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vendredi 13 décembre 2024

22è. FIFO 2025


                              Destination Océanie 

                Continuité jubilatoire à l’océanienne & proximité relationnelle à tous les échelons, la 22è Session poursuit sa dynamique à Tahiti. Du 31 janv. au 09 fév. 2025, visions, détermination, évolution de l’image de soi se concrétisent, quelles que soient les intempéries. Et dans le Pacifique, nulle île ne se trouve à l’abri d’un déversement céleste –voir les déferlements de l’an dernier–, ni d’une avarie de câble. Depuis les vagues d’épidémie isolant l’événement, le Festival International du Film Documentaire Océanien (FIFO) multiplie ses interventions sur le net, les écrans télé et les ondes radio –parant à toute éventualité–, mais soigne son "présentiel", à la  Maison de la Culture de Tahiti – Te Fare Tauhiti Nui, car il est le cœur réel de l’aventure.   

 

           Le 22è FIFO diversifie ses échanges avec réalisateurs documentaristes et majore ses activités avec le public potentiel, scolaires ciblés en priorité. Les mentalités & regard sur l’autre –son voisin compris–, évoluant positivement grâce à , l’ouverture des perspectives.

         Le staff France Télévisions Polynésie 1ère, producteur du FIFO, mobilise ses rédactions & chaînes au service de la communication, déjà sur le pied de guerre : Stella Taaroamea –avec le Journal du FIFO–, poursuit «sa mission de ré-écriture de notre histoire et de reconnaissance mutuelle des peuples du Pacifique» ; Tepiu Bambridge –à la direction éditoriale–, nous promet le Clip mobilisateur, les synopsis de Michèle de Chazeaux, et l’intrusion en Ateliers ;  Noella Tau à l’Antenne se réjouit de marteler les ondes de l’hymne du FIFO, à l’écoute de «ceux qui font le FIFO» .

 

L’hymne du FIFO , toujours d’actualité

                    Jean-Philippe Lemée, Directeur régional, démarre ce FIFO, par le 60ème anniversaire de la Chaîne Tahitienne –cadeau annoncé de & par l’instigateur des essais nucléaires du Pacifique–. Piqûre de rappel, non sans séquelles brutales, sur l’environnement, la santé, le sociétal qui ont explosé en chaîne –dans tous les sens du terme–, s’il était besoin de le préciser. Le Festival ne cesse de s’adapter et d’innover constamment depuis sa création à Tahiti par l’équipe de Wallès Kotra (2004). Un travail de longue haleine entre chaque session, le tout maïtrisé –mine de rien depuis 2 ans–, par la Déléguée générale de l’AFIFO, Laura Théron...

Destination Tahiti  

           Depuis peu, le FIFO gagne un jour supplémentaire par session. Au bonheur des FIFOTEURS qui ne se trouvent jamais assez rassasiés par la manne du documentaire océanien et qui en redemandent. Car le FIFO, est un lien de chair entre ces communautés de l’eau éparpillées au gré du Pacifique Sud. Un même état d’esprit pour ces familles linguistiques ou ethniques proches. C’est sur place qu’il prend tout son sens : une manière d’être et de se reconnaître avec les mêmes codes.

          Renforcé en parallèle, par la proximité numérique, le Festival joue l’intimité Outre-Mer, Métropole, Océanie... C’est qu’il s’attèle, depuis sa création, à se raconter et à renforcer son unité culturelle... La matière est dense et ne pourra totalement comparaître sur les écrans.

Le staff FIFO & ses supporteurs médiatiques  

          Les critères de sélection n’étant pas thématiques, une foison de sujets s’offre aux documentaristes : entre politique de restitution des terres ou d’indépendance actée ou à venir... racines ou liberté retrouvées, retour au pays... rituels communautaires, résurgence réelle d’un contexte enfoui dans les mémoires, noirceurs comme prodiges sociétaux, les réalisateurs interrogent le décalage persistant entre autochtones et dominants et bien d’autres discordances qui perturbent une évolution encore défigurée par les enjeux concoctés par les puissances concurrentes.

            Le comité de sélection, représenté par Teva Pambrun, à la 1ère conférence de Presse du 22è FIFO, a fait le tri à la qualité et aux films qui bouleversent. Avouant sa satisfaction de compter un afflux de documentaires polynésiens retenus –soit 1/3 né au fenua–, sur les 10 films en compétition, et presque autant pour les 18 films hors-compétition. Pour les 10 courts-métrages de Fenêtre sur courts et les 10 short-fictions, la diversité s’impose..

à la barre du 22èFIFO 

De l’officiel...

          L’abondance venue d’ici, en même temps que la saison des pluies, faut-il en trouver la cause entre l’émergence de nouveaux réalisateurs ou la concrétisation d’une nouvelle politique culturelle au fenua ? Entre identités discriminées –FIÈR.E.S–, revendications exacerbées sur un espace légitiment vital contesté –TE PUNA ORA–, et réappropriation des origines –SURF–, des documentaires polynésiens de choc & engagés... Qui s’en plaindrait !?!

       À la table du jury, préside Ben SALAMA, originaire d’Afrique du Nord, sélectionné précédemment (2014, 11èFIFO), pour un documentaire brûlant sur la Nouvelle-Calédonie... Coïncidence ou autre prétexte, peu importe : l’indépendance de la moitié de la communauté du Pacifique n’étant pas résolue... les séquelles de ses sociétés à deux vitesses risquent encore d’alimenter la toile durant de sombres années, à l’instar de l’Irlande ou de la Palestine.

                                          Ben SALAMA & les coulisses  de l’histoire  calédonienne

           Si la parité de genre ne s’applique pas au jury, –étonnamment cette année–, la personnalité de Rachel Perkins (Australie) le compense largement –avec 30 ans de cinéaste engagée–, qui dit entre autres : «Le pouvoir du cinéma permet de marcher dans les souliers de quelqu’un d’autre, de voir à travers les yeux de quelqu’un d’autre. Un médium qui vous émeut, vous touche le cœur, l’esprit aussi. C’est par cela que j’ai choisi de mettre en avant le combat aborigène et il semble que cela ait marché».   

        L’ensemble des jurés appartient au monde de l’image, pour la créer, la commenter, en rendre compte au petit écran.  Nunë Luepack (Nouvelle-Calédonie) une jeune carrière entre documentaire et fiction...  Toa Fraser (fidjien de père), vient mettre une touche Néo-zélandaise entre un parcours de dramaturge puis de réalisateur talentueux. Certains ont dû vous interpeller, vu leur palmarès. Jone Robertson (Fidji), dans le domaine de la promotion commerciale de l’industrie du cinéma, contribue à la visibilité fidjienne dans le domaine. Caroline Fahri, journaliste télévisuelle complète les représentants de la Polynésie avec Minos (Teiva Manoi), conteur, acteur et 'ōrero (orateur traditionnel), une touche artistique en arts vivants...

...À l’officieux. 

        Déjà les réseaux sociaux glosent à propos de cette nouvelle session FIFO 2025... Ce n’est jamais tendre, la critique est sévère et s’enferre dans le salé... jouant les effarouchées aux jumelles encapuchonnées de l'affiche... laissant poindre un soupçon de racisme... aux demoiselles originaires d'Aotearoa.

       C'est que les spectateurs s'approprient les images, comme les intentions ! Thésaurisent le moindre accent de la fraternité océanienne... Arborant les allergies aux costumes qui ne sont pas franchement conformes au déshabillé océanien... Les potins vont bon train sur la composition même de l’affiche, pourtant tirée du court-métrage de fiction néo-zélandais :  TAMANAU ... et primé lors du 21èFIFO ! ! !

                                                           Un petit délice de Taratoa Shappard...

               Reste comme d’habitude à s’immerger dans les créations du FIFO et déjà jeter un coup d’œil sur la programmation.

             À la veille des vacances scolaires, les jeunes spectateurs espèrent enfin retrouver leurs grands écrans, les réalisateurs et les figures qui vont à nouveau, cette année, entrer dans leur espace de rêve et de connaissance.   

             BON FIFO !

Un article de  Monak

 

NB : la programmation, https://www.fifotahiti.com/selection-des-films-2025/  

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