . « Le déterminisme est incompatible avec la démocratie », dit Jean-Claude Vitran.
Il
semble que ce ne soit pas l’avis d’un certain président.
Un article de MonaK
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