Taha'a,
mon séjour au paradis
Parfois, la vie nous
offre une rencontre, un instant ou un endroit dont on se demande
comment on a bien pu les ignorer jusque là. L'île de Taha'a fait
partie de ces endroits magiques.
Après
quelques jours délicieux passés à Raiatea, vient le matin de mon
départ pour cette île dont des amis m'ont tant parlé, de l'autre
côté du lagon...
L'arrivée
à Taha'a
Sur
l'invitation d'un couple de jeunes Polynésiens (Teua et Tehono),
j'embarque sur un frêle esquif avec mon sac. Destination : l'île
vanille. Face à moi, perlée d'embruns et baignée par le soleil,
Taha'a envahit peu à peu mon horizon jusqu'à le remplir.
Cette
lente approche de l'île, au rythme du clapot, me permet d'en
savourer toute la beauté et les promesses. Me permet également de
laisser derrière moi ce qui m'imprègne encore de cette si lointaine
Europe dont je suis arrivée il y a à peine une semaine. Ces trois
petits quarts d'heure de traversée du lagon commencent à me faire
prendre conscience de ce que veut dire le mot insularité...
Au
ralenti, l'embarcation pénètre dans la baie de Faaaha, s'approche
d'un petit quai bordé d'arbres en fleurs que je ne connais pas, la
belle Teua y amarre gracieusement le bateau et m'invite à rejoindre
la terre ferme. Je suis donc enfin à Taha'a. Enivrée d'odeurs, de
couleurs et de silence, je ne sais plus vraiment où donner de la
tête...
A
bord du 4X4 de la pension Au
Phil du temps
où je vais séjourner, je découvre l'île depuis l'intérieur.
Premières images des sommets aux parois impressionnantes tapissées
d'une végétation luxuriante. De petit col en petit col se dessinent
les bleus improbables des baies Haamene, Apu puis Hurepiti.
Première traversée de Taha'a en voiture
|
D'abord
quelques kilomètres de route en bord de lagon et la traversée du
port de Tapuamu (le plus important de l'île), puis la pension, à
quelques mètres du lagon, ma ligne d'horizon brisée par la
silhouette de la mythique Bora Bora : me voici installée. Après un
délicieux poisson cru dégusté en compagnie de mes hôtes face au
soleil couchant, il ne me reste plus qu'à savourer le silence de
cette nuit tropicale, à peine souligné par le lointain murmure de
l'océan sur le récif...
Les
couleurs du lagon
Aujourd'hui est un
grand jour pour moi : celui de ma première rencontre avec l'univers
aquatique lagonaire. Depuis mon fare, je n'ai que quelques mètres à
parcourir pour atteindre le ponton et embarquer sur le bateau de
René.
Au loin Bora Bora, et droit devant le motu Tautau
|
Amarres larguées, nous mettons le cap droit devant nous sur
le motu Tautau où nous sommes chaleureusement accueillis par Norbert
et Annette, son épouse.
Équipés de
masques, tubas et des indispensables sandales en plastique, nous
parcourons les deux ou trois cents mètres du sentier qui longe le
hoa. Je me glisse dans l'eau (presque fraîche en cette fin juillet)
et, après quelques conseils de René, me laisse emporter par le
léger courant...
Comment décrire les
merveilles offertes par le lagon au cours de l'heure qui suit ? Coraux et poissons, aux formes et aux couleurs indescriptibles,
semblent danser pour moi.
Plouf ! Première rencontre de Monak avec l'univers lagonaire |
Ces images multicolores jamais vues, jusque
là, ailleurs qu'à la télévision sont à portée de mes mains, me
cernent de toutes parts, me frôlent, me caressent, viennent jusqu'à
picorer sur ma peau. M'ignorant presque dédaigneusement, par
centaines, par milliers, ils semblent jouer silencieusement avec les
fleurs de corail et les ondulantes anémones de mer... Des
innombrables éclairs bleu cobalt de minuscules poissons au gros
mérou débonnaire et jusqu'à l'inquiétante murène tapie dans une
anfractuosité de corail, pas un instant mon regard ne rencontre le
vide. Et ces multitudes se croisent et se mêlent sans jamais se
heurter, se toucher...
Les
richesses de Taha'a
Chaque journée ici
est source d'émerveillement. Le tour de l'île, toujours guidé par
René, est enchantement. D'une baie à l'autre, d'une plage à
l'autre, toujours nichées aux pieds d'une paroi impressionnante, je
me rends compte à quel point les paysages sont changeants.
Ciel, océan, lagon
et montagne s'emmêlent et se nouent dans le bleu
|
La première longue
étape est consacrée à la découverte d'une vanilleraie, dans la
baie de Haamene : La maison de la vanille. Comme je suis loin des
extraits de vanille vendus en sachet dans les supermarchés de France
!
Quel incroyable travail pour aller de la plante grimpante des
sous-bois aux fleurs qu'il faut inséminer une par une à la main,
opération appelée mariage de la vanille, pour obtenir enfin ces
gousses noires, luisantes et grasses, qu'il faut masser l'une après
l'autre pour qu'elles donnent le meilleur d'elles-mêmes et terminer
par de nombreux produits dérivés : extrait, essence, poudre, etc.
Je sais maintenant pourquoi Taha'a est connue sous le nom d'île
vanille...
Les plants de
vanille à flanc de montagne
|
Une ferme perlière à
Taha'a
|
Autre étape source
d'émerveillement : la ferme perlière de Vaite à Murifenua. Comme
tout le monde j'ai rêvé aux perles noires de Tahiti. Mais comment
imaginer le long et délicat processus qui permet aux Polynésiens, à
partir d'une simple nacre, d'obtenir ce joyau aux teintes irisées ?
Je
n'oublierai jamais votre île
Chacune des onze
journées passées à Taha'a restera à jamais gravée dans ma
mémoire. Pour la beauté indicible de ses paysages, de son lagon et
la douceur de son climat, bien sûr. Mais aussi et surtout pour
l'incroyable gentillesse de ses habitants et leur sens profond de
l'accueil et du partage.
Chez Ramona et
Théodore
|
Evidemment il ne
m'est pas possible de les citer tous, mais je veux que l'on sache
combien j'ai été touchée par la simplicité et la générosité de
Teua et Tehono, par l'ouverture et la convivialité de Ramona et
Théodore, par le talent de conteur de Norbert et, bien évidemment,
par la qualité et la chaleur de l'accueil qui m'a été offert par
Florence et René de la pension Au Phil du temps.
Vous qui venez en
Polynésie, prenez donc le temps de faire le détour par Taha'a :
vous les rencontrerez forcément et, comme moi, les emporterez dans
votre coeur comme on se souvient d'un baume sur une blessure.
Un
article de Monak
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