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vendredi 11 février 2022

19èFIFO – the island and...


Amelia, Gemma, Johnny

 

Among the Competiting films,  one documentary seems 
to draw its originality from both form and substance :  
the island in me
 
The title could have put us on the way.

 

Gemma Cubero del Barrio

            And as the atmospheres are strong, as the Oceanic rhythm of the images transports us, 
we let ourselves be led without thinking about it further.

 

The impregnation, the suggestion, this delicacy to approach the situation is it not triply feminine? 
don't we owe it to these 3 authors in their field – Amelia, Johnny, Gemma – who come together 
to combine their impression?

 

The island, this entity...

As much as we had entered this world of fluctuations where everything operates and is resolved 
in fluidity: where the aqueous element bathes bodies and places, where the memory of water 
soothes, the size of the island seems to gain volume continuously.

 

About the island in me

The perception of the island seems to oscillate between protection and domination... 
Can we oppose it? Impossible. 
 
She is a refuge, but also a master: She imposes her law on us.
Why ? 
Because it holds the secret of ancestral habits and obligations. 
The owner of the soul of the place. 

 

 

 The island constantly starting over...

The road is long... and cruel. 
The descent itself, difficult. She does not erase the sorrows
And does not rebuild anything on the dross of the past.
 

 


The Island and us...

Mother nature, in all her power. It impresses, overwhelms us, engulfs us in its power.
Benevolent, she presides over our transformation as she did at our birth.
Just like for a cyclone, it is up to us to know how to adapt and not the other way around.

.

Caught up but alive. Crushed but alive...

.

 

 

a paper from  Monak

 

Ask for the author’s agreement before any reproduction of text or images on Internet, traditional press or elsewhere.

 

19èFIFO – ice a gogo


Un fléau qui prospère

 

Il n’est pas en compétition ; du moins est-il sélectionné au FIFO 2022. Et la réalisatrice Lucile Guichet-Tirao, n’en éspérait pas tant !  Drogue dure, toxicomanie participe de cette session éprouvante, en plein environnement Tahitien : chez nous.

 sana le cristal qui consume de Lucile Guichet-Tirao un moment qui déchire.

 

Lucile Guichet-Tirao

 

Un film est toujours une aventure : et celui-là, il s’était d’abord engagé dans le circuit du court. Normal ! toute la partie soins et thérapie est inexistante. Aucun Centre de désintox n’existe sur le territoire et impossible de comptabiliser les victimes décédées.

 

Le sujet est bouclé direct, au bon cœur des familles et le verdict de l’addiction tombe comme un couperet : égrené par la voix volontairement cassante de Chantal Spitz, libre auteure dont le texte et le commentaire nous édifient. 

 

 

 

L’impensable

À part les détenteurs ou dealers condamnés pour trafic illicite, aucune action gouvernementale, sanitaire et sociale ne touche les véritables victimes.  Mais on ne peut se cacher indéfiniment la réalité entre autre les transformations qui opèrent sur les consommateurs.

 

En quelques 30 ans que le phénomène sévit, avec les conséquences de violence, de déréalisation, de dépression, de véritable régression et d’impotence physique, on ne peut éviter de ranger les consommateurs, d’ice ou sana, dans la catégorie de pathologies cérébrales. 

 

Prévention

Eh bien comme souvent, avec les témoignages, un an après son incarcération, Vanina rebondit positivement grâce à la bienveillance de son entourage. Mère de famille, lavée de sa faute, la cohésion familiale peut aller jusqu’à se proposer d’éxécuter la peine à la place du coupable.

 

Dérive sociétale

Dans cette dérive sociétale qui a explosé depuis la mexican connexion tous les repères se sont transformés : et seule le rentabilité du marché l’emporte sur les raisons de l’addiction. 80% des toxico polynésiens le sont à l’ice.

 

Des séquelles irréversibles

Le trafic est sale, entraîne vers la délinquance, la prostitution et autre délits annexes..

.

 

Une fenêtre sur l’humain…

Soit on ferme le couvercle de la visibilité, soit on s’attache à mettre de l’humain. En fait ce film s’est édifié à partir du négatif vers le positif. Un film que j’ai onfié à la parole de toxicos et à l’analyse de Chantal Spitz qui a écrit à l’aveugle.

 

Pour mon 1er long-métrage, on pourrait déplorer le manque de rigueur de ce documentaire. J’en suis conscience…

mais apprécie d’autre part que le film soit demandé dans les collèges, les Associations… Le film voyage comme un cri d’alarme .

 

 

Un article de  Monak

 

Tous droits réservés aux journalistes. Demandez-leur l’autorisation avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.

 

 

 

https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/sana-le-cristal-qui-consume-temoigner-pour-mieux-prevenir-1224546.html

https://www.tahiti-infos.com/%E2%80%8BAu-Fifo-la-jeunesse-s-accapare-la-Maison-de-la-Culture_a206961.html

https://la1ere.francetvinfo.fr/methamphetamines-trafic-ice-se-repand-polynesie-673251.html

 

 

jeudi 10 février 2022

19èFIFO – film coup de poing


L'uppercut de "140km à l'ouest   du Paradis"

 

Métaphore de l’existence pour Bertolt Brecht, l’uppercut pourrait être ce que nous avons ressenti  à l’écran avec le long-métrage de Céline Rouzet : la lutte est au quotidien, inégale entre une tribu papoue huli et l’écrasante multinationale Exxon Mobil. Mondialisation, cherchez l’erreur.

 

Tout comme océans apart, au firmament de la corruption et de la curée des petits, 140 km à l’ouest du paradis n’est pas remisé au passé, est d’une actualité brûlante et alerte l’opinion mondiale sur l’une des plus sordides bassesses qui affecte le monde océanien. Si les voix des démunis se font entendre au FIFO  grâce à l’existence même des films, l’impact  dans le pays d’origine est mitigé ou inexistant comme le souligne aussi Alan Clarke dans Inside the doc «  c’est très difficile d’impliquer le public australien dans une histoire comme ça ». L’opinion publique, la justice :  racistes ou muettes comme pour the bowraville murders.

 

L’image incontouable d’un plan séquence “mortel "

Avec son équipe de choc, Zoltán Hauville à l’image, Grégory Le Maître au son, qui a su tenir bon malgré les aléas budgétaires et les pressions sur le terrain, la réalisatrice signe enfin son 1er long-métrage après 10 années d’enquête, d’implication et de ténacité, avec un budget plus que chaotique.

 

À l’image de ce 19èFIFO où l’atmosphère est lourde de drames 140 km à l’ouest du paradis  passe la porte de la compétition officielle.  

 

Film coup de poing ?

Disons-le, ce n’est ni une tournure d’esprit, ni une habitude pour Céline de taper fort à la porte de la contestation. Mais il est des films et des sujets qui se heurtent à la beauté et à l’harmonie originelles que les tribus autochtones ont su établir avec leur environnement.   Tarzan, Mowgli, un mythe à reconquérir pour elle aussi.

 

Une équipe cinématographique qui, familiarisée pendant autant de temps – 10 années interminables –, fort respectueuse de la façon de vivre et des valeurs indigènes a su susciter la connivence, se laisse embarquer à la suite des protagonistes qui réclament leurs biens, leur accorde toute latitude, au feeling quant au déroulé des séquences. 

 

La suffisance des Blancs

Ce qui est très visible à l’écran. Tout comme la détermination de cette minuscule tribu de se faire entendre des décideurs, malgré les risques & complications que cela peut entraîner.  Le film reste donc fidèle à l’engagement, aux revendications qu’avancent les membres de la tribu dans un pays où la violence est incommensurable administrativement et la répression abjecte.

 

Deux mondes qui s’ignorent

Les images parlent d’elles-mêmes. Quoi de plus délicieusement ridicule et hautain que cette prétention des touristes à s’estimer supérieurs aux peuples de la forêt primitive, à commenter avec condescendance, de fausses découvertes, vendues avec le ticket randonnée,  selon cette forme de néo-colonialisme où les Blancs croient toujours détenir la vérité. 

 

Quoi de plus médiocre que de se la jouer à la "bons sauvages" d’alimenter leurs frustrations pour s’arroger le bien d’autrui, les « tenir par de fausses promesses » et accentuer leur rancœur.

 

Le barbelé chez soi

L’équipe cinématographique, à l’écoute de la tribu se laisse mener par leur initiative, n’occulte rien, “porte leur parole”. Question de confiance.

 

Quand la parole est vraie 

Après des années de déboires et de tribulations, de découragement, de dépression, de tentation d’abandon, de colères, de petits miracles qui le tiennent en vie, que 140 km à l’ouest du paradis se trouve sélectionné pour le19èFIFO  à Tahiti tient de la magie…

 

Céline Rouzet au bout de l’aventure

Après s’être engagée dans les paysages fantasmés depuis toujours, Céline Rouzet s’engagerait vers la fiction  fantastique. Mener un long-métrage aussi désespérant ne vous lisse pas sans  stigmates.

 

 

Un article de  Monak

 

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NB – Lire aussi, lire surtout :

 http://tahiti-ses-iles-et-autres-bouts-du-mo.blogspot.com/2022/02/19efifo-petite-histoire.html 

 

 

mardi 8 février 2022

19èFIFO - J-1 de l’ouverture officielle

 

Le jury du FIFO sous le banian

 

Lundi :Ils sont enfin là, à Papeete, les membres du jury et les invités océaniens de ce 19ème FIFO. Ainsi que pour l’ensemble des Festivals de par le monde, la cérémonie d’ouverture officielle est fixée à demain mardi. Nous en sommes à 2 jours officieux.

 

Juste avant, durant le week-end, s’est tenue la Journée du Court : avec les doc-courts l’après-midi et la 12ème Nuit de la Fiction, couleurs océaniennes. Ce lundi est consacré aux scolaires, guidés pas leurs enseignants dans 3 salles de projection. Dehors, le nouvel an chinois...

 

Hereiti à la communication

Au Village FIFO, les stagiaires en communication sont à l’accueil des festivaliers : invités réalisateurs, membres du jury, professionnels des médias, public fifoteur. Des stagiaires, il en fourmille de toutes sortes : à la prise d’images derrière les caméras des médias, à la distribution de documents, à l’information pratique comme culturelle ; et sacrément connaisseurs du contenu de chaque film ; réactifs un maximum derrière leur pilote en communication : Laura, l’instigatrice de " 1 FIFO, 1 HISTOIRE"

 

Enfin, une grande respiration de la part des organisateurs qui voient se réaliser un véritable démarrage en présentiel, comme une grande bouffée d’air frais. Un vrai FIFO, avec sa dose de rencontre et de proximité !

 

La conjonction du jury

Aux côtés des 3 tahitiennes du jury – Heiura Itae-Tetaa, Virginie Tetoofa et Tepiu Bambridge –, la présence de l’hawaïenne Beckie Stocchetti (à gauche en blanc). En face, à la table officielle, le président du Jury, Emmanuel Kasarhérou.

 

Arrivé dans la nuit, il insiste sur la nécessité de maintenir la diversité culturelle de chacun des pays d’Océanie. Et de fuir toute forme qui serait tentée d’imposer un semblant de conformisme et de similarité, d’effacer les singularités, et d’agréger les particularités culturelles sous les principes de communalité.

 

Les rescapées du jury

Quant à Hollie Fifer (Australie) et Catherine Graham (NZ), elles sont restées au pays ; les lignes aériennes ne se sont pas encore réouvertes… Reste le contact numérique pour compenser.

 

S’adapter au virtuel

Se poserait, avec l’absence de certains membres du jury, la faisabilité, mais surtout l’efficacité de tâches particulièrement délicates, comme l’évaluation de chacun des films qui sont inscrits en compétition. Il en est de même pour tout métier qui a dû composer avec la crise sanitaire.

Pour Rémi Festa, directeur adjoint (auprès de Luc de Saint-Sernin), il a fallu s’adapter vite à la solution virtuelle. La communication audio remplace le visuel in extenso. Pour son travail, qui lui demande beaucoup d’interaction avec l’international, au début c’était un peu guindé. Depuis, tout devient plus facile, voire surprenant. Devant l’effacement d’un code gestuel entièrement visible, de signes avant-coureurs de tensions, nous avons découvert que la parole devient plus cinglante.

Ainsi que l’a noté Luc de Saint-Sernin, à la direction de la stratégie éditoriale du Pôle Outre-Mer à France Télévision, notre préoccupation est plus qu’un regard local sur la production : un pôle de création, avec « plus de 100 documentaires coproduits ».

 

Rémi Festa : virtuel mode d’emploi

Il n’est donc aucune inquiétude à craindre pour le jury du 19ème FIFO ; leur 1ère expérience en virtuel date de l’an dernier et elle n’a été suivie d’aucun commentaire ou manque désobligeants.

 

La note optimiste

Au FIFO,  les paysagistes et horticulteurs de Fare Tauhiti Nui sont à pied d’œuvre pour décorer la salle du jury, entre autres. À la table officielle, Wallès Kotra, le légendaire initiateur du FIFO, participant actif au colloque des Télévisions et aux légataires du Festival (FIFAC) se déclare prêt à porter main-forte au Ministre de la Culture : déplorant seulement ne pas être au niveau d’un « connaisseur de 87 dialectes calédoniens » (Ah ! Ah !) !

 

Wallès Kotra

Souhaitons que l’humour rejaillissant sur chacun ne soit pas prétexte à harcèlement. Dans notre monde tout est possible…

 

 

Un article de Monak

 

Tous droits réservés à Monak. Demandez l’autorisation aux jounalistes avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.

 

19èFIFO – petite histoire


Grands  Chaos

 

Pour y aller de ma “petite histoire”, à l’instar de nos “gentils animateurs” de l’AFIFO qui sur la toile numérique du Festival et la page officielle FIFO Tahiti de Facebook nous entretiennent de leurs effluves affectives, je me commettrais donc à l’exercice (1 FIFO : 1Jour)

 

Sauf que je n’apparaîtrais pas à l’écran de crainte de le noyer.  Effectivement, comme cet enfant papou, contraint de se grimer de blanc & de danser pour assurer aux membres de sa tribu quelque compensation alimentaire qui ne remboursera jamais la spoliation de leurs  terres par Exxon Mobil, un mutisme impassible s’impose. Simple décence.

 


Un désespoir ravageur

Merci à la réalisatrice de 140 km à l’ouest du Paradis, Céline Rouzet qui nous livre ce regard noyé – insoutenable – d’un enfant mélanésien : pas moins d’1minute 15secondes d’un plan fixe qui semble durer une éternité ! Contrepoids aux niaiseries éructées par une touriste US qui s’exalte à ses propres borborygmes & se persuade de la profondeur des banalités qu’elle débite à la seconde. Quel contraste ! Face à la douleur incommensurable du gamin, conscient de devoir gesticuler, parqué avec ses aînés comme du bétail, pour une mascarade totalement vidée de son sens.

 

Qu’on se le dise ! Cette année 2022, si nous voulons nous congratuler pour une quelconque raison, réjouissons-nous pour le talent, la finesse, l’ingéniosité de certaines réalisations : et saluons l’équipe artistique & technique qui y participe. La séquence "enfant papou inconsolable" compte désormais dans l’histoire des images culte du cinéma, comme le landau du Cuirassé Potemkine. Page d’histoire pour une mort annoncée

Le sens de l’humain dans un monde déshumanisé  

            Ne nous voilons pas la face : cette 19è session est particulièrement sanguinaire et scélérate. Les nations s'en donnent à coeur-joie pour nous forcer à établir un bilan des plus rétrogrades. La civilisation est en berne et nos dirigeants  s'appliquent à nous faire retourner en barbarie, quelle que soit l'île où nous habitions.

           Dotés d’une capacité de résistance, d’une empathie à toute épreuve, voyons-nous certains réalisateurs se plier aux conditions de vie lamentables des sujets qui leur tiennent à cœur. Combien sont capables de se fidéliser une dizaine d’années dans les pires circonstances & au péril de leur vie. Sincères  dans leur rapport aux anonymes qui figureront en images sur le doc, ils recueillent une parole Vraie : celle qui perce l’écran, vous émeut ; celle qu’ils n’ont pas dictée dans un scénario pré-établi.

 

Existences effacées

Une trempe de réalisateurs qui savent aller jusqu’au bout et témoignent du “cauchemar des populations autochtones qui voient leur espace vital disparaître”, de l’ “histoire car elle symbolise la violence et l’absurdité de notre époque. Une histoire d’invasion et d’exploitation qui se répète dans cet endroit du monde que nous n’avons de toute évidence jamais fini de coloniser. Sauf que nous détournons le regard. »  commente Céline Rouzet

 

De l’insanité de la langue de bois

Les grands agents de ce retour en arrière, de ce rétropédalage sont les politiques. La contradiction au sein des mesures qu’ils imposent. Ils manient sciemment l’absurdité pour faire admettre leurs propos, et jouent de l’inconséquence des lois qu’ils mettent en place clandestinement.

Pas la peine d’ouvrir le concours de l’extravagance et de l’absurdité. L’histoire récente, aussi vieille que nos 20-21èmes siècles accolés « revient en force » tout en se mordant la queue… Sans radoter sur un « éternel recommencement » de l’histoire… posons-nous tout de même la question de la débilisation de notre société, sans bien savoir lequel se trouve au haut de l’échelle : la victime ou le bourreau… extrapolons. History Bites back = l’histoire revient, de l’Aborigène Trisha Morton-Thomas et de Craig Anderson.

Dans une approche faussement didactique où les évidences sont décortiquées, et les préjugés explosés, cette révision de l’histoire par les victimes elles-mêmes prend les allures de la dérision : tant les faits s’avèrent infondés… Par exemple « aborigène », issu du latin ab origine, signifie « depuis l’origine » : en conséquence on se demande « pourquoi ils ne sont recensés comme citoyens australiens que depuis 1967 »

 


                                         History Bites Back

« Notre continent a plus de cent mille ans d'histoire noire, mais lorsque les Whitefellas ont commencé à construire leur pays au-dessus des foules aborigènes, ils ont cru que la population aborigène allait se dissoudre dans le néant… » s’amuse une fois de plus Trisha Morton-Thomas, l’une des plus ironiques et des plus effrontées des réalisatrices, acoquinée avec le metteur en scène Craig Anderson.

 

Histoires à dormir debout

Au palmarès des calamités sordides, dans la poubelle de l’histoire, viennent s’ entasser les pires des injustices et du non-respect de droits élémentaires.

 

Parmi ces histoires à dormir debout, l’invraisemblable dans des nations du meilleur qui montre le pire : inégalité insultante homme-femme au gouvernement comme dans la société, enfants aux mains d’une justice tortionnaire, transgenres dans le colimateur de la transphobie, traque des immigrés, inceste au quotidien, après la montée des eaux, harcèlement à l’école, chanteur engagé mystérieusement disparu, exploitation et spoliation des peuples dominés, irradiation au mètre carré, corruption sportive, le monopole, meurtres en série impunis, mutations culturelles, sacrification des minorités, minorisation des valeurs culturelles, improbable intégration, ice sans recours, etc…  Aucune nation épargnée !

 


                                        Le chaos sans fin

Impressions déprimantes. Le 19èFIFO semble avoir libéré sa parole : au niveau des réalisateurs, ou au niveau des organisateurs qui  offrent une plateforme librement contestatrice. 

 

Un article de  Monak

 

Tous droits réservés aux journalistes. Demandez-leur l’autorisation avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.

 

dimanche 6 février 2022

19èFIFO PukaPuka

 

Au cœur du mythe tahitien

 

Parfois les points de vue issus de documentaristes basés à l’autre bout de l’Océanie nous offrent une vision autrement perçue de notre propre environnement polynésien. Et ces moments de coïncidence ne cesseront de s’accroître par le biais de cette aventure en images que propose le FIFO depuis maintenant 17ans.

 

Notre imaginaire tahitien, déjà atteint par le cyclone Cliff qui s’abat sur l’atoll Puka Puka – archipel des Tuamotu – en 1992,  traversé par la chanson "  Te Vero "  de la paumotu Irma Porutu, se trouve à nouveau convié par le film de Gemma Cuberio del Barrio : THE ISLAND IN ME. Sauf qu’il s’agit de Puka Puka aux Îles Cook.

 

Puka Puka en chanson...

La réalisatrice hispano-américaine abonde dans le sens de la conjonction fortuite d’événements qui décident d’un film.  Ainsi confie-t-elle dans une interview : « Je n'aurais jamais connu Pukapuka ni Johnny Frisbie, si je n'avais rencontré Amelia Borofsky à Hawaii il y a près de deux décennies. Mon précédent documentaire primé Ella Es El Matador (She Is The Matador) était une idée qui a commencé par la lecture d'un article dans le New York Times. Ella était aussi un film sur deux femmes… »

 

Faut-il préciser que Pukapuka, s’appelait à une époque L’Île du Danger, à cause du banc de sable et des récifs d’Ouest qui protègent sa passe… et qu’elle fait partie du groupe des îles du Désappointement, pour agacer votre curiosité.

 

Une histoire de femmes

Avec Talcual Films dont elle est fondatrice, elle retrace le vécu de deux femmes et leur itinéraire de retour d’Hawaï à leur île d’enfance Pukapuka.  L’une, Amelia Hokulea Borofsky, est « la fille de l'anthropologue Robert Borofsky qui vivait à Pukapuka au milieu des années 1970 » ; elle est psychologue, ethno-psycho  pour la saisir davantage.

Un film, 3 raisons d'être...

L’autre, Florence Johnny Frisbie, seconde enfant de Ngatokorua a Mata’a et de Robert Dean Frisbie, originaire de l’Ohio, planteur, est connu pour avoir écrit ses voyages ou publié dans des revues. Tels : The Book of Puka Puka (29), The Island of Desire, An Island to Myself (66)  sans oublier “le cyclone de 1942 qui emporta 16 de ses îlots, les Frisbie ont survécu en s’attachant aux arbres et en se réfugiant dans des cabanes dans les arbres.  Née à Tahiti, elle passe la majeure partie de son enfance sur différentes îles, inhabitées ou non, Cook, Samoa. Orpheline, elle étudie à Hawaï ; travaille au Japon en NZ, aux Rarotonga, et devient « une légende des îles Cook à part entière. »

 

Une auteure océanienne en 1948

La réalisatrice mêlera dans le scénario une approche très personnelle. S’appuyant d’une part sur le témoignage, l’auto-analyse effectuée par les témoins elle-mêmes de par leur statut et leur parcours professionnel en université. Approfondissant d’autre part, prenant du recul mais aussi semblant participer de l’aventure. Les 3 femmes ayant une relation commune au voyage, à l’exil, un vécu avec le retour au lieu originel.

 

Une histoire d’île

D’Elles à Îles, il n’est qu’un pas. Comment s’approprier les espaces environnementaux, les lieux de la mémoire : les réactiver autrement pour y vivre pleinement, s’y épanouir sereinement. La réalisatrice semble très proche de ses sujets qui ne sont pas des personnages mais se re-situent autrement, en fonction du présent et de l’avenir.

 

“île flottante “, alors ?


L’expérience de l’adulte qu’elles sont devenues s’enrichit de la re-découverte plénière d’une île minuscule où les particularités culturelles sont très fortes et ancrées depuis des siècles. Florence Johnny Frisbie écrit dès son jeune âges sur son île originelle.

Amelia Borofsky, docteur en psychologie, « passionnée par la cohésion des communautés insulaires »  ne cesse de poursuivre ses recherches en matière de culture, créant ses propres modes d’évaluation, appropriés de l’intérieur. L’île : une matière vivante évolutive à n’en pas douter.

 

Une histoire d’écriture

Et pour nous éblouir encore et nous surprendre, nous apprenons que Florence Ngatokura " Johnny " Frisbie, (née le 19 juin 1932 à Tahiti), également connue sous le nom de Johnny Frisbie Hebenstreit, auteure des Îles Cook, publie à 16 ans (1948) son premier roman autobiographique pour enfants, Miss Ulysses of Puka-Puka.

 

En tournage…

Écrit en 3 langues – puka-pukan, samoan, anglais – son livre est donc la première œuvre littéraire publiée par une auteure insulaire du Pacifique.

Son second livre, Frisbies of the South Seas (1959), autobiographique également, est écrit après la mort de son père.

THE ISLAND IN ME

Conjonction de 3 formes d’écriture – l’autobiographie, la recherche en psychologie sociale, la mise en image cinématographique, THE ISLAND IN ME, nous convie au cœur d’une méditation active.

Un article de  Monak

 

-         Mes remerciements à Lalita qui m’a fait découvrir la chanson "  Te Vero "  de Irma Porutu.

-          NB : Pukapuka des Tuamotu, 200 hab., trapèze de 5,7 km sur 3, commune de Polynésie française - 14°55’S et 138°47’O – l’île aux tortues. Cyclone Cliff (1992).

-          Pukapuka des îles Cook, 507 hab., triangle constitué de 3 îles, 3km2 de superficie – 10° 52’ 59’’S et 165° 58’ 59’’O – Cyclone Percy (2004-05).

-          http://www.vers-les-iles.fr/livres/Femmes/Frisbie.html

 

 

         Tous droits réservés aux journalistes. Demandez leur l’autorisation avant toute utilisation ou reproduction du texte ou des images sur Internet, dans la presse traditionnelle ou ailleurs.