Pages

jeudi 10 novembre 2011

Une île, vécue par Monak



Taha'a, mon séjour au paradis


    Parfois, la vie nous offre une rencontre, un instant ou un endroit dont on se demande comment on a bien pu les ignorer jusque là. L'île de Taha'a fait partie de ces endroits magiques.

Taha'a vue du Mont Tapioi à Raiatea
    Après quelques jours délicieux passés à Raiatea, vient le matin de mon départ pour cette île dont des amis m'ont tant parlé, de l'autre côté du lagon...


L'arrivée à Taha'a

    Sur l'invitation d'un couple de jeunes Polynésiens (Teua et Tehono), j'embarque sur un frêle esquif avec mon sac. Destination : l'île vanille. Face à moi, perlée d'embruns et baignée par le soleil, Taha'a envahit peu à peu mon horizon jusqu'à le remplir.

Sur le bateau entre Raiatea et Taha'a, approche d'une île
    Cette lente approche de l'île, au rythme du clapot, me permet d'en savourer toute la beauté et les promesses. Me permet également de laisser derrière moi ce qui m'imprègne encore de cette si lointaine Europe dont je suis arrivée il y a à peine une semaine. Ces trois petits quarts d'heure de traversée du lagon commencent à me faire prendre conscience de ce que veut dire le mot insularité...


Première image de Taha'a, à la descente du bateau
    Au ralenti, l'embarcation pénètre dans la baie de Faaaha, s'approche d'un petit quai bordé d'arbres en fleurs que je ne connais pas, la belle Teua y amarre gracieusement le bateau et m'invite à rejoindre la terre ferme. Je suis donc enfin à Taha'a. Enivrée d'odeurs, de couleurs et de silence, je ne sais plus vraiment où donner de la tête...

     A bord du 4X4 de la pension Au Phil du temps où je vais séjourner, je découvre l'île depuis l'intérieur. Premières images des sommets aux parois impressionnantes tapissées d'une végétation luxuriante. De petit col en petit col se dessinent les bleus improbables des baies Haamene, Apu puis Hurepiti.

Première traversée de Taha'a en voiture
     D'abord quelques kilomètres de route en bord de lagon et la traversée du port de Tapuamu (le plus important de l'île), puis la pension, à quelques mètres du lagon, ma ligne d'horizon brisée par la silhouette de la mythique Bora Bora : me voici installée. Après un délicieux poisson cru dégusté en compagnie de mes hôtes face au soleil couchant, il ne me reste plus qu'à savourer le silence de cette nuit tropicale, à peine souligné par le lointain murmure de l'océan sur le récif...


Les couleurs du lagon

    Aujourd'hui est un grand jour pour moi : celui de ma première rencontre avec l'univers aquatique lagonaire. Depuis mon fare, je n'ai que quelques mètres à parcourir pour atteindre le ponton et embarquer sur le bateau de René.


Au loin Bora Bora, et droit devant  le motu Tautau

    Amarres larguées, nous mettons le cap droit devant nous sur le motu Tautau où nous sommes chaleureusement accueillis par Norbert et Annette, son épouse.

     Équipés de masques, tubas et des indispensables sandales en plastique, nous parcourons les deux ou trois cents mètres du sentier qui longe le hoa. Je me glisse dans l'eau (presque fraîche en cette fin juillet) et, après quelques conseils de René, me laisse emporter par le léger courant...

     Comment décrire les merveilles offertes par le lagon au cours de l'heure qui suit ? Coraux et poissons, aux formes et aux couleurs indescriptibles, semblent danser pour moi.


Plouf ! Première rencontre de Monak avec l'univers lagonaire

    Ces images multicolores jamais vues, jusque là, ailleurs qu'à la télévision sont à portée de mes mains, me cernent de toutes parts, me frôlent, me caressent, viennent jusqu'à picorer sur ma peau. M'ignorant presque dédaigneusement, par centaines, par milliers, ils semblent jouer silencieusement avec les fleurs de corail et les ondulantes anémones de mer... Des innombrables éclairs bleu cobalt de minuscules poissons au gros mérou débonnaire et jusqu'à l'inquiétante murène tapie dans une anfractuosité de corail, pas un instant mon regard ne rencontre le vide. Et ces multitudes se croisent et se mêlent sans jamais se heurter, se toucher...


Les richesses de Taha'a

   Chaque journée ici est source d'émerveillement. Le tour de l'île, toujours guidé par René, est enchantement. D'une baie à l'autre, d'une plage à l'autre, toujours nichées aux pieds d'une paroi impressionnante, je me rends compte à quel point les paysages sont changeants.


Ciel, océan, lagon et montagne s'emmêlent et se nouent dans le bleu
     La première longue étape est consacrée à la découverte d'une vanilleraie, dans la baie de Haamene : La maison de la vanille. Comme je suis loin des extraits de vanille vendus en sachet dans les supermarchés de France !


Les plants de vanille à flanc de montagne
    Quel incroyable travail pour aller de la plante grimpante des sous-bois aux fleurs qu'il faut inséminer une par une à la main, opération appelée mariage de la vanille, pour obtenir enfin ces gousses noires, luisantes et grasses, qu'il faut masser l'une après l'autre pour qu'elles donnent le meilleur d'elles-mêmes et terminer par de nombreux produits dérivés : extrait, essence, poudre, etc. Je sais maintenant pourquoi Taha'a est connue sous le nom d'île vanille...


Une ferme perlière à Taha'a
     Autre étape source d'émerveillement : la ferme perlière de Vaite à Murifenua. Comme tout le monde j'ai rêvé aux perles noires de Tahiti. Mais comment imaginer le long et délicat processus qui permet aux Polynésiens, à partir d'une simple nacre, d'obtenir ce joyau aux teintes irisées ?


La magie irisée des perles noires de Tahiti


Je n'oublierai jamais votre île

     Chacune des onze journées passées à Taha'a restera à jamais gravée dans ma mémoire. Pour la beauté indicible de ses paysages, de son lagon et la douceur de son climat, bien sûr. Mais aussi et surtout pour l'incroyable gentillesse de ses habitants et leur sens profond de l'accueil et du partage.


Chez Ramona et Théodore
     Evidemment il ne m'est pas possible de les citer tous, mais je veux que l'on sache combien j'ai été touchée par la simplicité et la générosité de Teua et Tehono, par l'ouverture et la convivialité de Ramona et Théodore, par le talent de conteur de Norbert et, bien évidemment, par la qualité et la chaleur de l'accueil qui m'a été offert par Florence et René de la pension Au Phil du temps.


"Je n'oublierai jamais votre île…"
     Vous qui venez en Polynésie, prenez donc le temps de faire le détour par Taha'a : vous les rencontrerez forcément et, comme moi, les emporterez dans votre coeur comme on se souvient d'un baume sur une blessure.

Un article de Monak



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Cet article vous a fait réagir ? Partagez vos réactions ici :